Le syndicat FO de la compagnie aérienne Air France s’élève à son tour contre la possible nomination du Canadien Benjamin Smith à la tête du groupe franco-néerlandais, jugeant qu’il n’a « rien démontré ».
Un Conseil d’administration d’Air France-KLM pourrait ce 16 aout 2018 annoncer avoir choisi le numéro 2 d’Air Canada pour le poste de CEO, aucun démenti n’étant survenu depuis l’information publiée par Libération mardi. Une information qui a fait bondir hier le syndicat FO : « « Pour fêter les 85 ans d’Air France le CA AFKLM (selon la presse) s’apprête à nommer à sa tête un Nord Américain avec une augmentation de 300%, bien qu’il n’ai encore rien démontré! ». Force Ouvrière déplore que tout cela « se passe bien évidemment pendant le pont du 15 aout », évoquant un CCE prévu le 30 aout « délocalisé ». Le quotidien soulignait que la réunion de ce jeudi, qui n’apparait dans aucun agenda, avait été anticipée afin de couper court aux possibles fuites et torpillages, comme au début juillet quand « un candidat retenu, mais révélé avant sa nomination officielle par ceux qui voulaient lui barrer la route, a finalement été éconduit ». Et parlait d’un salaire de 3,3 millions d’euros par an, « supérieur de 20% aux revenus actuels » de Ben Smith et trois fois plus élevé que celui de son prédécesseur Jean-Marc Janaillac – mais divisé en trois parties, salaire fixe et part variable en fonction des résultats plus « un dernier tiers versé au bout de trois ans ».
Le nom de Ben Smith comme possible candidat avait été dévoilé la semaine dernière par Le Monde, pour le poste de directeur général du groupe de l’alliance SkyTeam avec un président non-exécutif à ses côtés. Employé depuis 2002 par la compagnie nationale canadienne, il y décrit comme « le visionnaire de l’expansion stratégique et diversifiée du réseau mondial à plus de 200 destinations sur six continents, avec un parc aérien comprenant plus de 350 appareils. Il est également l’architecte principal du développement complet de Toronto-Pearson en tant que plaque tournante mondiale d’Air Canada, en plus de Vancouver en tant que principale porte d’accès à la région Asie-Pacifique et de Montréal pour le marché français, (des aéroports) où le réseau mondial de la compagnie est intégré aux réseaux nationaux et américains ».
La compagnie canadienne rappelle surtout, contrairement aux accusations de FO, que c’est Ben Smith qui avait lancé la filiale loisirs Rouge, et surtout qu’il « a été le négociateur principal au cours des négociations collectives du transporteur avec les deux syndicats représentant les pilotes et les agents de bord, négociations qui ont mené à la conclusion d’accords historiques de dix ans ». Un point qui a son importance alors que le groupe est sous la menace d’une grève des pilotes de KLM, et d’une autre par le SNPL chez Air France où l’intersyndicale pourrait relancer à la rentrée un conflit ayant déjà entrainé 15 jours de grève au premier semestre.
Rappelons que la possibilité de nommer un CEO étranger à la tête d’Air France-KLM, dont le patron a toujours été français, était actée depuis le mois dernier, et ce sous la pression des actionnaires Delta Air Lines et China Eastern Airlines – et avec l’accord des Néerlandais. Ce qui entrainera la suppression du poste de PDG à la tête du groupe. D’autres rumeurs ont circulé depuis, portant entre autres sur Marc Rochet (ex-Air Caraïbes, aujourd’hui à la tête de la low cost long-courrier French bee), Bruno Matheu (ex-Air France passé chez Etihad entre 2014 et 2017) mais aussi Nathalie Stuber (à la tête de Transavia France) ou Lionel Guérin (ex HOP!). En attendant la décision du Président Emmanuel Macron, dont le feu vert est incontournable puisque l’Etat français détient 14% du capital du groupe et 23% des voix.
Mais a commenté :
16 août 2018 - 7 h 12 min
Il n’y a pas de français capable de diriger Air France ? On se fout pas de la gueule du monde ?
pacha25 a commenté :
16 août 2018 - 8 h 21 min
si, si ,il y en a , il faut juste mettre un représentant du SNPL ou de FO a sa tête , et là on va voir de quoi ils sont capable les grandes gueule!!!!!
Ou alors... a commenté :
16 août 2018 - 9 h 06 min
Ou alors, il faut que le Gouvernement accepte de payer un Francais 3 millions d’€, trois fois plus que son prédécesseur…
Difficile, très difficile à faire passer quand on augmente les prélèvements sur les retraites et que l’on bloque l’évolution salariale des fonctionnaires depuis..,2010!
Alors que il s’agit d’un Nord-Americain, c’est juste ” le Marché de la Grosse Pointure” qui le demande, nous affirmer a-t-on…
SERGE13 a commenté :
16 août 2018 - 7 h 29 min
Je rêve. Ah la belle France avec ses bras cassés….
Rv2lyon a commenté :
16 août 2018 - 7 h 47 min
Peut-être pas beaucoup de volontaires pour affronter des pilotes et syndicats qui pensent être les propriétaires de la compagnie. ces personnes confondent S.A. avec coopérative agricole. Si l’on aime pas la façon dont son entreprise est gérée, on a le grand avantage en France de pouvoir choisir un autre employeur et même changer de pays. Il n’y a que les clients qui sont pris en otages sur des lignes sans concurrence ou des mois après avoir pris leurs billets. Mais les postes des personnels AF vont vite arriver pour dire qu’ils ne font que leur travail et que les méchants ce sont les autres… Allez courage, avec encore un peu d’efforts vous allez finir par la couler cette belle entreprise.
PAX a commenté :
16 août 2018 - 7 h 51 min
La meilleure solution serait que KLM quitte le groupe Air France-KLM et qu’on laisse Air France faire faillite.
l'aiglon a commenté :
16 août 2018 - 8 h 20 min
HAHAHA, la phrase qui revient souvent ! Vous pensez serieusement que KLM survivrait sans AF, qui rempli le hub de Schipol ? D’où viennent les PAX ?
Euclide a commenté :
16 août 2018 - 8 h 28 min
Si la KLM quitterait l’association, elle serait démantelée .
RealVision a commenté :
16 août 2018 - 7 h 52 min
Les syndicats vont expérimenter la négociation à la mode canadienne. Je te donne 10, tu me donnes 10 maintenant, 10+1 demain, 10+2 après-demain et ainsi de suite, le but étant de compliqué la chose au maximum pour que personne ne sy retrouve. Bref, ils vont trouver quelqu’un d’aussi malin qu’eux.
Le plus dur ne sera pas avec les syndicats, mais avec les directeurs d’AF qui vont tout pour faire lui rendre la tâche difficile par jalousie. Un vice français.
Meny a commenté :
16 août 2018 - 8 h 52 min
+1. Le plus grand danger pour Ben n’est pas le SNPL, mais cette caste de directeurs mmédiocres et incompétents (Les fameux 1000 dont parlait si bien Alex Le Grand) qui va tout faire pour lui mettre des batons dans les roues par jalousie…
Leo a commenté :
16 août 2018 - 8 h 22 min
Attention. Vous risquez de devoir travailler bientôt :))) ça va faire le plus grand bien a AF. Je regrette quand même que ce soit pas un américain pur et dur a la good year.
Erik de Nice a commenté :
16 août 2018 - 8 h 38 min
On sent tout à fait dans certains commentaires l’influence de certains employés encartés d’AF..
Jya75008 a commenté :
16 août 2018 - 8 h 43 min
Pourquoi le dirigeant devrait t-il être systématiquement en français ? D’autant plus car France est une compagnie internationale ! c’est vraiment le nationalisme dans son aspect le plus stupide. à tout hasard, on peut proposer comme grille de choix la compétence et le projet ? Quant aux salariés d’Air France, ils vont bientôt découvrir un jour qu’il ne choisissent pas leur patron. À moins que la compagnie ne vive pas assez longtemps pour le voir. Souvenons-nous de la Panam. qui se souvient encore de cette grande compagnie internationale ?
Piaf a commenté :
16 août 2018 - 9 h 06 min
And so what ? Dernier baroud d’honneur de Evain et sa formidable équipe en septembre. Élections en décembre certainement d’une nouvelle équipe plus réaliste. a Le nouveau BAF ne reprendra pas la même stratégie d’alliance avec les PNC et sol. Donc intérêt pour lui d’attendre…
Ceux qui ont connus le rachat de Pechiney par le canadien Alcan ont une petite idée du style de management des canadiens….