Une médiation de trois jours a débuté entre la compagnie aérienne low cost Ryanair et le syndicat Forsa représentant ses pilotes basés en Irlande, qui a déjà mené cinq jours de grève entrainant l’annulation d’une centaine de vols entre l’Irlande et la Grande-Bretagne.
Demandée par le syndicat et acceptée le 5 aout 2018 par la spécialiste irlandaise du vol pas cher, la médiation menée par Kieran Mulvey, ancien membre de la Commission du travail et de la Commission des relations professionnelles, a débuté lundi pour trois jours – pendant lesquels aucune nouvelle grève ne sera annoncée. Le médiateur a demandé aux deux parties de ne pas communiquer pendant les négociations, mais le porte-parole de l’IALPA (intégré désormais dans Forsa) Bernard Harbour a déclaré dans The Independent être optimiste quant à la conclusion d’un accord. « Je serais surpris si une résolution était prise aujourd’hui, mais il pourrait bien y en avoir une d’ici deux ou trois jours », a-t-il déclaré, rappelant qu’il s’était écoulé 24 jours depuis la dernière rencontre entre la direction de Ryanair et le syndicat. « Kieran Mulvey est un homme très expérimenté, ce qui signifie que notre objectif de négocier un règlement est devenu plus probable », a-t-il ajouté, même s’il reste encore « un large fossé » entre les deux parties.
Pour M. Harbour, « l’inexpérience » de Ryanair dans la négociation avec les syndicats explique aussi la durée du conflit : « Cela fait seulement sept ou huit mois qu’ils ont décidé de traiter avec les syndicats, c’est pourquoi je pense qu’ils ont du mal avec le processus, mais ils viennent ici pour nous parler et cela ne peut être qu’une bonne chose ». Cela ne changera cependant pas la position du syndicat : si la compagnie aérienne « ne répond pas aux préoccupations des pilotes en matière de conditions de travail, de plus en plus de journées d’action syndicale restent possibles ».
De son côté, le directeur du marketing de Ryanair Kenny Jacobs a déclaré hier avant le début des discussions que le recours à la médiation était une conséquence de l’absence de résultats « d’une série de grèves injustifiées ». Et il espère que Forsa pourra ainsi « reprendre le contrôle de son rôle » dans les négociations, hors de l’ingérence « des pilotes non-Ryanair » (une allusion à ses accusations portées contre un pilote d’Aer Lingus).
Selon la low cost, deux réunions « de plus de 9 heures » lui avait permis fin juillet « d’accepter largement 9 des 11 problèmes liés à l’ancienneté » soulevés par le syndicat. Les grèves du 3 et 10 juillet avaient été justifiées par Forsa par la menace de Ryanair d’une réduction de voilure à Dublin, qui entrainerait le transfert vers la Pologne de 300 postes de pilotes et PNC.
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