Quelque 96% des pilotes allemands interrogés par le syndicat Vereinigung Cockpit (VC) ont voté en faveur d’une grève chez la compagnie aérienne low cost Ryanair, qui a jusqu’à lundi prochain pour faire de nouvelles propositions.
Alors que la spécialiste irlandaise du vol pas cher a reconnu Verdi pour les PNC, les pilotes allemands font de la résistance. La consultation menée par VC a débouché le 30 juillet 2018 sur un résultat sans appel : quasiment tous les pilotes se sont prononcés en faveur d’une grève. Et selon Ingolf Schumacher, président pour les relations industrielles du syndicat, « aucun progrès n’avait été réalisé lors des discussions de vendredi dernier » avec la direction, qui n’a fait « aucune proposition sur laquelle nous puissions travailler ». Un ultimatum a été remis par VC à Ryanair : si elle veut éviter une grève, la compagnie aérienne doit soumettre une « proposition acceptable d’ici le 6 aout ». Sinon, ce sera la grève, avec un préavis d’au moins 24 heures comme le permet la loi allemande. « Nous implorons Ryanair d’inverser sa manière actuelle de se comporter comme un mauvais conducteur envers les syndicats de pilotes et de personnel de cabine dans toute l’Europe », a conclu le dirigeant du syndicat.
Une porte-parole de Ryanair a déclaré dans le Herald avoir écrit à VC et l’avoir invité à une autre réunion la semaine prochaine : « nous espérons pouvoir progresser dans la conclusion d’une convention collective de travail avec nos pilotes en Allemagne », a-t-elle déclaré. Le syndicat demande de meilleures conditions de travail, similaires à celles en vigueur chez la concurrence et en particulier TUI Fly ; une première grève de 4 heures menée en décembre dernier avait eu un impact limité sur le trafic.
Ryanair a déjà reconnu des syndicats de pilotes au Royaume-Uni (la low cost a signé en janvier avec le BALPA) et en Italie (début mars avec l’ANPAC), depuis son annonce surprise en décembre dernier de sa volonté reconnaître les syndicats externes dans les négociations collectives – une première en 32 ans d’histoire. Mais les choses se passent plus mal à Dublin, où Forsa organise vendredi prochain son 4eme jour de grève –20 vols sont d’ores et déjà annulés sur les 290 prévus entre l’Irlande et le Royaume Uni, mais la low cost menace de réduire sa présence dans sa base historique dès l’automne, avec 300 postes supprimés à la clé. Ryanair a appelé Forsa à une nouvelle réunion samedi, la première en quinze jours – mais seulement si aucun nouveau préavis de grève n’a été déposé, et sans la présence du « pilote d’Aer Lingus ».
18kh a commenté :
31 juillet 2018 - 8 h 36 min
Et pendant ce temps là, un accord avec une augmentation très substantielle est soumis a approbation auprès des pilotes d’une compagnie concurrente dite, elle aussi, «low cost». L’esprit de cette nouvelle grille est de bien payer les pilotes de 2 à 6 ans d’ancienneté pour qu’ils restent après avoir acquis l’expérience minimale que toute compagnie attend (500 h sur type). A ce moment de la carrière, la promotion commandant de bord est trop loin pour être une incitation a rester.
La logique liée a la pénurie de pilotes se mets en place.
Pour ceux qui veulent voyager gratuitement, il reste le sac a dos, les chaussures et le chemin de Saint Jacques. Il faut aussi leur demander si, eux, ils veulent bien travailler pour un revenu largement inférieur a la norme de leur activité.
Ça bouge.... a commenté :
31 juillet 2018 - 10 h 27 min
Jusqu’à maintenant on avait aisée à es mouvements d’humeur divers sporadiques aux résultats mitigés, souvent minimalistes et obtenus plus dans des batailles juridiques qu’autre chose.Mouvements qui avaient néanmoins montré l’existence de malaises interne, et de la volonté que ce soit Ryanair qui bouge plutot que les employés quittent et aillent voir ailleurs de manière systématique, ce qui etait au fond la victoire totale de l’employeur sur base de la théorie-sociale du ” love It or leave It”
2017/2918 auront vu les choses s’organiser en interne avec l’apparition de syndicats représentant les salariés, l’ouverture de discussions syndicats-employeurs, et apparition des premiers mouvements sociaux organisés ( grèves), bien qu’en ordre dispersé au sein du monde éclate de Ryanair.
Lors de 2019, on devrait voir apparaître en marge de Ryanair une sorte de conseil europeen des syndicats reconnus dans l’entreprise qui se chargera de lister les diverses revendications des divers groupes salariés sur les diverses bases Raynair, car selon les avancées des choses dans tel ou tel pays des revendications localement différentes pourront apparaître, en particulier dans la classification d’ordre de priorité dans l’obtention d’un réseau lutât… Ce ” conseil intra-syndicat europeen prônera probablement aussi la coordination dans le temps des mouvements sociaux à venir à l’échelle européenne pour en démultiplier la portée et l’efficacité et, en particulier, pour empêcher Raynair d’utiliser machines et équipages d’un pays sans arrêt de travail pour venir remplacer ceux d’un pays soumis à une grève….
Ça bouge, ca s’organiser, ca prend du temps, mais c’est en route et ca y arrivera…
Et je suis d’accord avec la conclusion de 18kh: pour les routards, il y a la route…et pour ceux qui veulent simplement dépenser moins en transport pour pouvoir dépenser plus en autre chose, il va juste falloir réorganiser un peu l’équilibre de vos dépenses! La fête va finir.
O'Leary sait très bien tout ça! a commenté :
31 juillet 2018 - 10 h 43 min
MOL connaît bien ” le cycle des choses” et sait très bien tout cela: il en a déjà parfaitement intégré les données économiques et leurs consequences. Il en tire les conclusions qui s’i.posent à ses yeux pour pouvoir faire perdurer son systeme au maximum: Résister autant que possible et par tous les moyens possibles sur son reseau existant côté ex-Europe de l’Ouest…et axer tout le développement sur le côté ex- Europe de l’Est en general, et Pologne en particulier, pour gagner là-bas quelques Annees supplementaires tres tres rémunératrices….
Et quand là-bas aussi viendra le temps des syndicats revendicatifs, il sera surement alors temps pour MOL de faire valoir ses droits à la retraite Apres 30 à 40 ans d’un développement extraordinaire ( au sens premier du terme) de cet compagnie, développement dont il aura ete l’architecte principal…à charge à son successeur d’alors de gérer le temps global des orages.
atplhkt a commenté :
31 juillet 2018 - 11 h 24 min
@ OLEARY
Votre commentaire est effectivement fondé.
Je ne suis très loin d’être un admirateur de O LEARY et je n’ai jamais travaillé pour RYANAIR.
Mais RYANAIR est, à cet instant, une entité aéronautique de premier plan avec son modèle de “bases” (90 environ), ses quelques 400 appareils et 130 millions de passagers transportés.
RYANAIR (comme voici quelques mois) procédera aux ajustements financiers voulus pour conserver les PNT (dont les CDB effectivement) qui sont évidemment indispensables aux opérations ….
Des vols annulés (indemnisation et remboursements) et augmentation (de salaire) de l’automne / hiver 2018 / 2019 le cout estimé est de quelques 70 à 100 millions d’euros alors que le bénéfice est de 1,2 milliards d’euros. Il y a de la “marge”.
Pour savoir si RYANAIR (où une rémunération de CBD est quand même de quelques 180 000 £ annuels) fait face à une pénurie de pilotes il suffit de voir si des appareils sont “immobilisés”. Le ratio PNT / B 737 est de 10,5 chez RYANAIR. Les calculs sont simples à mener !
Justdoit a commenté :
31 juillet 2018 - 12 h 00 min
MOL n’a rien invente. Il a recopie la recette de cuisine de southwest quand il y etait en stage, et l’a reappliquee en poussant le cost killing dans des proportions debiles.
AirRoutard a commenté :
31 juillet 2018 - 11 h 59 min
Les prix actuels des billets de Ryanair ont déjà pas mal augmenté, et ils doivent absolument rester au niveau actuel (ou diminuer). C’est ce que veut la grande majorité de la clientèle, qui est prête à supporter quelques grèves supplémentaires si ça peut éviter de payer plus. Chacun voit midi à sa porte : le personnel voit d’abord son profit et se fiche pas mal de ce que ça entraînera pour les clients – mais c’est réciproque.
Eh ben voilà... a commenté :
31 juillet 2018 - 13 h 48 min
” les prix actuels des billets de Ryanair ont déjà pas mal augmenté”…
Et ce n’est sans doute qu’un début…Faudra vous y faire!
AirRoutard a commenté :
31 juillet 2018 - 14 h 45 min
M’y faire ? Je m’y ferai comme les autres, je volerai moins. Il y aura moins de clients, et Ryanair devra supprimer des vols et donc des emplois. Parmi les cabin crew, les uns conserveront leur salaire bien augmenté , les autres passeront à la trappe et n’en auront plus du tout : c’est la vie !
Blaireau a commenté :
31 juillet 2018 - 15 h 56 min
Vous avez une étrange vision des relations humaines « je me fous des autres tant que ça m’arrange »
Heureusement que beaucoup de personnes ne pense pas que « c’est la vie »
Charles d'Esmee a commenté :
31 juillet 2018 - 13 h 59 min
Absolument dérisoire.
Ryanair est de droit irlandais. Ils ne volent pas ? Personne ne touche rien. Les pertes sont minimisées par toute la structure de la compagnie.
La structure financière et le business model de Ryanair rendent difficilement porteuses les attaques, y compris par des grèves.
Là, ce ne sont pas les privilégiés “bouche ultra-pleine” d’AF, mais une boîte très compétitive qui sait jouer de toutes les ficelles juridiques, fiscales, normatives pour atteindre ses fins.
L’âge d’or de l’aérien est terminé depuis belle lurette. C’est devenu un secteur comme un autre. Et ultra-globalisé. Les grèves sont de moins en moins bien supportées par les PAX. Les PNC sont des serveux interchangeables. Et sur les pilotes, la pénurie tant annoncée devra se vérifier à l’avenir…
Sergio a commenté :
31 juillet 2018 - 16 h 33 min
Désolé, mais c’est vous qui avez dix ans de retard.
Les pilotes sont en position de force et cela ne changera pas avant plusieurs années. Bien sûr, un jour, il y aura un retournement de cycle, mais pour le moment, on n’y est vraiment pas…
On peut toujours les faire bosser jusqu’à 65 ans ou plus, ils seront encore rares et chers pour un bout de temps…