La compagnie aérienne low cost easyJet va lancer deux nouvelles liaisons entre Berlin et la France, reliant l’aéroport Schönefeld à Paris-CDG d’une part et Tegel à Bâle-Mulhouse de l’autre. Elle veut toutefois porter plainte contre les grèves à répétition du contrôle aérien français, qui lui auraient déjà coûté 25 millions de livres de plus que l’année dernière – ce qui ne l’empêche pas de relever sa prévision de bénéfice avant impôt.
A partir du 28 octobre 2018, la spécialiste britannique du vol pas cher proposera jusqu’à un vol quotidien entre sa base à Berlin-Schönefeld et l’aéroport de Paris-CDG, opéré en Airbus A319 pouvant accueillir 156 passagers. Les départs sont programmés en semaine à 13h25 (arrivée à 15h10), le samedi à 12h45 (arrivée à 14h30) et le dimanche à 14h10 (arrivée à 15h55) ; les vols retour quitteront la capitale française en semaine à 15h40 (arrivée à 17h30), le samedi à 15h00 (arrivée à 16h50) et le dimanche à 16h25 (arrivée à 18h15). EasyJet propose déjà des rotations quotidiennes entre Tegel et Roissy ou Orly, face à la concurrence de Joon (CDG – Tegel) et Aigle Azur (Orly – Tegel)
La low cost proposera à compter du 28 octobre entre deux et trois vols quotidiens (4 le lundi) entre Berlin-Tegel et l’aéroport tri-national de Bâle-Mulhouse-Fribourg, opérés en A320 de 180 ou 186 sièges. Ces vols remplaceront en partie ceux opérés actuellement au départ de Schönefeld, qui ne seront plus proposés qu’une ou deux fois par jour durant la saison hivernale (les programmes du printemps prochain ne sont pas publiés). EasyJet est sans concurrence sur cet axe.
D’autre nouveautés sont prévues à Berlin-Tegel cet hiver, avec selon Airlineroute un vol quotidien vers Athènes, quatre rotations hebdomadaires vers Innsbruck et deux vers Pise, pour un total de 88 destinations au départ des deux aéroports berlinois.
Le renforcement d’easyJet en France ne se fait pas sans grincements : selon Les Echos, la low cost a décidé d’imiter le groupe IAG et Ryanair et déposer plainte contre la France devant la Commission européenne. En cause, les grèves à répétition du contrôle aérien dans l’hexagone, qui l’aurait contrainte à annuler 2600 vols cette année contre 314 en 2017. « Cela fait des années que ça dure et ce n’est plus acceptable. Nous ne remettons pas en cause le droit de grève, mais nous demandons à la France de prendre les mesures nécessaires, afin d’assurer une meilleure prévisibilité des perturbations, ce qui nous laisserait le temps de réorganiser nos vols, et d’assurer la continuité du service qui est une obligation », a déclaré au quotidien économique François Bacchetta, le directeur France d’EasyJet. Coût supplémentaire estimé par la low cost : 25 millions de livres depuis le début de l’année. Rappelons que le Sénat français partage son point de vue, le rapport d’information publié le mois dernier faisant état de 254 jours de grève chez les contrôleurs aériens français entre 2004 et 2016, loin devant la Grèce (46 jours), l’Italie (37), le Portugal (10) ou l’Allemagne (4).
Mais ces problèmes de grève n’envisagent pas easyJet de voir l’horizon en rose, grâce à l’augmentation du trafic passager comme de ses revenus : lors de la présentation de ses résultats semestriels mercredi, qui évoquaient « l’un des meilleurs hivers de son histoire », la low cost a relevé sa prévision de bénéfice avant impôt pour l’exercice comptable 2017-2018, à entre 550 millions et 590 millions de livres (entre 530 millions et 580 millions de livres auparavant). Le nombre de passagers a progressé sur les six mois à fin mars 2018 de 3 millions à 36,8 millions, grâce à l’ouverture de la base à Berlin-Tegel mais aussi à la faillite de Monarch et aux grèves d’Air France ; le revenu par siège est lui en hausse de 10,9% (+8,3% à taux de change constant), les revenus annexes ont gagné 16,3%, et le revenu global sur la période a progressé de 19,5%, dépassant pour la première fois les 2 milliards de livres. La hausse du coût unitaire a été limité à 2,2% hors carburant (+1,6% à change constant, +1,3% hors Tegel).
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