Après avoir écarté M. Capron et Mme Guillouard, la compagnie aérienne Air France-KLM se serait donnée jusqu’à la fin du mois pour trouver un nouveau PDG – dans le choix duquel l’Etat français ne devrait plus s’immiscer, implorent d’actuels et anciens leaders syndicaux dans une lettre ouverte au Président Macron. Les passagers de Première classe peuvent eux déguster des desserts préparés par le chef pâtissier Philippe Urraca.
Le processus de sélection du futur dirigeant du groupe franco-néerlandais devrait continuer jusqu’à la fin du mois de juillet, trois cabinets de chasseurs de tête poursuivant la recherche de l’oiseau rare sous le contrôle du comité de nomination chapeauté par la présidente intérimaire Anne-Marie Couderc. La PDG de la RATP Catherine Guillouard aurait été définitivement écartée, à la demande du ministère des transports selon BFMTV, comme Philippe Capron de Veolia avant elle. Et la direction consulte désormais « beaucoup plus » les actionnaires Delta Air Lines et China Eastern Airlines, tandis que le COMEX d’Air France a « voté » en faveur du patron de KLM Pieter Elbers (qui aurait refusé). Le principe d’un président non-exécutif d’Air France-KLM associé à un CEO et chapeautant les dirigeants des deux compagnies aériennes serait en voie de s’imposer.
Si aucun nouveau nom n’a été cité cette semaine pour prendre la direction du groupe de l’alliance SkyTeam, d’anciens ou actuels leaders syndicaux d’Air France et de KLM demandent à l’État de ne plus s’immiscer dans le processus de nomination. Une lettre ouverte a été envoyée à Emmanuel Macron, signée par les mêmes qui demandaient fin juin un PDG venu du secteur aérien, « indépendant » et « courageux » : Erick Derivry (Commandant de Bord B777 Air France, ancien Président du SNPL France ALPA), Bernard PÉDAMON Commandant de bord B777 Air France, ancien membre du Conseil d’Administration d’Air France-KLM, Philippe Raffin (Commandant de bord A320 Air France, ancien Vice-Président du SNPL Air France ALPA), Robert Swankhuizen (mécanicien KLM et président de NVLT) et Steven Verhagen (commandant de bord A330, ancien président de VNV et ancien président du SPAAK).
« Monsieur le Président de la République, voilà des semaines que le feuilleton de la nomination du successeur de Jean-Marc Janaillac à la tête du Groupe AF KL s’étale pitoyablement dans les médias. Cela n’a que trop duré. De deux choses l’une : – soit l’État que vous représentez, fort de ses 14%, fait comme il l’a toujours fait et décide en lieu et place du conseil d’administration du groupe mais alors l’indépendance et la compétence des personnalités qui y siègent pourraient être légitimement questionnées; – soit l’État n’intervient plus du tout dans le processus de désignation de l’exécutif et laisse des personnalités qui représentent l’ensemble des actionnaires du groupe décider de ce qui est bon pour la compagnie ».
« Air France-KLM traverse aujourd’hui une grave crise de gouvernance qui la fragilise, ruine son image de marque, celle de l’État, éloigne la clientèle et sape le moral des salariés. Les différentes parties prenantes, dans des jeux de pouvoir qui n’ont pas grand-chose à voir avec le bon fonctionnement d’un acteur majeur de l’économie française, ne se focalisent aujourd’hui que sur le nom du successeur de Jean-Marc Janaillac. De notre point de vue, c’est une erreur. Cette analyse est confortée par le fait que le futur patron d’Air France-KLM sera le quatrième en cinq ans. L’histoire récente prouve donc que cette méthode occulte de désignation, avalisée par votre Administration, est un échec et, sans aucun doute, une des explications des mauvais résultats de la compagnie. Aucune entreprise, publique ou privée, ne peut se permettre un tel renouvellement de son exécutif… Ainsi, la question qui doit être tranchée de manière urgente au plus haut niveau de l’Etat est celle de son ingérence directe, et indirecte, dans les affaires d’une entreprise privée dans laquelle il ne détient que 14% du capital mais exerce de facto un pouvoir absolu ».
« Ensuite, le conseil d’administration devra décider de la gouvernance adéquate et de l’organisation correspondante du groupe. Le patron d’Air France-KLM doit-il aussi être en charge d’Air France, comme c’est le cas actuellement, ou bien les différentes entités du groupe doivent-elles avoir plus d’autonomie dans leur gestion quotidienne à l’image de ce qui se passe chez IAG ou Lufthansa? Le patron d’Air France-KLM doit-il consacrer autant de temps aux affaires purement Air France ou se consacrer prioritairement celles qui concernent le groupe tout entier… Le futur Président d’Air France-KLM doit-il aussi présider le Conseil d’administration ou bien les fonctions doivent elles être séparées ? Ensuite, le Comité de Nomination devra rechercher une ou plusieurs personnalités, françaises ou étrangères, dotées d’une très grande expérience dans l’industrie du Transport Aérien, d’une vision, d’un solide charisme et d’une bonne dose de courage, pour exercer les fonctions de CEO ».
« Monsieur le Président, à laisser l’histoire se répéter, il est fort probable qu’Air France subisse le même sort qu’Alitalia, Sabena, Malev et tant d’autres en Europe, disparues et remplacées par une concurrence étrangère qui n’aura que peu de considération pour le tissu économique national. Nous pensons que l’État n’a plus vocation à gérer une entreprise privée soumise à une concurrence féroce mais c’est à vous et vous seul qu’il appartient aujourd’hui d’en décider. Rapidement, publiquement. La survie d’un des fleurons de l’industrie française en dépend ».
Philippe Urraca signe de nouvelles créations sucrées pour La Première
Depuis le 1er juillet 2018, trois créations exclusives du chef pâtissier Philippe Urraca, Meilleur Ouvrier de France, sont à découvrir à bord de La Première, la cabine la plus exclusive d’Air France. Pour sa première collaboration avec La Première, Philippe Urraca a imaginé une Tarte Tatin, un Baba aux fruits ainsi qu’un Carré sablé tout citron. Ces nouvelles gourmandises seront proposées à bord pendant trois mois, afin de renouveler le plaisir des clients. Le chef pâtissier commente dans un communiqué : « Je suis heureux et fier de rejoindre cette belle famille de chefs qui participent au rayonnement de notre gastronomie dans le monde entier aux côtés d’Air France. Je veux partager mon expérience et mon savoir-faire. Pour cela j’ai choisi des desserts classiques de la pâtisserie française, en les modernisant, des douceurs simples aux saveurs justes et subtiles, ceci grâce à un choix d’ingrédients de grande qualité ».
« Certains naissent dans les choux, d’autres dans les roses… ». Philippe Urraca, lui, voit le jour au milieu des pâtisseries. Ses premiers pas, il les fait aux côtés de son père, pâtissier, et se passionne très jeune pour le beau et le bon. Après l’obtention de son diplôme, il se forme auprès de grands noms et ouvre sa toute première boutique à seulement 19 ans. Passionné par son métier, il s’emploie à faire vivre la tradition française pâtissière dans ses créations toutes personnelles. Que ce soit dans ses boutiques, comme consultant pour de grandes marques, des restaurants gastronomiques ou comme formateur auprès des jeunes comme des professionnels aguerris, Philippe Urraca a toujours eu à cœur de partager et de transmettre son savoir-faire et sa passion. En 1994, il obtient le titre de Meilleur Ouvrier de France en pâtisserie, une consécration qui lui ouvre les portes de l’international. Dès lors, son engagement ne faiblit pas et c’est au titre de Président des Meilleurs Ouvriers de France, élu par ses pairs, qu’il œuvre depuis 2003 à garantir l’excellence de la pâtisserie française. En 2011, il devient Chef pâtissier de La Compagnie des Desserts. Il supervise les créations et développements en glaces et pâtisseries de même qu’il conseille les chefs dans leur offre de desserts.
Véritable emblème de la France, la pâtisserie a toute sa place aux côtés des plus grandes créations culinaires proposées en cabine La Première. En effet pour La Première, Air France collabore avec le Studio Culinaire Servair présidé par Joël Robuchon ; tout au long de l’année, des chefs étoilés français se succèdent et présentent de nouvelles créations culinaires à la carte La Première. Joël Robuchon, Michel Roth ou encore Régis Marcon et Guy Martin se relaient, avec pour ambition d’offrir l’une des meilleures tables du ciel. Qualité des produits et des appellations, respect des saisons, mise en valeur des saveurs, équilibre de propositions, offre fraîche simple et légère, constance de qualité, autant de principes auxquels les chefs ambassadeurs de la gastronomie française répondent pour les passagers d’Air France.
Euclide a commenté :
13 juillet 2018 - 7 h 21 min
Depuis le XVIII ème siècle tout ce qu’on fait est très bien ou très beau : voir le château de Versailles, le Trianon, le mobilier Louis XV etc…… mais coté gouvernance c’est pas çà !
Gian a commenté :
13 juillet 2018 - 9 h 55 min
Dans l’exception “coutumière monarque”, même le Gouvernement Republican, s’incline à l’image jadis “baroque”!
Pls save Af a commenté :
13 juillet 2018 - 7 h 36 min
Et le Snpl ne se sent tellement pas responsable de tout ce gâchis qu’il a initié qu’il ose se permettre de proposer ses anciens dirigeants au poste le plus élevé? Autant “suicider” AF tout de suite …
Ils vivent décidément sur une autre planète.
VIVELACONCURRENCE a commenté :
13 juillet 2018 - 8 h 52 min
Les auteurs de cette lettre sont ils crédibles ?
Petris a commenté :
13 juillet 2018 - 13 h 40 min
Ce qui ruine avant tout l’image d’AF c’est le mépris des clients de la part des pilotes grévistes et l’incapacité des dirigeants à contrer cela. Il y a des mesures d’accompagnement, mais rien ne réparera le stress et le désespoir des voyageurs. Tant que le pouvoir de nuisance des pilotes ne sera pas réduit, rien ne se fera
Milo a commenté :
13 juillet 2018 - 14 h 24 min
Le dinosaure n’en finit plus d’agoniser. Tout le monde a faux dans ce dossier: les pilotes, les syndicats, la Direction et l’Etat. Le personnel est démotivé, les clients fidèles partis pour longtemps. Que reste t’il?
Des cendres.
Il faut fermer cette compagnie pour mieux en reconstruire une autre.
Sergio a commenté :
13 juillet 2018 - 20 h 00 min
Une agonie à 1,5 millards d’euros de bénéfices, ça peut durer un certain temps ?
Pascal a commenté :
13 juillet 2018 - 14 h 39 min
Hélas, la France a une histoire, des palais, des villes et une architecture incroyables, une gastronomie reconnue mais incapable d’avoir une économie conquérante dont les voitures sont importées, le luxe automobile inexistant, et une compagnie devenue la risée des passagers et du monde.
marimar a commenté :
13 juillet 2018 - 14 h 54 min
ok avec vous Pétris et Milo .
il faut changer tous les pilotes d’air France car trop nuisibles à la compagnie
Backdoor a commenté :
13 juillet 2018 - 15 h 11 min
Ils vont voler comment les avions ? Vous croyez qu’on change des pilotes comme on change un chauffeur de voiture ?
Pierre a commenté :
14 juillet 2018 - 8 h 57 min
C’est la chute finale et tant mieux,il y en a ras le bol,de tous ces gens qui se disent trouver des solutions a un probleme,quin’est pas de la gouvernance, mais des capacités a sortir de l’ornière cette compagnie ou trop de monde semble vouloir diriger.Les syndicats et les pilotes ne sont pas des partenaires dirigeants.donc encore un tout petit effort,et bye bye air france.
scratch a commenté :
14 juillet 2018 - 9 h 00 min
Air France se reconstruira si un entrepreneur dirige, ça marche quand même. Les pilotes conserveront une image abîmée et surtout une posture bas de gamme, dommage et tant mieux. Mais avec la pâtisserie en première la compagnie va reprendre du poil de la bête. La gouvernance n’est pas une corporation et on ne peut pas renvoyer dos à dos. Pilotes et Sud rail même combat