L’aéroport de Saint Denis-Roland Garros a présenté son projet de nouvelle aérogare, qui pourra accueillir 3,2 millions de passagers par an en 2022 et sera bioclimatique.
Dans le cadre de son programme Welcome 2017-2022, le principal aéroport de l’île de La Réunion a précisé le 28 juin 2018 à quoi ressemblera la nouvelle aérogare, qui sera construite à l’ouest de l’actuelle et perpendiculairement. La maîtrise d’œuvre a été confiée au groupe AIA Life Designers, dont le projet a été choisi à l’unanimité par un jury constitué des dirigeants de l’aéroport, d’architectes indépendants, d’un représentant de la DGAC, d’un représentant de l’ADEME et d’un universitaire. Le nouveau bâtiment d’environ 20.500 m2 sur trois niveaux, qui sera dédié aux arrivées, « réhabilitera et agrandira » l’aérogare actuelle, et sera accompagné d’une esplanade paysagère « largement végétalisée ». Les deux aérogares seront reliées par des galeries mais non accolés, de manière à créer une « brèche de circulation de l’air » qui préservera le système de ventilation naturelle de l’aérogare actuelle. Les deux parties de la toiture du nouveau bâtiment seront séparées par un « canyon végétalisé » permettant l’extraction de l’air intérieur ; l’ondulation de la toiture contribuera à l’extraction de l’air intérieur en utilisant les vents pour créer un phénomène dépressionnaire. Deux jetées seront construites, à l’Est et à l’Ouest des installations, pour créer de nouveaux accès aux avions, via des passerelles.
L’opération d’extension de l’aéroport Roland Garros inclut une réhabilitation de l’aérogare actuelle, qui va impacter deux niveaux : le niveau 0 (niveau des pistes), où les espaces de bureaux abritant les opérations des vols et la supervision du tri bagages seront réorganisés, et le niveau 1, qui sera agrandi. Désormais dédiée aux départs, l’aérogare actuelle sera connectée au nouveau bâtiment « Arrivées » par des galeries aménagées aux niveaux 1 et 2. Au terme de l’opération, en 2022, l’aéroport sera doté de :
- 40 banques d’enregistrement (12 banques supplémentaires)
- 7 postes de contrôle de police et un dispositif de contrôle automatisé PARAFE (6 postes actuellement)
- 8 lignes de contrôles de sûreté (4 actuellement)
- 4 carrousels de livraison des bagages (3 actuellement)
- un nouveau système de tri et contrôle des bagages
- 7 postes d’accès aux avions connectés (4 postes actuellement)
- une salle d’embarquement de 4000 m2 (1700 m2 actuellement)
- une salle de livraison des bagages de 3880 m2 (1780 m2 actuellement)
- 8 postes de contrôle de police à l’arrivée (2 actuellement)
- 700 m2 de surfaces commerciales supplémentaires.
L’aéroport Roland Garros explique dans son communiqué que la croissance du transport aérien l’amènera à traiter 2,5 millions de passagers vers 2020, puis 3 millions vers 2025 ; ses capacités doivent s’accroître pour continuer à accueillir dans les meilleures conditions les passagers de demain. Le projet d’extension de l’aérogare est dimensionné pour 3,2 millions de passagers, « un objectif raisonnable pour faire face aux évolutions de la prochaine décennie ». A cet objectif quantitatif s’ajoute une ambition qualitative : « infrastructure emblématique de La Réunion, l’aéroport Roland Garros se doit d’exprimer et de magnifier l’identité de l’île ». L’aéroport a en outre intégré à son projet de développement une exigence réglementaire européenne : à partir de septembre 2022, Roland Garros devra être doté d’équipements de tri et de contrôle des bagages de soute de nouvelle génération, visant à détecter plus finement la présence éventuelle d’explosifs. Ces dispositifs « nécessitent à la fois de lourds investissements et des surfaces importantes pour être déployés », souligne le gestionnaire. Les perspectives impliquent également l’augmentation des capacités de traitement des bagages, qui passeront de 900 à 1800 unités à l’heure.
L’aéroport Roland Garros s’est volontairement engagé dans un plan d’actions visant à réduire son impact environnemental. Dans cette dynamique, il a décidé d’intégrer des panneaux photovoltaïques. Et de concevoir la future aérogare de manière bioclimatique, pour réduire les dépenses de climatisation tout en offrant une ambiance agréable grâce à la ventilation naturelle ; il s’agira d’une « première mondiale pour un bâtiment aéroportuaire de cette dimension en milieu tropical ». La climatisation sera réservée aux zones fermées et appelées à recevoir la plus forte densité de public : les passerelles et les jetées à la sortie des avions, la salle d’embarquement. Climatisation et ventilation « pourront être combinées » dans certaines zones intermédiaires. L’aéroport rappelle qu’il a obtenu en 2014 les certifications ISO 14001 et ISO 50001 pour son management de l’environnement et de l’énergie.
Selon l’architecte Olivier Brabant, un bâtiment bioclimatique « joue avec le climat et non pas contre lui. L’objectif environnemental d’un tel projet est à la fois de le rendre économe sur le plan énergétique, de minimiser ou supprimer la climatisation et d’optimiser la lumière naturelle (…). En travaillant avec le climat tropical et ses forces, notamment le vent, on peut le plus souvent se passer de climatisation, qui coûte cher en investissement puis en entretien. D’autant qu’à La Réunion, nous avons un air particulièrement pur que l’on peut faire respirer sans risques aux occupants d’un bâtiment, et le vent souffle quasiment en permanence sur le site de l’aéroport Roland Garros. La conception bioclimatique de la nouvelle aérogare a donc consisté à travailler sur la circulation de l’air plutôt que sur sa température. Lorsque l’air circule à 1,5 m ou 2 m/seconde, il évacue notre transpiration et réduit de 3 à 4° la température ressentie. Et en cas de courant d’air excessif, inconfortable, il suffira de fermer partiellement les jalousies pour revenir à ces valeurs acceptables ».
Fondé en 1975 à Nantes, le groupe AIA Life Designers défend une culture de l’intelligence collective et collaborative à travers ses différentes composantes : AIA Architectes, AIA Ingénierie, AIA Management, AIA Environnement et AIA Territoires. Ce collectif de six cents architectes, directeurs de travaux, économistes, urbanistes, paysagistes, ingénieurs généralistes et spécialisés, Building Information Modeling managers, graphistes et maquettistes est implanté en France (Paris, Lyon, Nantes, Lorient, Angers, Bordeaux, Tours et Rennes) et à l’international (Shanghai et Genève). Dans le domaine aéroportuaire, AIA est intervenu sur les extensions des aéroports de Nantes et de Toulouse ; il fait partie du groupement en charge de l’extension de l’aéroport Aimé-Césaire de Fort-de-France (Martinique), dont les travaux démarrent actuellement.
Bizarre a commenté :
29 juin 2018 - 8 h 14 min
Curieux, comme principe. Un bâtiment pour les arrivées, un autre pour les départs.
Il faudra donc déplacer l’avion durant son transit ?
nico a commenté :
29 juin 2018 - 13 h 17 min
lol
Les deux bâtiments sont reliés entre eux.
Markus a commenté :
29 juin 2018 - 8 h 22 min
Architecture plutôt sympa! Ca nous change de toutes les extensions qui sont faites en France métropolitaine et de toutes les verrues architecturales pondues par les nos “archis” : Biarritz, Toulouse, Nice, Orly, CDG 2G, etc.
Des morceaux de bétons, des hangars style Algeco, bref des horreurs sans lien avec les précédentes constructions ni le “style” des régions…
Comet4 a commenté :
29 juin 2018 - 12 h 03 min
Personellement j’espère qu’ils vont reussir car actuellement Gillot a la pire aérogare de tous les aéroports dans lesquels je suis allé ces 5 dernières années tant au niveau infrastructure et aménagements qu’ au niveau du personnel et des services publics (police) ..archi nuls ..ex aequo avec Heraklion.
Tupolev a commenté :
29 juin 2018 - 12 h 30 min
Tout à fait d’accord. Ce ne sera pas du luxe!
nico a commenté :
29 juin 2018 - 13 h 21 min
Gillot et Nantes, dans le top des aéroport les plus médiocre.
nico a commenté :
29 juin 2018 - 13 h 21 min
C’est beau, si il pouvait faire la même chose à Nantes
bobduvar a commenté :
29 juin 2018 - 13 h 55 min
Une extension de 4 M. pax seulement.
C’est ridicule quand on sait la progression de Nice Côte d’Azur.
En cinq ans ces quatre millions seront absorbés et largement absorbés.
Pourquoi ne pas construire une nouvelle aérogare de 10 M. pax et laisser à cet aéroport une marge de manœuvre plus importante dans le temps pour s’adapter ?
En dix ans, l’aéroport verra ses liaisons vers l’Asie se développer de façon très importante, l’Amérique du Nord idem et l’Océanie…
Allez de l’ambition que diable !!!
Filoustyle a commenté :
29 juin 2018 - 21 h 00 min
Oh les zaadistes au boulot !!!