L’Airbus A330neo est en route vers les essais d’endurance et d’évaluation en ligne, dernière étape avant la livraison à la compagnie aérienne de lancement, TAP Air Portugal. Une version encore plus endurante de l’A321neo LR, surnommée A321 XLR, serait à l’étude pour contrer le futur NMA de Boeing.
L’A330neo, dernier-né des gros-porteurs d’Airbus, a entamé un tour du monde visant à démontrer qu’il est prêt à être exploité en compagnie, ces essais d’endurance et d’évaluation en ligne (Route Proving) constituant l’étape finale de la phase de certification de l’avion. L’A330-900 MSN1819 effectuera en particulier « des missions ETOPS, des atterrissages dans des aéroports de déroutement et des essais de manutention en escale ». Après un survol des sites européens d’Airbus, l’appareil desservira 15 aéroports majeurs dans le monde, répartis sur cinq continents, avec pour objectif de réaliser 150 heures d’essais en vol.
Les essais d’endurance et d’évaluation en ligne sont réalisés sur le premier A330-900 de série, entièrement équipé d’une cabine Airspace by Airbus et arborant la livrée de l’opérateur de lancement, TAP Air Portugal. Le premier vol de cet appareil a eu lieu le 15 mai 2018, marquant le début des essais en vol destinés à vérifier les systèmes cabine tels que le système de conditionnement d’air. Les essais d’endurance et d’évaluation en ligne font partie des derniers essais nécessaires à la certification de type de l’appareil, prévue à l’été 2018. À ce jour, deux A330-900 d’essais ainsi que celui de TAP sont impliqués dans le programme d’essais intensifs, qui atteindra 1000 heures de vol pendant le survol des sites européens.
Basée à l’aéroport de Lisbonne-Humberto Delgado, TAP Air Portugal attend au total vingt A330-900neo, dont dix seront pris en leasing chez BOC Aviation et Air Lease Corp (ALC). Trois appareils devraient lui être livrés d’ici la fin de l’année, l’entrée en service étant toujours annoncée par sa direction pendant l’été ; la cabine devrait compter 34 sièges (Recaro CL6710) en classe Affaires et 264 en Economie. Rappelons que la compagnie de Star Alliance a également commandé quinze A320neo, dont le premier a été livré en avril, et 24 A321neo (dont la moitié en version LR).
Lancée en juillet 2014, la famille A330neo représente la nouvelle génération d’A330 et se décline en deux versions, équipés de moteurs Rolls-Royce Trent 7000 et d’une nouvelle voilure de plus grande envergure, dotée de dispositifs d’extrémités de voilure (Sharklets) inspirés par l’A350 XWB. L’A330-900 donc avec 287 sièges en configuration standard tri-classe, qui a effectué son vol inaugural en octobre 2017, et l’A330-800 (dérivé de l’A330-200, 257 sièges) dont la certification est attendue en 2019 – et qui aura « le plus long rayon d’action des appareils de 250 places ». Fin mai 2018, l’A330-900 avait accumulé 214 commandes fermes (dont 14 pour Iran Air), contre plus aucune pour le -200 ; ils sont assemblés sur la même FAL. Ces appareils bénéficient selon Airbus de la rentabilité, la polyvalence et la régularité technique reconnues de la famille A330, tout en affichant une réduction de la consommation de carburant de l’ordre de 25% par siège par rapport aux avions concurrents de la génération précédente, ainsi qu’un rayon d’action pouvant atteindre 1500 nm supplémentaires par rapport à la plupart des A330 en exploitation.
Survol majestueux et réussi du #A330neo au dessus du site #Airbus de #SaintNazaire pic.twitter.com/ppYkL0vlHb
— Thierry Hameau (@ThierryHameau) June 18, 2018
Côté monocouloirs, Airbus travaille désormais sur une version supplémentaire de l’A321 LR, au rayon d’action encore allongé. Selon les informations de l’agence Reuters, ce nouvel A321neo baptisé A321 XLR aurait une MTOW portée à 103 tonnes (97 actuellement), ce qui lui permettrait d’emporter plus de carburant et donc de voler plus loin : le rayon d’action dépasserait donc les 4000 nm pour « approcher » des 5000 nm (9260 km) envisagés par Boeing pour son NMA (New Market Aircraft, surnommé 797 et qui remplacera sur le Middle of Market les 757 et 767 avec entre 220 et 260 sièges). De quoi relier l’Europe centrale et de l’est aux USA.
L’A321 LR est en cours de certification, avec une soixantaine d’exemplaires achetés ; la famille A321neo a déjà enregistré 1930 commandes à la fin mai, 41 appareils ayant été livrés. Selon des sources internes à Airbus citées par La Tribune, l’avionneur « est en discussion avec de nombreuses compagnies asiatiques pour l’A321 LR ».
A330 a commenté :
19 juin 2018 - 12 h 13 min
Magnifique, deux bonne nouvelle pour AIRBUS.
NDR a commenté :
19 juin 2018 - 12 h 47 min
XLR le voilà le jet qui va cartonner sur London-Jo’burg
ajar a commenté :
19 juin 2018 - 12 h 48 min
Bien ciblé ces nouvelles versions LR.
Airbus a commenté :
19 juin 2018 - 13 h 38 min
Manque plus qu’un A380 ULR et un A350-1000 ULR !
Un A380 ULR serait sans rival possible en terme distance/quantité sièges et permettrait l’ouverture de nouvelles lignes impossibles aujourd’hui, toujours en terme distance/ quantité sièges.
vodka.martini.shaker a commenté :
19 juin 2018 - 13 h 43 min
Londres-Jo’burg ? 5600 NM sans oublier l’altitude à laquelle se trouve Johannesburg ? Impossible même en 321 Neo XLR ou bien alors lors, sans passager…
Oh!!!.La carte... a commenté :
19 juin 2018 - 14 h 29 min
L’espace d’un instant, avant d’avoir lu l’article, j’ai cru que TAP annonçait l’ouverture d’une base pour des vols long courrier à Toulouse effectués en A330 néo ou A321LR…
Mais le rêve ne dura qu’un instant, comme je l’ai dit….
Autre lecture de cette info: a commenté :
19 juin 2018 - 14 h 35 min
On pourrait aussi penser que les informations remontées jusqu’à Airbus par les compagnies aériennes qui discutent avec Boeing sur le NMA inquiètent suffisamment le management d’Airbus que ce dernier tente deja d’allumer des contre-feux…
greg765 a commenté :
19 juin 2018 - 15 h 19 min
C’est logique pour Airbus de ne pas laisser le champ libre a Boeing. Développer un A321 XLR pour Airbus ne coûte « pas grand chose » par rapport aux sommes monstres que devra investir Boeing. La difficulté pour Boeing va être de développer un avion neuf (donc cher) et de le vendre pas cher (une étude tablait sur un coût de vente de 70 / 75000 $ par avion) pour être concurrentiel face à Airbus. En fait, en sortant le XLR, Airbus réduit la marge de manœuvre de Boeing en terme de tarification de son futur avion, et rend son équilibre financier plus difficile: Airbus attaque directement le business plan de Boeing pour tenter de le dissuader de lancer son nouvel avion.
Autre lecture de cette info... a commenté :
19 juin 2018 - 15 h 56 min
Ce que vous dites n’est certainement pas faux…
Toutefois on peut aussi voir l’effet inverse: avec seulement une soixantaine d’appareils commandes, le management d’Airbus doit bien se rendre compte que cet À 321LR qui devait révolutionner le marché des lignes faibles trafics peine à convaincre, et ne convaincra guère plus si rien n’est fait face à la modernité attendue/espérée d’un NMA de toute nouvelle conception….
Alors oui: attaquer le business plan de Boeing, pourquoi pas… A moins qu’il ne s’agisse de sauver son propre business plan d’un appareil qui semble étrangement dans une impasse inattendue…
NDR a commenté :
19 juin 2018 - 16 h 04 min
“et de le vendre pas cher (une étude tablait sur un coût de vente de 70 / 75000 $ par avion)”
70 milles dollars c’est pas cher j’en voudrais bien quelques uns tiens 😀
greg765 a commenté :
19 juin 2018 - 16 h 45 min
Je parle du prix net, pas catalogue. Traduit en prix catalogue ça fait environ 120 millions $.