La compagnie aérienne Brussels Airlines a soumis une nouvelle offre à ses pilotes, qui avaient mené deux jours de grève le mois dernier. Son trafic a malgré tout augmenté en mai de 5,3%.
La compagnie nationale belge a annoncé le 11 juin 2018 avoir présenté aux syndicats de pilotes une nouvelle offre « axée sur l’équilibre entre vie professionnelle/vie privée et sur le régime de rémunération ». Cette proposition est le résultat d’un groupe de travail conjoint, précise Brussels Airlines, qui s’est principalement concentré sur « l’amélioration des règles » actuelles en matière de temps de service et de repos et d’autres mesures visant à améliorer encore « l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des pilotes », ainsi qu’un régime de rémunération. Cela représente un investissement important « tant sur le plan financier qu’en termes de ressources » pour l’entreprise, et répond selon la compagnie à « la majorité des préoccupations de la communauté de pilotes ».
La filiale du groupe Lufthansa explique qu’au cours des dernières semaines, la direction et les délégués syndicaux ont travaillé ensemble « de manière intensive » pour améliorer encore les conditions de travail des pilotes de la compagnie aérienne. Brussels Airlines et ses partenaires sociaux ont discuté lundi encore de la proposition, qui sera dans les jours à venir soumise aux pilotes pour référendum. Sur base de cette proposition, la compagnie « espère » qu’un accord pourra être trouvé.
Les pilotes de la compagnie de Star Alliance avaient mené deux jours de grève en mai, entrainant chaque fois l’annulation d’environ 75% du programme de vols à l’aéroport de Bruxelles. Le coût de chaque jour de grève a été estimé à 4,7 millions d’euros par Brussels Airlines. Le permanent CNE Didier Lebbe expliquait alors que « l’entreprise annonce des résultats faramineux et nous prévient que l’on devra encore faire des efforts » (Brussels Airlines a dégagé un bénéfice net de 3,57 millions d’euros en 2017 NDLR). Et il évoquait une consultation sociale « défaillante », alors que les pilotes comme le personnel de cabine « ne sont pas protégés par la législation sur le temps de travail. Résultat : des prestations jusqu’à 14 heures, 7 jours d’affilée, avec des changements d’horaire constants ». La CEO Christina Foerster avait de son côté dénoncé la délégation syndicale, qui « continue de proposer les mêmes 12 points, équivalant à une augmentation totale des coûts de 25% pour l’entreprise. Il serait irresponsable pour l’avenir de notre entreprise et de ses 3900 employés d’accepter cela ».
Côté trafic, Brussels Airlines a enregistré en mai 2018 une augmentation du nombre de ses passagers de 5,3% par rapport au même mois l’année passée. Les prévisions de croissance étaient plus élevées, mais les deux jours d’actions sociales ont forcé la compagnie aérienne à annuler 557 vols 7,3% de décollages en moins), rappelle-t-elle. Néanmoins, le trafic est passé de 839.320 à 883.784 passagers.
Sur le réseau européen, la compagnie aérienne a enregistré une croissance de 4,8% du nombre de ses passagers, tandis que le nombre de voyageurs sur les vols nord-américains a augmenté de 1,3%. Par rapport au même mois de l’année dernière, 2,7% de personnes en plus ont choisi Brussels Airlines pour des vols à destination et en provenance du Moyen-Orient. La plus forte augmentation a été enregistrée sur le réseau africain, où 14,1% de personnes supplémentaires ont voyagé avec Brussels Airlines. Le nombre de voyageurs vers l’Asie a diminué de 13,2%, en raison de la baisse de l’offre de vols (40 vols à destination de Mumbai, contre 44 en mai 2017).
Malgré la baisse des vols opérés, le nombre de sièges-kilomètres disponibles (ASK) a augmenté de 3,9%, en raison du remplacement des derniers jets AVRO (100 sièges) par des Airbus ayant une plus grande capacité (180 sièges). Le coefficient d’occupation est passé de 76,5% en mai 2017 à 80,3% en mai 2018. « Grâce à l’augmentation de son offre, Brussels Airlines a pu continuer à proposer des tarifs compétitifs et attirer encore plus de passagers. Cela signifie toutefois que la pression sur les prix des billets d’avion reste très élevée ».
Le coefficient d’occupation du fret a augmenté de 4,3 points de pourcent pour atteindre une moyenne de 69,7%, tandis que les Revenue Ton-Kilometers (RTK) ont augmenté de 11,0%. Le volume de marchandises transportées s’élevait à 4.446 tonnes.
Ces statistiques n’incluent pas les passagers à bord des nombreux vols charters que Brussels Airlines exploite pour le compte de tour-opérateurs.
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