Le 5 juin dernier, Akbar al Baker, PDG de Qatar Airways, a suscité de vives réactions en expliquant que sa compagnie devait « être dirigée par un homme, parce que c’est un poste très exigeant ».
Cette phrase était d’autant plus polémique qu’elle avait été prononcée alors qu’Akbar Al-Baker venait d’être nommé pour une durée d’un an président de l’Association internationale du transport aérien (IATA), lors du 74ème congrès annuel IATA à Sydney. Répondant à la question d’une journaliste qui lui demandait ce qui pourrait être fait pour s’attaquer au manque de femmes dans l’aviation du Moyen-Orient, Akbar Al-Baker a eu cette phrase qui a soulevé des grognements de désapprobation de la part des journalistes présents. Il s’et rattrapé ensuite en soulignant l’importance de représentantes des femmes dans l’industrie du transport aérien.
Cette maladresse aura eu le mérite de faire réagir nombre d’officiels du secteur aéronautique. Parmi les trente et un membres du conseil d’administration de l’IATA, seules co-existent deux femmes, Christine Ourmieres-Widener, directrice générale de Flybe, et Maria Jose Hidalgo Gutierrez (Air Europe), qui a justement intégré le bureau mardi dernier. La première, qui a qualifié de « mauvaise blague », la citation d’al-Baker, explique voir « des inégalités à chaque réunion à laquelle j’assiste». Elle encourage au contraire «une culture qui permettra à plus de femmes d’être promues» dans l’industrie. Cela pourrait se faire en encourageant l’étude de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques chez les filles, et en les persuadant de reconsidérer les carrières de pilotes et d’ingénieurs de l’aviation. » Selon elle, une industrie dominée par les hommes rend la lutte contre la pénurie de pilotes professionnels plus difficile.
Qatar Airways a publié les excuses sur son compte Twitter le lendemain de la conférence. « Je voudrais présenter mes plus sincères excuses pour toute offense causée par mon commentaire d’hier », ajoutant que cela allait à l’encontre de ce qui se passe au sein de sa compagnie Qatar Airways, ajoutant qu’il avait été « sensationnalisé par les médias ». «Les femmes représentent près de la moitié (44%) de notre main-d’œuvre, et le dévouement, le dynamisme et les compétences qu’elles apportent à leur travail me disent qu’aucun rôle n’est trop difficile pour elles, à tous les niveaux de l’organisation».
Ruth abaga a commenté :
9 juin 2018 - 16 h 36 min
Chassez le naturel, il revient au galop..
Un tweet pour effacer une culture sexiste et rétrograde entretenue de force et maintenue par la loi.
On a le respect qu’on peut.
Encore une bonne raison pour éviter de voler GS.
SKOL a commenté :
9 juin 2018 - 18 h 06 min
Akbar al Blagueur
(de rien)
Boeing 777-300ER a commenté :
9 juin 2018 - 18 h 09 min
L’absence de femmes dans les postes à responsabilité est uniquement le fait de socialisation genrée dans laquelle on n’apprend pas aux femmes à être ambitieuses et à “poser leurs cojones” mais plutôt à être douces et consensuelles. Donc forcément à la fin les filles préfèrent occuper des postes subalternes mais il y a évidemment des exceptions (ma mère en fait partie…).
Cela explique la mentalité d’Al Baker ce qui ne l’excuse en aucun cas (il semble omettre qu’EasyJet a été pendant longtemps dirigé d’une main de fer par une femme, Carolyn McLeod, qui d’ailleurs a fait un travail remarquable au sein de cette compagnie).
N’oublions donc pas que la faible féminisation de l’avation provient d’abord d’une crise de vocations avant de provenir d’une discrimination. La parité est donc en ce sens une loi absurde.
Askell a commenté :
9 juin 2018 - 23 h 41 min
Ah oui, la fameuse Carolyn Mc Leod… 😉 ça lui fera plaisir. Et d’autre part, vous affirmez que cette différence est uniquement due à l’éducation ? Moi, je pense qu’il y a là beaucoup de communication de certains lobbies. La plupart des mecs que je connais aiment les sports mécaniques, les jeux vidéos, etc et les femmes, non. Et on a beau essayer, avec mes 3 enfants par exemple, de leur proposer autre chose, ils restent à fond dans les stéréotypes. Alors peut-être qu’il y a aussi un peu de naturel, non ?
Ruth abaga a commenté :
10 juin 2018 - 1 h 42 min
La parité commence par l’éducation et l’instruction.
Prenez la Scandinavie, comme exemple.
L’obscurantisme religieux de toutes obédiences est le frein majeur à l’égalité.
Cet obscurantisme est dominant au Moyen Orient et dans le Golfe.
Le cas de l’Egypte est probant et montre la dévastation créée par des usages aumotif religieux sans qu’ils le soient.
Seb a commenté :
9 juin 2018 - 18 h 58 min
Les blagues potaches sur les femmes passent mal en ce moment. Elles ont raison de se rebeller nos ptites femmes. Il faut plus de parité à tous les niveaux.
Alors HONTE au nouveau.... a commenté :
10 juin 2018 - 8 h 01 min
Alors HONTE au nouveau gouvernement espagnol qui ne donne pas l’exemple en matière de parité: en effet, il y a PLUS de femmes que d’hommes…et de loin!
Roger Wilco a commenté :
9 juin 2018 - 22 h 17 min
Chez nous un PDG qui fait des bagues sexistes ça n’est tout simplement pas possible : on l’aurait mis en prison …..
Pensée émue pour le grand visionnaire incompris adj…
Justin Fair a commenté :
10 juin 2018 - 8 h 06 min
?
Il y en a au moins un qui a compris à quoi tu fais allusion, Roger…
Pax a commenté :
9 juin 2018 - 23 h 28 min
Il est difficile d admettre qu il ne s agit que d une plaisanterie et il est inacceptable d accepter ces minables excuses de circonstances. Dire qu il s agit d une expression sexiste et déplorable est l unique réalité, traduction d une unique réalité. Que ce soit dans l aérien comme en bien d autres domaines est encore une réalité. Dire que venant d un dirigeant affilié à un pays du golfe est une réalité encore plus évidente. Quand on sait qu une entreprise est trois fois plus pérenne lorsqu’elle dirigée par une femme…. Mesdames a vos hashtags, balancez le porc !!!!!!
Sergio a commenté :
10 juin 2018 - 9 h 42 min
Tiens, personne ne parle de notre Anne Marie Couderc que le monde nous envie….
Shôgun a commenté :
10 juin 2018 - 10 h 32 min
Les propos d’Ali le Boulanger n’avaient en aucune façon les caractères d’une plaisanterie.
En affirmant que seul un homme pouvait occuper un poste de ce niveau d’exigence, il s’exprimait le plus sérieusement du monde. Parler de “mauvaise blague”, c’est faire preuve de complaisance envers ces excuses de circonstances, lesquelles ne relèvent pas d’un sincère regret pour avoir prononcé ces paroles mais seulement d’une tactique de communication suggérée par des conseillers.
Bon, quand on sait que Qatar est un gros annonceur de ce site, où interviennent par ailleurs en commentaires nombre de “community managers” des compagnies du désert, on comprend qu’Air Journal souhaite ne soit pas trop sévère envers ce genre de dérapages révélateurs.
En attendant, les comptes financiers de Qatar continuent à se dégrader… Heureusement, pour notre exigent visionnaire, la reconversion de sa compagnie aérienne en société de leasing d’avions neufs constitue une alternative de secours. Au moins sur le court terme…