La compagnie aérienne Brussels Airlines n’opèrera ce lundi que 54 des 278 vols programmés vers et depuis Bruxelles, tous les autres étant annulés en ce premier des deux jours de grève annoncé par ses pilotes. Seulement 60 départs sont maintenus mercredi.
Les 27 départs confirmés ce 14 mai 2018 au départ de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem concernent en particulier la France, avec deux rotations vers Nantes, et une chacune vers Paris, Strasbourg et Bâle-Mulhouse. L’Europe du nord est un peu mieux servie, avec neuf rotations maintenues vers Stockholm, Billund, Copenhague et Göteborg, tout comme le pourtour méditerranéen avec des départs vers Turin, Naples, Héraklion, Malaga, Palma de Majorque, Alicante, la compagnie assurant également des vols vers l’Allemagne (Hanovre, Berlin), Hurghada et Ténériffe. Brussels Airlines demande à tous ses clients de vérifier l’état du vol ces lundi et mercredi de grève avant de venir à l’aéroport ; les voyageurs bloqués à leur destination « seront pris en charge au maximum, et ce y compris l’hébergement à l’hôtel, les options alternatives de voyage sur Brussels Airlines ou sur les compagnies aériennes du groupe Lufthansa ou d’autres transporteurs disponibles ». Pour mercredi 16 mai, une liste de 30 rotations maintenues a été mise en ligne, globalement vers les mêmes destinations.
Brussels Airlines avait programmé 278 vols ce lundi et 279 vols mercredi, deuxième jour de la grève des pilotes, qui devaient accueillir respectivement 34.000 et 29.000 passagers. Le président du conseil d’administration Etienne Davignon a annoncé une nouvelle rencontre avec les syndicats aujourd’hui, lors de laquelle de « nouvelles propositions » seront faites ; mais même si un accord est trouvé, il sera sans doute trop tard pour réorganiser le programme de mercredi, a-t-il prévenu. La CEO Christian Foerster a reconnu de son côté que le conflit social tombait mal alors qu’approche la saison estivale.
Le permanent CNE Didier Lebbe expliquait dans L’Echo que « l’entreprise annonce des résultats faramineux et nous prévient que l’on devra encore faire des efforts » (Brussels Airlines a dégagé un bénéfice net de 3,57 millions d’euros en 2017). Il évoquait une consultation sociale « défaillante », alors que les pilotes comme le personnel de cabine « ne sont pas protégés par la législation sur le temps de travail. Résultat : des prestations jusqu’à 14 heures, 7 jours d’affilée, avec des changements d’horaire constants ». Dans Le Vif, Paul Buekenhout du syndicat chrétien LBC-NVK affirmait avoir « demandé à la direction de venir avec une proposition concrète mais il n’y a rien eu » ; et il appelait la maison-mère de Brussels Airlines, le groupe Lufthansa, à venir « avec un plan précis » pour la compagnie belge, dont l’intégration dans la filiale low cost Eurowings reste selon lui trop floue. Les rumeurs publiées dans la presse locale sur de nouvelles suppressions de postes ont par ailleurs été démenties, tout comme les accusations de pressions « dignes de Pinochet » sur les pilotes grévistes présentées par une « source syndicale ».
La compagnie belge de Star Alliance avait rappelé enfin de semaine dernière avoir proposé de « finaliser une planification concrète énumérant toutes les initiatives, afin d’accélérer le processus ». Pour couvrir la période de mise en œuvre d’une nouvelle proposition à convenir, des mesures de compensation intermédiaires sont en cours d’élaboration, celles-ci pouvant être mises en œuvre à court terme. La CEO Christina Foerster déclarait alors : « il va sans dire que nous restons ouverts à un dialogue transparent et constructif, car nous continuons à chercher une solution qui, d’une part, répond aux préoccupations de nos pilotes et, d’autre part, ne met pas en jeu l’avenir de notre entreprise. La délégation syndicale continue de proposer les mêmes 12 points, équivalant à une augmentation totale des coûts de 25% pour l’entreprise. Il serait irresponsable pour l’avenir de notre entreprise et de ses 3900 employés d’accepter cela ».
Backdoor a commenté :
14 mai 2018 - 8 h 59 min
Visiblement il y a un domaine où on est leader et où on donne envie aux autres : la grève
Rame a commenté :
14 mai 2018 - 10 h 20 min
Il faut savoir s’incliner face aux meilleurs. Et en l’occurrence la Lufthansa et son groupe domine.
Mais des accords, favorables, ont été signés au sein de la maison mère.
Pilote privé a commenté :
14 mai 2018 - 11 h 27 min
Y a t il autre chose que des libéraux en marche sur ce site pour critiquer sans arrêt les grèvistes?
Zinneke a commenté :
14 mai 2018 - 14 h 19 min
On ne peut qu’encourager les pilotes à continuer leur grève, au finish si possible. Cela accélérera notablement la disparition de Brussels Airlines -et donc du dernier vestige de la Sabena- et son absorption par Eurowings, une compagnie beaucoup plus fiable.