Une nouvelle réunion s’est tenu hier entre la direction de la compagnie aérienne Air France et les syndicats de pilotes, qui affirment ne pas bouger sur leurs revendications d’augmentation salariale. Les prochaines grèves sont programmées les 3 et 4 mai, puis les 7 et 8 mai.
Interrogé par France Info, le vice-président du SPAF Christophe Campestre a confirmé la reprise des négociations lundi après-midi aux côtés du SNPL, majoritaire chez les pilotes, pour « discuter de la suite ». Outre les 5,1% d’augmentation réclamés par l’intersyndicale représentant tous les corps de métiers chez Air France, les pilotes demandent 4,7% d’augmentation supplémentaire. Le syndicaliste estime que la consultation pendant neuf jours de l’ensemble des 46.700 employés, organisée par Air France sur sa proposition d’augmentation de 7% sur quatre ans (sous réserve de bons résultats), n’a « aucune valeur légale », et le SPAF a appelé ses adhérents à la boycotter. Le référendum « ne peut qu’envenimer les choses », explique Christophe Campestre, en créant « une espèce de faille entre les différentes catégories d’employés, grévistes et non-grévistes » ; ces derniers « évidemment, vont dire : “Il faut signer, il faut dire oui” ». La consultation et le « chantage à la démission » du président d’Air France Jean-Marc Janaillac (qui est aussi PDG du groupe Air France-KLM) lui paraissent « complètement délirant au niveau des relations sociales ».
La tribune dimanche du secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, appelant les salariés d’Air France à voter oui, a « surpris » le dirigeant du SPAF qui veut croire à la solidité de l’intersyndicale (même si les nouveaux préavis de grève en mai ont été déposés d’abord par les organisations de pilotes, et repris ensuite par l’intersyndicale). La grève des pilotes n’est « pas du tout » égoïste, assure-t-il en réponse au « les pilotes vont avoir ce qu’ils veulent et ce sont les personnels au sol qui vont trinquer, qui vont devoir payer la facture » de Laurent Berger. L’intersyndicale, qui regroupe les trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF, Alter), deux syndicats d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC) et cinq de personnel au sol (CGT, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant au total 52,6% des voix du personnel, plus l’UNAC, répétait la semaine dernière que le projet de la direction « qui vise à fixer dès aujourd’hui la trajectoire des salaires pour les trois prochaines années, n’est pas une réponse au conflit en cours dont l’objectif est de solder les sept années de blocage de nos grilles de salaires ».
La proposition d’accord d’Air France porte sur une augmentation générale de 2% en 2018, assortie d’un seuil minimum de 25 euros par mois, et une autre de 5% pour 2019, 2020 et 2021 (1,65% par an), assortie d’un seuil minimum de 40 euros par mois. Les salaires seraient selon la direction augmentés de 12,5% en moyenne sur la période, (comprenant une augmentation générale de 7% pour toutes les catégories de personnel et les augmentations individuelles/GVT) ; mais ce « pacte de croissance » prévoit d’adapter l’augmentation dans le cas où le résultat d’exploitation d’Air France serait inférieur à 200 millions d’euros, et d’appliquer une clause de revoyure en cas d’inflation plus élevée ou de résultat négatif. En face, l’intersyndicale réclame une augmentation générale de 5,1%, avec +3,8% au 1er avril (rattrapage d’inflation 2012-2017) et +1,3% en octobre (inflation prévisionnelle de 2018).
Les onze grèves déjà menées auraient déjà coûté 300 millions d’euros à la compagnie. Les quatre prévues en mai battront le « record » de septembre 2014, quand le SNPL Air France avait mené quatorze jours de grève, avec un impact de 425 millions d’euros sur les résultats annuels du groupe de l’alliance SkyTeam. Air France-KLM avait alors enregistré une perte nette de 198 millions d’euros alors qu’elle était de 1,827 milliard l’année précédente.
Mazette! a commenté :
1 mai 2018 - 8 h 39 min
Mazette!: si j’en juge par la photo d’illustration, ” ils” en seraient deja à vendre AF à la découpe, morceaux après morceaux… La situation doit effectivement être plus que dramatique!
Valko a commenté :
1 mai 2018 - 8 h 48 min
J espère qu ils n auront rien les gestionaires de vols.ils ne méritent rien de plus !!
julien a commenté :
1 mai 2018 - 8 h 59 min
Les conducteurs d’avions automatisés négocient toujours par derrière ! La CFDT semble avoir retrouvé un sursaut de lucidité en s’apercevant que le PS se fait avoir également par derrière par ces mêmes conducteurs !
defonssanal des TPMG à 10% a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 01 min
Forcément qu’ils négocient, cette intersyndicale est une énorme arnaque, comme le dit très bien la CFDT ! les PS et les PNC adorent être les cocus de service dans cette compagnie ! A la limite c’est le seul aspect amusant dans cette gréve….MOUAHMOUAHMAOUAH !
Filoustyle a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 06 min
Pourvu que la grève continue jusqu’à la fin …..
Lorenzocco a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 18 min
Comme à l’habitude, les pilotes négocient de leur côté. Pour le peu qu’ils font et aussi sont capables de faire dans cette boîte.. pas étonnant de l’égoïsme. Ils essayent d’entraîner les autres avec eux pour avoir plus et les abrutis vont droit dans le mur au risques de perdre leur emploi et celui des autres.
ajar a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 18 min
Soyez sympa les pilotes et instructeurs il y a des 787 sur le tarmac qui rouillent ….
Bertrand a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 19 min
Bonjour,
Dans votre prochain article sur les revendications completement hallucinantes des pilotes, je suggererais de donner le salaire moyen d’un pilote en greve, en plus de la hausse de salaire aberrante. Au temps de la revolution francaise, on nivellait les privileges des bourgeois a coup de guillautine. Enfin tout ca pour dire qu’en tant que citoyen, je trouve l’attitute des pilotes absolument revoltant. Eh oh, les pilotes, ici la Terre, il faut arreter de planer.
Bertrand a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 32 min
Il faudrait une “convergence des luttes” entre pilotes et traders, je pense que c’est ca qu’il nous faut.
Nom a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 35 min
Franchement faire grève pour 20 ou 40 euros sa craind.Le pdg va se casser avec un gros paquet de sous et va balancer la patate chaude à un autre et ainsi de suite. je crois que le turn over des pdg dans cette entreprise bat des records mondiaux.
Pet a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 37 min
Pour les spotters : les pilotes sont devenus des héros de la lutte des classes, à quel endroit de la manif seront-ils aujourd’hui ? Uniformes svp et galons étincelants obligatoires.
@ Mazette:
À la découpe, au moins ça rapporterait qque chose. C’est très tendance ds la finance de vendre les boîtes par morceaux.
Pat a commenté :
1 mai 2018 - 9 h 38 min
Les pilotes d’Air France sont des inconscients et vont mener la boîte à la faillite .
Souvent âgés , ils sont imcapables de comprendre que la concurrence mondiale va tuer AF si les acquis d’un autre temps persistent , si des revendications comme 10% d’augmentation sont demandées .
De plus c’est dénigrer le personnel au sol qui fera les frais de leurs demandes.
Air France risque de finir comme Alitalia et peut être que KLM finira par quitter cette alliance .