Le groupe IAG, dont font partie British Airways et Iberia entre autres, est entré dans le capital de la compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle – et envisage de s’en emparer.
International Airlines Group (IAG) a annoncé le 12 avril 2018 être entré à hauteur de 4,61% dans le capital de la spécialiste norvégienne du vol pas cher, notant dans un communiqué « les récentes spéculations de la presse selon lesquelles il envisage de faire une offre pour Norwegian Air Shuttle ASA ». IAG considère la low cost comme « un placement attrayant », son investissement minoritaire étant destiné à « établir une position à partir de laquelle engager des discussions avec Norwegian, y compris la possibilité d’une offre complète », explique le directeur financier Enrique Dupuy de Lôme. Mais IAG confirme que « de telles discussions n’ont pas eu lieu à ce jour, qu’il n’a pris aucune décision de faire une offre pour le moment et qu’il n’y a aucune certitude qu’une telle décision sera prise ». Une annonce supplémentaire sera faite « le cas échéant ».
Même son de cloche chez la low cost, qui affirme dans son propre communiqué qu’elle « n’avait aucune connaissance préalable de cette acquisition avant qu’elle ne soit rapportée par les médias » en milieu de matinée jeudi. Norwegian « n’a pas eu de discussions ou de dialogue avec IAG à ce sujet », tout en estimant que l’intérêt de l’un des plus grands groupes aéronautiques internationaux « démontre la durabilité et le potentiel de notre modèle économique et de la croissance mondiale ». Elle n’a pas d’autre commentaire « à ce stade ».
L’intérêt d’IAG, qui regroupe British Airways, Iberia, Aer Lingus et les low cost Vueling et Level, pour la troisième low cost européenne est compréhensible : sur le long-courrier surtout, avec l’ouverture par Norwegian d’une base à Londres-Gatwick concurrençant celle de la compagnie nationale britannique sur le très lucratif mais concurrentiel marché de l’Atlantique nord (mais aussi d’autres bases à Paris, Buenos Aires et bientôt Amsterdam). Norwegian utilise en outre les mêmes Boeing 787 Dreamliner que British Airways. Sur le moyen-courrier, l’acquisition de Norwegian offrirait au groupe une forte présence en Scandinavie et dans les Baléares, mais aussi en Argentine où elle lance une filiale (une des cibles d’Iberia). En revanche les synergies de flottes low cost n’existent pas : elle utilise des Boeing 737, contre des Airbus 320 pour Vueling.
L’annonce de l’investissement d’IAG a fait bondir le cours de l’action de Norwegian à Oslo (+18% en journée), avant que la cotation soit suspendue. Et ce alors que la low cost a essuyé des pertes l’année dernière (31 millions d’euros), en partie pour cause d’investissements dans la flotte, contre un bénéfice net de 1,3 milliards d’euros l’année précédente. Elle a aussi une dette estimée à deux milliards d’euros, et attend cette année les livraisons de 32 nouveaux avions ; mais les retards des 737 MAX l’ont déjà forcée à reculer l’ouverture de routes vers le Canada, et plusieurs routes transatlantiques sont ou vont être suspendues officiellement faute de demande. El le CEO Bjorn Kjos a suggéré que le lancement de Norwegian Argentina pourrait être reporté à octobre prochain plutôt qu’en aout.
Logan a commenté :
13 avril 2018 - 11 h 07 min
Bon article, mais je crois bien que Level n’a pas de 787, ils opèrent uniquement sur 330.
NDR a commenté :
13 avril 2018 - 11 h 13 min
Voila qui se précise, déjà qu’elle s’approchait de plus en plus vers American Airlines l’autre Cie OneWorld..
JUAN TRIPPE a commenté :
13 avril 2018 - 11 h 20 min
AIG veut faire disparaître la concurrence pour avoir un monopole. Norwegian est une menace.
Lyonnnais a commenté :
13 avril 2018 - 11 h 41 min
Norwegian s’installe à Paris : pour lutter contre ce danger (vous avez raison de le souligner), les syndicats mettent des batons dans les roues à AirFrance-KLM et freine toute compétitivité : AF est mal barrée (d’autant que pendant ce temps, IAG et LH se renforcent …)
Pet a commenté :
13 avril 2018 - 11 h 28 min
Le CFO de Norwegian devait être à la salle de gym, la société aurait appris cette prise de participation par la presse.
2Md € de pertes.. les banquiers prêtent n’importe quel montant pourvu que l’histoire soit jolie.
Bencello a commenté :
13 avril 2018 - 11 h 38 min
Timing parfait pour IAG au moment ou Norwegian est dans une mauvaise passe.
Le cours de bourse de Norwegian flanche (-36% en un an), ses coûts d’exploitation s’envolent, l’ endettement devient problématique, des lignes qui ferment.
IAG peut racheter un concurrent à bon prix et le redresser assez rapidement.
Lyonnnais a commenté :
13 avril 2018 - 11 h 39 min
Quelques coquilles à corriger : “lucratif MAIS concurrentiel” et pas met (4e chapitre)
” à OSLO” et pas Solo (dernier chapitre)
Concernant le fond de l’article, je note que la dette du groupe Norwegian est de 2 milliards d’euro, pour un bénéfice net de 1.3 milliards en 2016 : en moins de 2 ans, Norwegian est donc capable de rembourser 100% de sa dette !
Je note également qu’en 2017, c’est dans l’investissement que Norwegian a placé son argent !
Enfin, je note que IAG continue de se développer…
Il serait bon pour AirFrance-KLM que le SNPL médite ces informations, et se pose la question de la situation de leur employeur en comparaison !!! AF est-elle vraiment en mesure de placer son argent dans des augmentation de salaires son argent (qui plus est dans des hausses de salaire pérennes alors que les recettes nécessaires ne le sont pas !)
Erreur a commenté :
13 avril 2018 - 12 h 35 min
128 millions d’€ de bénéfice en 2016, pas 1.3 milliard
Et aujourd’hui elle est en perte donc incapable de la rembourser
Bref …
Apparatchiks a commenté :
13 avril 2018 - 12 h 18 min
Si l’opération se fait, AFKLM est reléguée de facto en deuxième zone…
Mike Hunt a commenté :
13 avril 2018 - 12 h 31 min
C est qui AFKLM?
Si l'opération se fait... a commenté :
13 avril 2018 - 12 h 58 min
…alors il faut bien avoir à l’esprit que le monde aéronautique en gestation ne sera plus fait de compagnies traditionnelles d’un côté et de compagnies low cost de l’autre s’affrontant entre elles, mais de groupes de transporteurs aériens possédant A LA FOIS des compagnies traditionnelles ET des compagnies low cost, le tout opérant À à FOIS sur moyen-courrier ET sur long-courrier.
Groupe LH avec ses traditionnal ( LH,SR,AU..) et ses low couts ( SN,Eurowings)
Groupe IAG avec BA, IB et aer linges ( encore que pour cette dernière…) pour les traditionnal et LevelLevel, Vueling,Norvegian pour les low cost…
Côté des compagnies 100% low cost: Ryanair, EasyJet,Wizz pour les plus importantes d’entre elles, vont terriblement manquer de deux points d’appui: la partie low cost long courrier et la partie compagnie traditionnelle…
Reste le groupe AFKLM dont on connaît bien les traditionnal ( AF et KLM) mais dont le Pole low cost est flou malgré quelques éclairages dupe Joon, Transavia….et comme il va y avoir urgence à debloquer quelque chose….on en revient à l’intérêt mutuel bien compris de plus en plus évident aujourd’hui d’un rapprochement équilibre entre groupe AFKLM et EasyJet…pas Ppas rachat, mais par mise en commun des objectifs.