Les syndicats de la compagnie aérienne Air France ont appelé à quatre jours de grève supplémentaires les 17 et 18 avril puis les 23 et 24 avril, s’ajoutant aux trois déjà prévus ce mois-ci, après une réunion sans résultat de plus avec la direction.
Après quatre jours de grève ayant entrainé en moyenne l’annulation d’un quart des vols de la compagnie nationale française et en plus de ceux déjà programmés les 7, 10 et 11 avril 2018, ces quatre journées supplémentaires d’arrêt de travail ont été annoncées mercredi par l’intersyndicale suite à « un simulacre de négociation » avec la direction de la compagnie nationale française. « En venant une fois de plus les poches vides, en ne faisant aucune proposition réaliste, la direction persiste dans la confrontation et assume de faire durer la grève », explique son communiqué, dénonçant un « entêtement » qui a « déjà fait perdre 100 millions d’euros à Air France ». Et de demander : « quelle cohérence économique y a-t-il à préférer dilapider des centaines de millions d’euros en conflit social plutôt que de reconnaitre qu’après 6 années de blocage, la demande des salariés est légitime ? ». L’intersyndicale regroupant trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF et Alter), deux syndicats d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC), et cinq de personnel au sol (CGT, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant au total 52,6% des voix du personnel, et rejointe par l’UNAC, « reste déterminée à poursuivre le combat jusqu’à obtention d’une augmentation de 6% des grilles de salaires pour l’ensemble du personnel » (et 10,7% pour les pilotes).
Air France a publié son propre communiqué hier, expliquant avoir voulu négocier sa proposition de mécanisme d’ajustement salarial pour les employés dont les salaires ont progressé moins vite que l’inflation – une proposition déjà rejetée par l’intersyndicale, qui a « décidé de quitter la salle après 40 minutes », Karim Taïbi de FO expliquant dans Le Monde que ce départ était justifié car le DRH Gilles Gateau « n’avait pas mandat pour négocier sur la revendication de l’intersyndicale ». La compagnie explique que « seule la voie de la négociation permettra de mettre fin à ces grèves insoutenables pour la large majorité des salariés et pour nos clients », avant de rappeler que depuis 2011, l’ensemble de l’entreprise « s’est mobilisé pour réduire les coûts et ainsi retrouver des marges de manœuvres, réduire les pertes et éviter l’attrition. La revendication de +6% d’augmentation des salaires formulée par l’intersyndicale reviendrait à annuler ces efforts et à revenir en arrière en matière de coûts et de rentabilité ».
La trajectoire de croissance prévue pour Air France dans le cadre de Trust Together « repose sur l’équilibre entre la juste reconnaissance des efforts fournis par les salariés depuis 2011 et la capacité de financer cette croissance. C’est le sens de l’accord d’intéressement négocié en 2017 et des mesures salariales mises en œuvre pour 2018. La Direction réaffirme sa volonté de négocier dans un cadre équilibré pour maintenir la trajectoire d’Air France », ajoute le communiqué. Rappelons que les augmentations pour 2018 décidées par la compagnie (mais approuvée par seulement deux syndicats, la CFE-CGC et la CFDT représentant 31,3% des voix du personnel) sont de 0,6% en avril puis 0,4% en octobre, plus une enveloppe de 1,4% permettant pour les employés au sol une série de primes et promotions. L’intéressement reversé aux 44.200 employés, après les bons résultats de 2017, représente en outre quelque 130 millions d’euros. Air France avait chiffré à 240 millions d’euros le prix de l’augmentation générale demandée, soit 40% du bénéfice opérationnel de 588 millions d’euros dégagé en 2017.
Une réunion, cette fois uniquement avec les pilotes, est prévue ce jeudi 5 avril, mais comme leurs syndicats souhaitent régler cette augmentation de 6% (ils réclament en outre +4,7%, soit +10,7% au total) avant de discuter des autres problèmes comme la flotte de Transavia, aucune bonne surprise pour les passagers d’Air France n’est attendue.
L’intersyndicale Air France ne se laisse pas diviser. Calendrier d’avril des journées de grève PNC/PS/PNT pour nos salaires et le retour sur l’investissement des salariés pic.twitter.com/a6ZW5ljk7G
— SNPNC AF (@SnpncAf) April 4, 2018
SCRATCH a commenté :
5 avril 2018 - 7 h 15 min
Une proportionnalité salariale rapportée aux bénéfices de l’entreprise suppose que la liberté de gestion de celle ci soit rendue à la direction. On devrait amputer 6% des pertes induites par la grève à tous les personnels puisque le contraire serait aussi pour tous. Dieu reconnaîtra les siens.
Nous on prendra à contre cœur Easy jet ou Emirates
Pet a commenté :
5 avril 2018 - 7 h 49 min
+1
Seulement 4 jours de grève en plus ?
À quand une intersyndicale snpl/cgtsncf?
Ça aurait plus d’allure, on pourrait colorier plus de jours sur les calendriers.
Justin Fair a commenté :
5 avril 2018 - 8 h 07 min
Ben? Il y a déjà la CGT AF dans l’intersyndicale…
Et vous savez bien que le SNPL est un syndicat corporatiste… Le rail, ce n’est pas son domaine.
VIVELACONCURRENCE a commenté :
5 avril 2018 - 7 h 17 min
Toutes ces 100taines de millions d’euros perdus …
Ce sont encore les passagers qui vont trinquer avec des services en dessous de la concurrence car AF ne pourra investir autant que la concurrence !
Erik de Nice a commenté :
5 avril 2018 - 7 h 29 min
Les passagers sont libres de prendre la Compagnie qu’ils souhaitent avec les services qu’ils souhaitent.
Il n’y a pas qu’une seule Compagnie au Départ des Aéroports Français donc ceux qui, comme vous dites, seront pénalisés, le seront de leur propre choix..
Justin Fair a commenté :
5 avril 2018 - 7 h 35 min
Eh, bien comme ça les 200 millions de rattrapage de l’inflation demandés seront largement dépassés,sans parler des conséquences qui ne manqueront pas de suivre… C’est ce que j’appelle le perdant-perdant…
defonssanal a commenté :
5 avril 2018 - 8 h 13 min
le rattrapage est un engagement de long terme pas seulement l’augmentation de la masse salariale sur un exercice, cessez de nous prendre pour des C.. Raisonnement copié collé d’un tract du SNPL complètement stupide !
Jeff a commenté :
5 avril 2018 - 8 h 03 min
Cet été je vais jouer la sécurité pour mes vacances. Ce sera Easyjet même si me billets est un peu plus cher que AF
defonssanal a commenté :
5 avril 2018 - 8 h 11 min
L’intersyndicale est une foutaise, les TPMG sont à la manœuvre, ils peuvent compte tenu de leurs rémunérations et patrimoine tenir dans le temps, le scénario de 2014 se répète !
Aux 500 millions jadis il va falloir en ajouter probablement quelques centaines en 2018, cette catégorie de nuisibles aura coûté pas loin du milliard en 4 ans ! Quand est-ce que les autres catégories de salariés vont-elles enfin ouvrir les yeux ! Leurs emplois sont à nouveau sur la sellette pour satisfaire l’ego eT le portefeuille de personnes qui ne cessent de nous expliquer les vertus du marché international concernant leurs salaires…. Qu’ils PARTENT et laissent leurs places à d’autres !
PS: concernant la réponse indigne sur le salaire des PNC joon, les 15% (11 selon SECAFI ALPHA) de productivité soi disant atteint par les PNT n’ont absolument rien à voir avec le modèle économique de Joon MAIS étaient les exigences du plan transform ! Bel enfumage. Pour Joon, les conditions PNT sont à l’identique celles d’AF, le SNPL aillant d’ailleurs menacé pour les obtenir de ne pas signer les avenants des contrats AF et de bloquer le lancement de joon si tel n’était pas le cas. Ces fins esprits si méprisants expliquent aussi que les salaires des PNC joon sont conforme au marché et citant VOLOTEA. Cela laisse t’il entendre que les PNC AF SONT surpayés ? Ils apprécieront je pense, et parlant toujours de VOLOTEA, je propose l’alignement des salaires des PNT AF sur ceux de cette compagnie puisque’il s’agit du marché ou O et D fixe le prix d’un facteur de production…. PNCJOON à bien raison Joon est la compagnie du pouvoir d’achat des PNT sur le dos des PNC
Justin Fair a commenté :
5 avril 2018 - 8 h 16 min
SCRATCH : “On devrait amputer 6% des pertes induites par la grève à tous les personnels puisque le contraire serait aussi pour tous. ”
(Comment il disait déjà le “+1”? Ah oui “démago et déplacé”…)
Cela dit, à terme, les pertes seront induites d’une façon ou d’une autre, à tous les personnels… Quelque soit l’issue du conflit ce sera une victoire à la Pyrrhus…
Laurent a commenté :
5 avril 2018 - 8 h 21 min
et le client dans tout ça? et bien il va aller à la concurrence… Air France, SNCM, même trajectoire avec des syndicats déconnectés de la réalité. Tous les concurrents se sont réformés, quasiment tous ont transféré leur activité court et moyen courrier vers une filiale low cost, tous lancent leur filiale low cost long courrier. pendant ce temps là, Air France crée un “machin” nommé Joon, limite le développement de Transavia. Aucun problème à ce que le pilotes soient très bien payés. ils sont hyper qualifiés, dans un métier à haute responsabilité. mais qu’ils fassent les réformes que le client attend.
Nom a commenté :
5 avril 2018 - 8 h 45 min
Il serait que easyjet mette plus de fréquences vol/jour sur beaucoup de lignes car sa devient difficile de trouver un siège avec ce vol unique par jour et complet.