Les hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne low cost Ryanair basés au Portugal ont mené deux jours de grève et en préparent un troisième mercredi, mais le nombre de vols annulés reste très limité.
Comme annoncé la semaine dernière, le SNPVAC (Syndicat national du personnel de vol de l’aviation civile) représentant les PNC de la spécialiste irlandaise du vol pas cher basés au Portugal a mené une grève jeudi puis une autre dimanche dernier, avant un troisième jour prévu demain 4 avril 2018. Ryanair n’a pas fourni d’information sur le nombre de vols annulés, évoquant un « petit nombre » de départs affectés, mais le syndicat interrogé par RTE News évoque cinq vols annulés dimanche à l’aéroport de Porto, quatre à Lisbonne et autant à Faro (d’autres sources parlent de plusieurs dizaines de vols affectés). « Une vaste majorité des employés » n’a pas participé à la grève, a souligné la low cost, et les passagers ont pu être replacés sur d’autres vols.
Le SNPVAC, qui représente les quelque 360 PNC de Ryanair basés dans les aéroports portugais, avait déposé son préavis de grève pour trois jours en février. Depuis, « les pourparlers avec la compagnie ont été vains puisque Ryanair refuse d’appliquer la loi portugaise, de reconnaître les droits que la constitution portugaise accorde à ses citoyens », expliquait un communiqué du syndicat, qui s’en prend également au gouvernement portugais « qui n’a rien fait » pour défendre les droits de ses membres. Il rappelle que ses revendications portent sur les conditions de travail « inférieures à la norme », en particulier concernant les processus disciplinaires ou les « menaces » en cas d’objectifs de vente non atteints, mais aussi sur les droits parentaux ou le refus d’arrêts de travail justifiés par des médecins. Les PNC « réclament leurs droits fondamentaux, et même la menace ignoble de fermer les hubs portugais ne nous fait pas peur », conclut le syndicat.
Ryanair, qui dessert cinq aéroports au Portugal, a qualifié ces grèves de « totalement inutiles », le syndicat ayant selon elle reçu un accord de reconnaissance signé et accepté une rencontre à Dublin le 9 avril. Elle accuse les syndicats d’autres compagnies, dont easyJet, d’avoir organisé cette grève « pour perturber ses opérations ». ET aurait menacé les PNC d’autres pays, particulièrement en Espagne, de mesures disciplinaires s’ils refusaient d’opérer sur des vols à destination du Portugal en remplacement de grévistes : dans un enregistrement que s’est procuré The Irish Independent, le DRH Darrell Hughes explique que Ryanair « ne tolèrera pas de bêtises », rappelant que ces PNC espagnols « ne sont pas protégés par le droit de grève » et qu’ils ne doivent pas céder à la pression sur les réseaux sociaux « d’autres personnes », mais faire leur travail. Il reconnait toutefois dans l’enregistrement que la low cost ne croit pas que cela aurait des « conséquences légales ».
Depuis l’annonce de Ryanair en décembre 2017 de sa volonté reconnaître les syndicats externes dans les négociations collectives, une première en 32 ans d’histoire, des accords ont été signés en janvier avec le BALPA représentant les pilotes basés en Grande-Bretagne, et début mars avec l’ANPAC pour ses pilotes basés en Italie. Dans les autres pays européens, les négociations se poursuivent en Belgique, tandis qu’en Espagne les pilotes ont décidé d’aller en justice. Le CEO de Ryanair Michael O’Leary avouait début mars : « on ne fait pas beaucoup de progrès dans d’autres pays », répétant une nouvelle fois qu’il existait un risque de perturbation pendant les vacances de Pâques, en particulier en Irlande.
Maxime a commenté :
3 avril 2018 - 11 h 37 min
Ça commence comme ça mais vous verrez quand ils se mettront à faire grève en Espagne ou Italie … ça aura bien plus d’effet cette fois.
Derision a commenté :
3 avril 2018 - 12 h 44 min
Une séance de remise a niveau s’impose chez nos syndicats Français s’impose, une grève sans impacte n’est pas de signe de syndicats de ce nom !
ROUPETTES DE LAPINS a commenté :
4 avril 2018 - 10 h 16 min
Pour faire plier les esclavagistes, il suffit d’une grève totale de 8 jours. Quand 2 millions de PAX seront sur le tarmac la MOLERIE et Cie écoutera ou sera débarqué par son conseil d’administration. On ne négocie pas on exige!!! Quand aux menaces faites sur les PNC elles ressemblent à l’identique à celles conduites par les patrons au 19 ème siècle….