Quinze jours avant un nouveau conflit, la compagnie aérienne Air France a estimé à 26 millions d’euros le coût de la grève du 22 février, et de nouveau appelé les syndicats à la « responsabilité ». Une décision sera prise cette année sur le renouvellement de sa flotte de monocouloirs, avec 2021 comme objectif de premières livraisons. Elle est en outre partenaire du Global Startup Week-End Women, un événement marquant qui met à l’honneur « les femmes qui osent et se lancent dans des démarches d’entreprenariat ».
La direction de la compagnie nationale française a réagi le 7 mars 2018 au nouvel appel à la grève lancé par dix syndicats de pilotes, PNC et personnel au sol pour le 23 mars, appelant à la « responsabilité » face à la revendication « irréaliste » d’une augmentation salariale de 6%. Dans un document interne cité par Europe 1, qui annonce une rencontre avec l’intersyndicale dans les prochains jours, elle estime que le conflit du mois dernier, qui avait entrainé l’annulation de 25% des vols dont la moitié des départs sur le long-courrier, « aura eu un impact négatif sur le résultat d’Air France de l’ordre de 26 millions d’euros ». Pour Air France, lancer une nouvelle grève « sur une revendication aussi irréaliste que +6% de salaire en 2018 » aura pour conséquences de « réduire le montant de l’intéressement » futur, qui affectera « le moral de tous les salariés qui font ensemble, depuis des années, des efforts pour redresser la compagnie ». Et la direction affirme de nouveau que ses résultats 2017 (bénéfice d’exploitation de 588 millions d’euros) « ne permet pas de céder à cet ultimatum » qui lui coûterait 240 millions d’euros – alors que le montant perçu par les salariés, intéressement inclus, « augmentera en moyenne de 4,5% pour l’année ».
Rappelons que l’intersyndicale regroupant trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF et Alter), deux d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC), et cinq de personnel au sol (CGT, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant au total 52,6% des voix du personnel, demande toujours une augmentation de salaire de 6% (voire 10% pour les pilotes), ou de 200 euros par mois pour prendre en compte l’inflation des sept dernières années. L’accord salarial annoncé par Air France, faute de consensus dans les négociations, et appliqué pour 2018 porte sur une augmentation pour tous de 0,6% en avril puis 0,4% en octobre, plus une enveloppe de 1,4% permettant pour les employés au sol une série de primes et promotions. Mais cet accord n’a été signé que par la CFDT et la CFE-CGC, représentant 31,3% des voix. L’intéressement reversé aux 44.200 employés après les bons résultats de 2017 (588 millions d’euros de bénéfice opérationnel pour Air France) représentera en outre quelque 140 millions d’euros.
Les syndicats de pilotes ont évoqué hier une « détermination sans faille » face à la direction d’Air France, le SNPL – qui organise une consultation jusqu’à mercredi prochain – soulignant en particulier que le mouvement continuera « tant que nous n’aurons pas obtenu ce que la direction nous doit, tant pour nos efforts passés que pour les 6% de pouvoir d’achat perdus ces dernières années au seul titre de l’inflation ». Une journée de grève, « ça ne nous suffit pas », ajoutait hier Grégoire Aplincourt du SPAF, évoquant des personnels « excédés ».
Côté flotte, la compagnie de l’alliance SkyTeam s’approche d’une décision sur le renouvellement d’une partie de ses monocouloirs, a déclaré le PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac à ATW : « nous allons envoyer à Airbus, Boeing, Embraer et Bombardier » des appels d’offres, et la décision sera prise cette année – avec des livraisons attendues à partir de 2021. Air France opère aujourd’hui 18 Airbus A318, 38 A319, 37 A320 et 20 A321, les A319 et A321 en particulier ayant une moyenne d’âge supérieure à 15 ans (12,8 pour les A318, 9,5 pour les A320). Sa filiale régionale HOP! de son côté gère 18 ATR d’une moyenne d’âge de 14,8 ans, 25 Bombardier CRJ (dont les CRJ700 âgés en moyenne de 13,8 ans) et 38 Embraer (moyenne d’âge de plus de 10 ans pour tous, dont 17,7 ans pour les ERJ145).
Air France est d’autre part partenaire du Global Startup Week-End Women, un événement marquant qui met à l’honneur les femmes qui osent et se lancent dans des démarches d’entreprenariat. Amel Hammouda, Directrice de la transformation, membre du Comité Exécutif d’Air France et jury de l’événement, publiera ujourd’hui une tribune sur LinkedIn où elle détaille la transformation profonde que les salariés et Air France ont impulsé ces dernières années, ainsi que le rôle que les femmes y jouent chez Air France. « La place des femmes dans les dispositifs de transformation et d’innovation nous importe beaucoup. Dans une industrie que l’on imagine essentiellement masculine, nous sommes fiers, à Air France, d’être une entreprise mixte avec plus de 45% de femmes dans nos effectifs. Le digital et l’innovation sont aussi de vrais leviers d’expression pour les femmes. C’est d’ailleurs une équipe majoritairement féminine qui pilote la transformation à Air France. Et si nous n’avons que 33% de femmes à l’Informatique, elles représentent 70% des effectifs du Digital » écrit-elle dans un communiqué. Air France publie également une vidéo interview-portait décalée d’Amel Hammouda à l’occasion de la journée du 8 mars.
L’aventure Air France : une histoire de femmes et d’hommes
L’aviation est tout autant une aventure de femmes que d’hommes, depuis les pionnières Hélène Boucher ou Bessie Coleman, en passant par les premières hôtesses de l’air jusqu’aux cockpits qui aujourd’hui se féminisent progressivement. Chez Air France, ce mouvement s’accentue d’année en année. Certes les femmes pilotes représentent aujourd’hui 8% des effectifs, mais c’est déjà 5 points au-dessus que ce qui se constate au niveau mondial (3%). D’autant que la profession va continuer de se féminiser : 15% des candidatures reçue à la sélection de la filière cadet Air France sont des femmes, 10% d’entre-elles intègrent cette formation pour devenir pilote au sein de la compagnie.
« Elles bougent » avec Air France !
Dans son engagement pour favoriser la mixité au sein de tous les métiers, Air France rejoint l’association « Elles bougent », dont la mission est de renforcer la présence des femmes dans les métiers techniques et d’ingénieurs grâce à un réseau de marraines. Le 6 mars 2018, à l’occasion de la « Girls on the move week » organisée par l’association, Air France a accueilli au sein même de ses hangars de maintenance aéronautique une vingtaine de lycéennes et étudiantes, pour une visite guidée par les marraines de la compagnie. Ces dernières, issues principalement de la direction industrielle et de la direction des systèmes d’information, ont échangé avec les jeunes filles sur leur quotidien professionnel, la diversité dans leurs métiers et leur vision des carrières scientifiques et techniques au féminin. Cette rencontre répond à l’ambition que s’est fixée Air France de diversifier ses profils et d’encourager les jeunes filles à intégrer des métiers techniques, pour continuer à promouvoir l’égalité des chances face à l’orientation professionnelle. C’est tout le sens du partenariat entre Air France et « Elles Bougent », dont la signature officielle a clôturé cette journée.
ELLES ont toutes une histoire
La Fondation Air France s’est engagée aux côtés d’autres fondations d’entreprise pour participer à l’emblématique programme de France Télévisions, ” ELLES ont toutes une histoire “. Pour la 3e année consécutive, les chaînes du service public diffusent une série de programmes courts mettant en lumière l’engagement pour l’égalité et la défense des droits des femmes. Cette troisième saison, réalisée par Samuel le Bihan, donne la parole à 11 jeunes filles de 9 à 18 ans. A travers leur regard spontané et sans filtre, elles partagent leur vision des enjeux de leur vie de femme en devenir et les nouveaux territoires qu’elles pensent devoir encore conquérir. Ces 11 portraits sont à retrouver du 5 au 15 mars 2018, sur l’ensemble des chaines de France Télévisions, sur france.tv et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LeurHistoire.
Euclide a commenté :
8 mars 2018 - 8 h 05 min
Comme disait feu la journaliste Françoise Giroud . L’égalité homme-femme existera le jour où on ne nommera des incompétentes à des postes de responsabilité
C’est chose faite à la Mairie de Paris et chez Engie.
C’était ma modeste contribution à la journée de la flemme euh de la femme.
Justin Fair a commenté :
8 mars 2018 - 9 h 24 min
“L’égalité homme-femme existera le jour où on ne nommera des incompétentes à des postes de responsabilité”
Ce jour n’est peut-être pas si loin…
Elisabeth BORNE, Ministre des Transports :
» Le transport maritime est spécifique. CONTRAIREMENT AU TRANSPORT AERIEN, NOUS SOMMES CONFRONTES DANS LE MARITIME A DES PAVILLONS ETRANGERS. Nous ne pouvons donc pas dupliquer le modèle du maritime à l’aérien. »
Backdoor a commenté :
8 mars 2018 - 12 h 46 min
Faux pour Engie
Il se dit.... a commenté :
8 mars 2018 - 9 h 29 min
HOP utilise 18 ATR dont on murmure en interne l’annonce prochaine d’une totale sortie de flotte avec à la clé la fin des turbopropulseurs dans la compagnie… Peut être une annonce jumelée à celle d’une commande globale d’appareils pour AF et HOP…
Piaf a commenté :
8 mars 2018 - 10 h 08 min
Suite à une féminisation des syndicats de pilotes et du SNPL Alpa en particulier, on a malheureusement pu constater que le dogmatisme et l’esprit rétrograde n’ont pas de sexe…(pour ceux et celles qui en doutaient encore).
Pourquoi les femmes pilotes brillantes ne rejoignent pas ces syndicats ?
Justin Fair a commenté :
8 mars 2018 - 10 h 50 min
“… les femmes pilotes brillantes ne rejoignent pas ces syndicats ?”
En êtes-vous si certain?
ÉGALITÉ des SALAIRES a commenté :
8 mars 2018 - 11 h 33 min
Paraîtrait que à postes et compétences identiques, les femmes en France toucheraient 25% de moins en moyenne que les hommes….
Pour une egalite totale d’une part, et pour tenir compte de la situation économique en general ainsi que de celles des entreprises en particulier d’autre part, je propose de réduire de 25% en moyenne les salaires des hommes…
Ca réduirait les coûts et donc favoriserait la conquête de nouveaux marchés internes ou externes.
Les sacrifices d’aujourd’hui sont les dividendes de demain et les emplois d’après demain ( peut-être sur ce dernier point….)
Justin Fair a commenté :
8 mars 2018 - 12 h 11 min
Je ne connais pas de compagnie aérienne en France où il n’y ait pas égalité de salaire entre les pilotes, femmes et hommes, à ” postes et compétences identiques…
Euménides a commenté :
8 mars 2018 - 12 h 16 min
Les femmes qui osent…faire grève !
Voyageur a commenté :
8 mars 2018 - 12 h 51 min
Un grand merci a tous les syndicats appelant a la greve avec des revendications irrealistes qui demontre clairement leurs incompetence totale sur le management d’entreprise, ce n’est pas parce que une entreprise fait des benefices apres des annees de pertes que ca devient un gateau a partager… il y d’abord bcp d’actions a faire comme reduire la dette, consolider le cash flow, investir dans la flotte vieillissante, investir dans l’offre, etc…. les compagnies US tel que Delta distribuent aujourd’hui des bonus mais apres avoir 1/ retrouver les profits 2/ investi, consolide et atteint des niveaux financier permettant la redistribution. Ils n’ont pas mis la charrue avant les boeufs ! Malheusement nos syndicats sont actuellement incapable de comprendre cela et poussent le groupe vers des de nouvelles pertes…
Justin Fair a commenté :
8 mars 2018 - 13 h 34 min
Le problème, c’est qu’en France, il n’y a jamais, ou presque, de bonus , sauf pour les dirigeants, malgré les promesses en compensation des sacrifices consentis par les salariés, lors du retour à bonne fortune…
Backdoor a commenté :
8 mars 2018 - 13 h 36 min
Quand tout le monde veut mettre les doigts dans le pot de confiture un jour il n’y aura plus rien dans le pot et c’est à ce moment là qu’on va pouvoir siffler la fin de la récréation.