La compagnie aérienne Austrian Airlines a annulé pour mardi et mercredi environ un quart de son programme de vol, en raison des assemblées tenues par ses pilotes, hôtesses de l’air et stewards dont les syndicats jugent inacceptables les propositions d’augmentations faites par la direction. En Colombie, Avianca a lancé des procédures de licenciement contre 20 pilotes, dont deux syndicalistes, suites aux 51 jours de grève de l’automne 2017.
Plus de 150 des 570 vols programmés les 6 et 7 mars 2018 par la compagnie nationale autrichienne dans sa base de Vienne-Schwechat ont été supprimés, dont certains vers Bâle-Mulhouse, Bruxelles, Genève, Lyon ou Zurich. Les annulations préventives affectent environ 10.000 passagers qui ont été avertis et rebookés sur d’autres vols, Austrian Airlines recommandant aux autres de vérifier le statut de leur vol avant de se rendre à l’aéroport. Des « assemblées internes » du personnel navigant, soit 3800 pilotes et PNC, ont été organisées par les syndicats ce mardi à partir de 17h00 et demain à partir de 6h00 ; la compagnie les juge « complètement disproportionnée », ajoutant qu’organiser des arrêts de travail pendant des négociations « est la mauvaise réponse pour obtenir plus d’emplois, plus d’avancement et plus d’argent ».
D’après le syndicat Vida, l’offre par la direction d’une compensation de l’inflation à hauteur de 2,1% des salaires, plus une prime unique de 1,4%, est « une plaisanterie », et « inacceptable » vu qu’aucune augmentation de salaire n’a été accordée depuis 2012. Le principe d’une grève n’est pas exclu, le président de la branche aviation du syndicat Johannes Schwarcz demandant aux passagers leur « compréhension, il en va de l’avenir des employés d’Austrian Airlines ». Les collègues « ne veulent plus contribuer à de nouveaux plans d’austérité », et la direction ne peut plus « tester leur patience ».
Les choses se passent encore plus mal en Colombie, où Avianca a licencié 20 pilotes lundi – dont plusieurs représentants syndicaux – après les 51 jours de perturbations du trafic causées par des grèves entre septembre et novembre dernier. Parmi ces pilotes figurent Jaime Hernandez et Jorge Mario Melina, respectivement président et vice-président du syndicat ACDAC à l’origine du conflit. La compagnie nationale a précisé que « 232 pilotes ont été avertis, 23 procédures ont été lancées dont 20 ont débouché sur un licenciement pour faute grave et trois sur des suspensions ». Les pilotes ont sept jours pour faire appel.
Le conflit mené par 730 des 1388 pilotes d’Avianca avait pris fin le 10 novembre, avec le recours à un tribunal arbitral ; ils demandaient un alignement du salaire des pilotes sur la moyenne régionale, une réduction des heures de travail ou la prise en charge d’une majorité de leurs impôts par la compagnie. La grève avait en outre été déclarée illégale pour « interférence dans les transports publics », le jugement laissant à Avianca la possibilité de sanctionner les grévistes – ce qu’elle vient donc de faire. L’IFALPA, fédération internationale des syndicats de pilotes présents dans près de 100 pays, a condamné cette action de « briseurs de grève », accusant la direction d’un « comportement antisyndical outrageant et intolérable » qui dénie aux pilotes et employés « leur doit de l’homme basique de négocier les salaires et conditions de travail sans être l’objet de discrimination sur la base de leur appartenance à un syndicat ». La fédération demande leur réintégration immédiate, et l’arrêt d’un comportement qui « viole les conditions de l’accord USA-Colombie, les conventions internationales du travail, et sape les recommandations de l’OACI sur la culture positive de la sécurité ».
pacha25 a commenté :
6 mars 2018 - 8 h 25 min
Avianca :t”es pas contant ….tu dégage , j’imagine ca chez nous .
Ben ABBA a commenté :
6 mars 2018 - 9 h 58 min
Cher Mr c’est déjà comme ça chez nous .sauf d’une autre façon .que vous soyez de la la bas ou d’ici ,le delta est le même cher Mr.
pacha25 a commenté :
6 mars 2018 - 10 h 40 min
Ah bon , eh bien allez faire ca chez AF , cher Mr
Perplexe a commenté :
6 mars 2018 - 10 h 16 min
Concernant la grève des pilotes en 2014, le CEO de qatar Airways avait déclaré: “C’est juste pas possible chez nous, on les auraient tous jeté en prison”. Solution moins démocratique mais tellement plus efficasse quant on voit le nombre de grèves dans la compagnie.
pacha25 a commenté :
6 mars 2018 - 8 h 25 min
content !!!
Yves a commenté :
6 mars 2018 - 13 h 47 min
La différence de salaire est énorme. Personne ne se plaint de toucher €11.000 comme CDT chez Qatar…MAIS…MAIS…le turnover est grand.
Lido a commenté :
6 mars 2018 - 8 h 37 min
Beau commentaire, bien dans l’air du temps avec notre gouvernement et nos dirigeants d’entreprises qui tirent à vue sur tout ce qui bouge en oubliant l’essentiel : ce sont bien les femmes et les hommes qu’ils dirigent qui créent la richesse et non l’inverse. D’autant plus que les problèmes de fond persistent (ce sont toujours les mêmes qui paient et toujours les mêmes qui ne font rien).
Alors oui, il faut se battre pour leur faire entendre raison et se battre pour éliminer les déchets de notre société et se battre encore pour notre liberté (celle des personnes qui travaillent ou qui sont à la retraite après avoir travaillé toute une vie)…..et là, il aura effectivement un progrès significatif de notre société.
EPL 1986 a commenté :
6 mars 2018 - 8 h 54 min
Bon faut arrêter de relire Germinal…le salarié ne se définit comme une force d’opposition avec des réflexes conditionnés par la lutte des classes.
Or, et depuis plus d’un demi siècle, les salariés ont été intégrés au processus de décision dans l’entreprise, mais ils continuent malgré tout de se définir comme une variable de nuisance…sauf que la mondialisation a beaucoup changé les choses, et le voisin est tout prêt à prendre votre job…
Justin Fair a commenté :
6 mars 2018 - 9 h 39 min
Certains se croient peut-être encore au temps de Germinal ( une minorité) mais pour autant l’entreprise n’est pas le monde de bizounours que vous décrivez…
Les salariés ne sont que bien peu “intégrés au processus de décision”… dans les réponses que les dirigeants donnent (ou pas) au défis de la mondialisation.
Pet a commenté :
6 mars 2018 - 11 h 26 min
L’intégration passerait par la prise en charge des impôts du salarié par l’entreprise ? J’ai un doute..
Bien d’accord avec EPL1986.
On n’est pas chez Bisounours, mais la galère que vous prétendez vivre relève du fantasme. Le décor clinquant sans doute.
Surprise! a commenté :
6 mars 2018 - 12 h 20 min
Vous prônez donc ” l’intégration des salariés dans le processus décisionnel de l’entreprise”, c’est ça, j’ai bien compris?
Ce serait amusant, parceque dans le même temps, c’est justement la présence des PNT-AF dans le processus décisionnel de l’entreprise que vous leur reprochez de manière recurrente, si ,lá-aussi j’ai bien suivi vos interventions…
Justin Fair a commenté :
6 mars 2018 - 13 h 22 min
Quoi de surprenant!!!
De leur part , on n’est pas à une incohérence près…
Roger Wilco a commenté :
6 mars 2018 - 13 h 51 min
Les employés se considèrent comme une variable de nuisance…
Vous peut-être…. mais je doute que ce soit le cas de l’immense majorité des employés .
Leur comportement lors des conflits leur est dicté par la position qu’ils occupent . C’est un rapport du faible (se croit ils…) au fort . La grève n’existerait pas si les employés avaient un quelconque pouvoir.
C’est cette impuissance dans laquelle ils sont confinés qui crée ce genre de désordres que le système a beau jeu de railler ensuite . Raillerie copieusement reprise par quelques non comprenants de ce forum.