Le groupe Lufthansa a débarqué le CEO et le directeur financier de la compagnie aérienne Brussels Airlines, qui « reste une entité belge » mais devra construire en commun avec la low cost Eurowings une compagnie paneuropéenne de premier plan.
Le CEO de la compagnie nationale belge Bernard Gustin et le CFO Jan De Raeymaeker le premier étant remplacé le 1er avril 2018 par Christina Foerster tandis que Thibault Demoulin devient COO (directeur des oérations), et deux nouveaux membres du Management Board seront nommés prochainement, a annoncé lundi soir le conseil d’administration réuni à Francfort. « Je suis très heureux que Christina Foerster ait accepté d’assumer la fonction de CEO de Brussels Airlines – c’est la première femme à diriger une compagnie aérienne du groupe Lufthansa », déclare dans un communiqué Thorsten Dirks, CEO d’Eurowings, membre du Lufthansa Group Executive Board et du conseil d’administration de Brussels Airlines. « Nous sommes convaincus que la nouvelle équipe renforcera davantage, avec le reste du personnel de Brussels Airlines, la coopération d’ores et déjà fructueuse entre Brussels Airlines et Eurowings. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons façonner l’industrie européenne du transport aérien et réussir nos plans en vue d’une croissance durable. Bruxelles, en tant que capitale européenne, continue à jouer un rôle essentiel dans notre stratégie de croissance ». Brussels Airlines reste une entité belge et le home carrier de la Belgique, et continuera à croître, précise le dirigeant, soulignant « le professionnalisme, l’expertise et la passion des employés de Brussels Airlines » qui sont « des éléments essentiels sur notre voie commune vers le succès ».
Le CEO d’Eurowings souligne que Brussels Airlines est déjà aujourd’hui « une entité clé du Groupe Eurowings qui s’efforce de devenir une compagnie aérienne européenne de premier plan ». Avec la compagnie belge, « nous disposons d’un savoir-faire unique sur le marché africain et d’une longue expérience au niveau des vols long-courriers », rappelle-t-il, les collègues de Brussels Airlines dirigeant d’ailleurs « avec succès » le processus d’implantation des vols long-courriers à Düsseldorf. La nouvelle équipe dirigeante forte, « alliée à la passion et à l’expertise du personnel de Brussels Airlines », est présentée comme un élément essentiel à la réalisation des plans de croissance du Groupe Eurowings – « et pas seulement cela », les forces combinées de Brussels Airlines et d’Eurowings représentant « l’un des trois piliers stratégiques majeurs » du succès de l’ensemble du groupe Lufthansa.
Etienne Davignon, Co-Président du Conseil d’administration de SN Airholding, rappelle de son côté qu’en 2017, Brussels Airlines et Eurowings « ont progressivement commencé à créer les bases d’un avenir commun, dans lequel les forces des deux compagnies aériennes seront combinées, avec l’ambition de construire une compagnie aérienne paneuropéenne forte, durable et de premier plan ». La croissance au sein du Groupe Eurowings « en tant qu’entité belge nous permettra de développer nos spécificités, telles que notre expertise africaine et notre belgitude. Avec Eurowings, nous continuerons à étendre notre rayon d’action long-courrier hors de Bruxelles et de Düsseldorf, et en particulier à remplir notre rôle de home carrier et de moteur économique important de notre pays », ajoute le dirigeant. Il a précisé en conférence de presse que la diminution des coûts annoncée chez Brussels Airlines n’aura « pas d’impact direct sur l’emploi (…). Il n’y aura pas de plan social, pas de bain de sang social, mais des adaptations sur des questions de supports que l’on devra discuter et gérer de manière intelligente ». Et sur la RTBF, il assure que le long courrier comme les vols vers l’Afrique seront « maintenus et développés », que la compagnie conservera son modèle hybride et que « pour les passagers, il n’y a rien qui change ».
La nouvelle CEO Christina Foerster connaît bien la Belgique et Brussels Airlines : elle est depuis un an et demi directrice financière de la compagnie aérienne, et vit depuis lors dans la capitale belge. Avant de rejoindre Brussels Airlines, elle a occupé divers postes de management dans l’industrie aéronautique, tels que General Manager Product Management Intercontinental, Vice President Network and Fleet Development et Senior Vice President Network, Group & Alliance Development du Lufthansa Group. Le belge Thibault Demoulin a été pendant 12 ans Senior Vice President Flight Operations and Deputy Accountable Manager de Brussels Airlines avant d’être nommé COO. Il a un excellent palmarès dans la mise en place d’opérations sûres, fiables et ponctuelles au sein de Brussels Airlines, ce qui fait de lui le COO idéal pour la compagnie.
Suite à la nomination de la nouvelle équipe dirigeante, Bernard Gustin et Jan De Raeymaeker apporteront leur soutien durant la période de transition, et quitteront la compagnie le 31 mars prochain. Thorsten Dirks a salué leur « contribution significative à Brussels Airlines, dirigeant l’entreprise avec succès à travers une période de croissance mais aussi de turbulences. C’est grâce à eux que Brussels Airlines est aujourd’hui la première compagnie aérienne en Belgique ». C’est clairement grâce à Bernard Gustin que Brussels Airlines est aujourd’hui le premier transporteur en Belgique malgré la concurrence agressive des compagnies low-cost qui grappillent constamment des parts de marché, souligne le communiqué, tandis que Jan De Raeymaeker est crédité d’une contribution significative au succès de l’entreprise, dont la planification et l’exécution du plan global de restructuration de Brussels Airlines et le repositionnement stratégique de l’entreprise après l’entrée de Vueling, easyJet et Ryanair sur le marché belge. Leur gestion après les attentats terroristes de mars 2016 à l’aéroport de Bruxelles a également permis à Brussels Airlines de sortir de la crise « encore plus forte qu’auparavant et s’est clairement positionnée comme une compagnie aérienne compétitive, fiable et responsable ».
Pas un mot en revanche sur les performances économiques de la compagnie belge, les moins bonnes de toutes les filiales du groupe Lufthansa, ni sur l’opposition des deux dirigeants sortants à la conversion de Brussels Airlines en low cost prônée par le groupe. Les syndicats qui évoquaient ce weekend la possibilité de lancer une grève devront attendre encore un peu pour savoir si la marque Brussels Airlines survivra à ce changement de têtes, et sous quelle forme. Un conseil d’administration extraordinaire est prévu mercredi matin.
We will remain Belgium's home airline and we'll continue to grow. Together with Eurowings, we'll shape the European airline industry >> https://t.co/G9jIXdBu3T pic.twitter.com/krecNqmoPS
— Brussels Airlines (@FlyingBrussels) February 5, 2018
Asian Traveller a commenté :
6 février 2018 - 7 h 29 min
Voilà qui n’inciterait pas le gouvernement italien à confier Alitalia à Lufthansa si cette dernière revenait à la charge !
Pet a commenté :
6 février 2018 - 8 h 14 min
L’ambiance dans l’entreprise doit être électrique et franchement détestable.
seb a commenté :
6 février 2018 - 8 h 33 min
Quoi ? Brussels Airlines n était pas déjà une low cost ? Repas payants, réservation de sièges payante, bagages payants… qu est ce que le statut de low cost va changer ?
a@a.com a commenté :
6 février 2018 - 13 h 53 min
Ben non, c’est la toute la différence, Brussels Airlines est une compagnie hybride dans le sens ou il y a plusieurs classes de service allant de la low-cost à la busisness. Effectivement si vous réservez un billet en check and go, il n’y aura que des truc à acheter, mais il y a d’autre classe de voyage dans le même avion qui propose le même service qu’une compagnie traditionnelle, repas, bagage, journaux, flexibilité… ce qui différentie Brussels Airlines d’une low cost.
Realvision a commenté :
6 février 2018 - 8 h 49 min
J’ai dû mal à saisir la stratégie de développement d’Eurowings. Elle est tout sauf cohérente. Lufthansa semble y aller au pif. Pas certain que cette approche fonctionne aussi bien quand les Norwegian et Easyjet débarqueront massivement sur le marché allemand.
Pouur Brussels Airlines, c’est triste de voir cette compagnie revenue de nulle part s’effacer au profit d’Eurowings. Mais le gouvernement belge y aurait dû y réfléchir à deux fois avant de la vendre. Il est tout à fait normal que Lufthansa, le propriétaire, fasse ce qu’il veut avec Brussels. Qui sera la prochaine à intégrer Europwings ? Peut-être Austrian.
Swiss est sauf pour le moment grâce à son image. D’ailleurs, c’est étonnant que Lufthansa ne capitalise pas plus sur Swiss…encore une fois, Lufthansa semble être dans le flou. Le management de Lufthansa laisse beaucoup à désirer par son manque de vision cohérente.
europa a commenté :
6 février 2018 - 9 h 42 min
Vous avez tout a fait faux. La stratégie de Lufthansa Group est la plus logique et performante de tout les compagnies en Europe (si vous ne me croyez pas regarder leurs résultats). Lufthansa, Swiss, et Austrian sont utilisés comme compagnies premium qui fonctionnent en Hub, et Eurowings (qui comprend Brussels, Airlines et Germanwings). Les compagnies premium sont des compagnies de standard internationales pour les passagers du monde entier en hub, alors que la low-cost, avec sa marque futur unique de Eurowings, est la pour les vols point à points, pour concurrencer les low cost Ryannair et Easy Jet, en plus de réduire les coûts des vols européens.
Realvision a commenté :
6 février 2018 - 16 h 07 min
On croirait lire un communiqué de Lufthansa. Il ne faut croire tout ce qu’ils disent.
Il n’y a de vols point à point pour le long courrier d’Eurowings. Ces vols sont basés maintenant à Düsseldorf (quoique ils peuvent pour la énièmes fois changer le hub!). Pour une vie premium, Austrian avec leurs vieux avions sort effectivement du lot.
Une des rares cie a avoir une vision est IAG, même si c’est du nivellement vers le bas. Finnair a aussi une vision claire. Les autres comme LH et AF, c’est au pif avec des stratégies changeantes au gré des humeurs des actionnaires.
Zinneke a commenté :
6 février 2018 - 12 h 32 min
Tout ce que Gustin et Cie demandaient à Lufthansa, c’était de leur laisser poursuivre leur gestion calamiteuse de Brussels Airlines et de combler régulièrement les déficits. C’était pas compliqué, quand même. Mais les Allemands ne comprennent décidément pas la plaisanterie …
Alex a commenté :
6 février 2018 - 13 h 44 min
“La nouvelle CEO Christina Foerster connaît bien la Belgique et Brussels Airlines : elle est depuis un an et demi directrice financière de la compagnie aérienne, et vit depuis lors dans la capitale belge”
j’aime ce genre de propos, un peu du style “je connais bien la Tour Eiffel car j’y suis monté une fois” pas besoin de se justifier de cette façon LH, SN et AJ !
Euclide a commenté :
6 février 2018 - 19 h 05 min
Que penserait Hergé et son personnage de Tintin puisque la maintenant il y a plus de SABENA et de belgitude ?
piste datterissage a commenté :
6 février 2018 - 21 h 18 min
c’est l’un des revers d’une fusion rachat acquisition….il fallait s’y attendre.le nouveau management ne pouvait qu’imposer sa vision des choses.c’est conforme au droit des affaires.
cependant pour l’avenir de brussels airlines l’enjeu peut certainement se porter sur la reduction des rotations sur kinshasa passees de 7 a 4.c’est regrettable pour les deux economies. dans les annees 90 sabena avait eu le meme probleme lorsque le marechal mobutu avait decide de fermer l’espace aerien “zairois” a tous les vols de cette compagnie(touchees et survols).les vols bru kin, bru kin luanda et bru johannesburg etaient tous annules.certains des vols operes en B747 avaient ete reportes sur brazzaville. ne peut on pas introduire un recours dans l’aviation civile? l’oaci a t elle des reponses dans ce sens?