Les constructeurs Boeing et Embraer auraient décidé de créer une coentreprise dans les avions commerciaux, afin de répondre au duo annoncé entre Airbus et Bombardier.
Après avoir reconnu l’existence de négociations en décembre dernier, les avionneurs américain et brésilien auraient selon O Globo opté pour une joint venture dans les avions civils, qui permettra à Embraer de renforcer sa position dans les monocouloirs de 80 à 130 places, et à Boeing de prendre place sur ce marché. Les avions militaires ne seraient pas concernés, le Brésil ayant tenu à conserver son droit de veto sur cette activité. Ni le gouvernement brésilien ni les deux constructeurs n’ont confirmé ou infirmé cette annonce, qui a cependant suffi à faire bondir de 5% le cours de l’action d’Embraer vendredi. Ayant été débouté dans sa demande de surtaxer les importations de CSeries aux Etats-Unis, Boeing ne semble de toute façon plus avoir d’autre choix que de signer un accord moins ambitieux que celui initialement espéré.
L’opération apporterait aux deux avionneurs les mêmes avantages que le partenariat annoncé entre Airbus et Bombardier : Embraer profitera de la force de frappe commerciale de Boeing dans les négociations avec les fournisseurs comme les compagnies aériennes, et pourra ainsi réduire ses coûts, tandis que le géant américain pourra compter en particulier sur les avions de la famille Embraer E2 (dont l’entrée en service est prévue en avril prochain chez la compagnie aérienne Wideroe) pour offrir une gamme complète allant de 80 à plus de 400 places. L’absence de ces avions régionaux dans son portfolio lui avait fait perdre le contrat de Delta Air Lines, qui avait choisi les Bombardier CS100 pour remplacer ses MD88 vieillissants. Et comme c’est déjà officieusement le cas chez Airbus avec l’A319neo (52 commandes), le 737 MAX 7 (58 commandes) pourrait être « sacrifié » par l’arrivée des E-Jets dans la gamme Boeing.
Rappelons qu’Embraer a enregistré à ce jour 233 commandes pour ses E175-E2, E190-E2 et E195-E2, de la part de six compagnies aérienne et une société de leasing – quand Bombardier totalise 360 commandes fermes, avec vingt CS100 et CS300 entrés en service chez Swiss et airBaltic. Ils sont également rivaux sur le marché des jets d’affaires, et font face à la montée en puissance des Comac, Mistubishi ou autres Sukhoi sur un marché des jets régionaux qui leur était jusque là réservé.
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