Un mois après ses premiers vols, la compagnie aérienne Joon lancée par Air France aurait un concept mal compris et présenterait un échec garanti selon une étude – qui demandait à 500 personnes si elles achèteraient ses actions.

Il est vrai que pour une compagnie visant officiellement les millenials, Joon n’a tweeté que deux fois depuis son vol inaugural le 1er décembre 2017, et est encore plus absente sur Facebook.  Mais l’étude de System1 Research publiée par Capital ne concerne pas l’expérience de vol ni les performances opérationnelles : sa méthode Predictive Markets prédit le succès d’une innovation « via un jeu : 500 participants devaient indiquer s’ils miseraient sur le concept qui leur est présenté en achetant des actions virtuelles ». Le résultat : une étoile sur cinq et un « échec garanti ».

Et si le concept de Joon, basée comme sa maison-mère à l’aéroport de Paris-CDG, « étonne » selon Capital, il ressort de l’étude que les consommateurs le comprennent très mal. Plus de la moitié du panel se pose cette question : « comment ça se passe pour les amis qui n’entrent pas dans cette tranche d’âge ? ». Si elle veut convaincre, Joon va donc « devoir faire un vrai travail pour expliquer qu’elle n’est pas une compagnie réservée aux jeunes mais pensée pour les jeunes ».

Lors du vol inaugural, Air France rappelait que sa nouvelle filiale a été conçue « pour répondre aux attentes des nouvelles générations de voyageurs. Au rendez-vous : flexibilité, expérience personnalisée et sur-mesure. Joon s’adresse à tous ceux qui ont envie d’une nouvelle expérience de voyage ». La filiale en question, dont le CEO Jean-Michel Mathieu évoquait alors « des engagements prometteurs (…) et des clients au rendez-vous », a fait savoir qu’il est encore « trop tôt pour tirer des premiers bilans d’activités » à TourMag, qui a de son côté glanés les commentaires de nouveaux salariés « qui se veulent moins négatifs » : “Même s’il est vrai que le marketing est bancal, et pas toujours compréhensible, seuls les passagers ont le pouvoir de faire marcher ce projet“, écrit l’un, tandis qu’un membre d’équipage demande de “laisser sa chance à cette jeune compagnie” avant de préciser que “les premiers retours clients sont plutôt positifs“.

Après avoir débuté de sa base à Paris-CDG avec des liaisons vers Barcelone, Lisbonne, Berlin et Porto, Joon s’envolera à partir du printemps 2018 vers Rome, Naples, Oslo et Istanbul. Ses premières liaisons long-courrier l’emmèneront vers Fortaleza au Brésil, Mahé aux Seychelles, Le Cap en Afrique du Sud et Téhéran en Iran. Cet été, elle proposera 13 destinations avec 228 vols par semaine.