Le Brésil a demandé vendredi 18 août à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) de mettre en place un groupe d’experts capable de se prononcer sur sa plainte selon laquelle l’avionneur canadien a bénéficié de 3 milliards de dollars pour développer son dernier appareil CSeries.
Pour le gouvernement brésilien, les aides vont à l’encontre des règles pour une libre concurrence dans le secteur aéronautique, notamment vis-à-vis de son constructeur national, Embraer. Car le tout nouveau CSeries de Bombardier, un avion commercial de 100 à 150 sièges , qui aurait reçu pour environ 2,55 milliards d’euros de subventions selon le ministère brésilien dans un communiqué, entre en concurrence avec l’E-195 du brésilien Embraer et sa version remotorisée E-195 E2, capables de transporter jusqu’à 144 passagers en classe unique.
Cette querelle entre avionneurs canadien et brésilien, qui dure depuis des décennies rappelle celle entre les deux rivaux américain Boeing et européen Airbus, à propos des subventions qu’ils auraient reçu de leurs gouvernements respectifs.
Rappelons aussi que Boeing fustige lui aussi Bombardier d’avoir perçu des aides d’état illégales pour soutenir le programme CSeries. Boeing reproche ainsi au canadien de mener une « campagne agressive pour vendre ses avions CSeries sur le marché américain à des prix ridiculement bas, moins de 20 millions de dollars pour des engins qui coutent 33 millions de dollars à produire selon des informations publiquement disponibles ». Le CS100 coûte 79,5 millions de dollars et le CS300 89,5 millions de dollars au prix catalogue. Ce dumping n’aurait selon Boeing pas été possible sans les aides versées par le Canada, dépassant les trois milliards de dollars. Dans son viseur, une commande ferme par Delta Air Lines de 75 Bombardier CS100 en avril 2016 pour un montant de 5,6 milliards de dollars au prix catalogue. Un prix jamais payé puisque les clients obtiennent des rabais plus ou moins importants en fonction du montant de la commande, et ce quelque soit l’avionneur. Rappelons que le CS300 est un concurrent direct des Boeing 737-700 et MAX 7, ainsi que des Airbus A319 et A319neo.
Pet a commenté :
19 août 2017 - 21 h 55 min
Ouf ! Quelle trouille ! Ce n’est pas Embraer que l’on aurait pu accuser d’un tel excès..
Tenue à bout de bras par Brasilia, quel que soit le pouvoir en place( et définitivement totalement corrompu), Embraer aurait coulé il y a des LUSTRES sans le puissant appui du pouvoir.
La meilleure défense, c’est l’attaque.
Ben, en même temps... a commenté :
20 août 2017 - 9 h 01 min
C’est justement parceque ” il y a des lustres” toutes les entreprises de tous les pays, dans tous les domaines, aériens ou pas, ont bénéficié de largesses d’Etats sous une forme ou sous une autre, ce qui faussait complètement la notion même de concurrence honnête, que les dits États ont fini par se mettre d’accord sur des réglementations -encore tordues et opaques parfois!!!- sur ces sujets…
Et c’est justement parceque ces réglementations existent qu’aujourd’hui chacun est tenu de les respecter, et qu’à ete free une sorte d’arbitre au sein de l’OMC…qui peut être interpellé par chacun des membres de l’organisation…
À partir de la, ce qui a pu exister AVANT la mise en place de ces normes et réglementations n’est plus le sujet et n’a plus d’importance, et ce quel que soit le pays et le bénéficiaire de ces largesses d’un autre temps…
Maintenant,seul le présent et l’avenir comptent…et les seuls retour critiques sur le passé acceptables sont ceux qui touchent à une periode touchée par ces règles… Hors cel, ca ne compte plus pour personne, nulle part: remise à zéro des compteurs lors de la mise en application des nouvelles règles…
Pet a commenté :
20 août 2017 - 9 h 57 min
J’ignore si vs voyagez bcp, et avez pt être visité l’AmLat.
L’AVANT y continue, rien n’a changé, et les accords signés, comme les promesses, n’engagent que ceux qui les croient.
Faire table rase ne vaut que pour une poignée de pays, dont aucun pays d’AmLat -Chili compris – ne fait partie.
Je suis preneur de tout exemple qui prouverait le contraire.
B789 a commenté :
20 août 2017 - 8 h 35 min
Rien de nouveau au pays des constructeurs … Embraer se plaint des subventions à Bombardier…qui se plaint des subventions à Boeing qui se plaint des subventions à Airbus qui se plaint des subventions à Embraer.
Ça marche aussi dans le sens inverse, et en “croisé”.
En attendant, tout se beau monde s’en met plein les poches chaque année.