Alors qu’un arrêté vient de confirmer l’utilité publique du projet CDG Express, qui reliera la Gare de l’Est à l’aéroport de Paris-CDG à l’horizon 2023, le SCARA évoque l’échec annoncé d’un projet « onéreux et non viable ». Signé le 31 mars 2017, l’arrêté inter-préfectoral de déclaration d’utilité publique modificative du projet Charles de Gaulle Express (CDG Express) vient modifier la déclaration d’utilité publique obtenue en décembre 2008 et prorogée pour 5 ans en 2013. Il conclut l’étude publique menée jusqu’en juillet dernier et l’avis favorable de la commission d’enquête rendu en septembre, et permet selon la Préfecture de Paris et d’Ile de France de prendre en compte « l’évolution du montage juridique de l’opération et des conditions de son financement » ; le tracé, les emprises et les fonctionnalités du projet ne changent pas. Mais comme lors de l’adoption en octobre du projet de loi relatif à la future liaison ferroviaire, le SCARA (Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes, qui regroupe des compagnies aériennes françaises hors groupe Air France) a de nouveau exprimé son opposition au projet « qui fait peser une contrainte financière inutile et une fois de plus pénalisante pour les compagnies aériennes ». Rappelant que l'arrêt définitif de la navette OrlyVal est programmé, du fait de la prolongation de la ligne 14 du métro parisien jusqu'à l'aéroport d'Orly, l’association souligne que la prolongation de la ligne 17 du métro (ligne automatique) qui desservira l'aéroport Charles-de-Gaulle « ne freine en rien la construction du CDG-Express ». Or l'utilisation de cette ligne 17 du métro pour faire passer des navettes CDG-Express « sans investissement lourd supplémentaire autre que des trains spécifiques à acquérir » est une solution proposée par le SCARA mais qui n'a jamais été étudiée. Cette solution serait pourtant « plus efficace tant en termes financiers qu'en termes d'efficacité, puisqu'elle s'inscrit dans le maillage du métro et de ses nombreuses possibilités de correspondances, contrairement à CDG-Express qui n'est relié à aucun réseau », affirme l’association. Avant de souligner que « contrairement à toutes les nouvelles lignes de métro mises en ligne depuis 1998 », le CDG-Express ne sera pas une navette à pilotage automatique intégral. Le billet du CDG-Express est aujourd'hui fixé à 24 euros, le prix pour deux passagers avoisinant le prix d'un déplacement en taxi ou en VTC, calcule l’association selon qui la ligne 17 du métro « desservira l'aéroport de Paris-CDG en moins de 30 minutes pour un tarif de l'ordre du prix d'un ticket de métro ». Le SCARA en profite pour dénoncer des prévisions de trafic surestimées, rendant « inévitable » une nouvelle augmentation de la taxe à l'horizon 2024 pour compenser les déficits déjà prévisibles. Cette taxe prélevée sur les billets d'avion a été « brutalement augmentée de 40 % alors que les travaux n'ont pas même encore commencé », et représente un prélèvement annuel supplémentaire de plus de 20 millions d'euros par an. Cette augmentation confirme les craintes du SCARA et les réserves émises par l'Autorité environnementale (CGEDD), par l'ARAFER et par de nombreux députés lors du débat à l'Assemblée Nationale « quant aux prévisions budgétaires et au financement du projet actuel ». Le SCARA conclut son communiqué en demande « à qui profite vraiment » le projet CDG-Express actuel, qui n'apporte pas de solution efficace pour les voyageurs et fait peser un coût important sur les compagnies aériennes. Officiellement, le coût du projet est estimé à 1,41 milliards d’euros hors taxe « aux conditions économiques de 2014 ». Sans station intermédiaire, il « offrira un service ferroviaire répondant aux attentes spécifiques des usagers du transport aérien » :
  • un service ferroviaire dédié entre Paris et l’aéroport Charles-de-Gaulle ;
  • une desserte directe ;
  • un temps de parcours de 20 minutes ;
  • 4 trains par heure, dans chaque sens ;
  • une exploitation de 5h00 à minuit toute l’année ;
  • un train à quai en permanence en Gare de l’Est et en Gare de CDG2 ;
  • un niveau de fiabilité élevé pour une ponctualité assurée ;
  • l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
Les 12 propositions du SCARA sur DCG Express : http://www.scara.aero/propositions/