La compagnie aérienne Air France avait dévoilé fin 2014 un programme de montée en gamme pour son réseau moyen-courrier. Deux ans plus tard, le site communautaire Flight Report juge l’effet sur les passagers. Lancée un an après un projet similaire sur le long-courrier, la montée en gamme de la compagnie nationale française sur le moyen-courrier au départ de l’aéroport de Paris-CDG fait l’objet d’un état des lieux de la part de Flight Report : aujourd’hui, ce sont 49 avions moyen-courrier qui circulent en Europe avec les nouveaux sièges Air France. air-journal_air-france-moyen-courrier-flightreport1 Sur les quatre types de monocouloirs exploités par Air France, les 18 Airbus A318 ne seront pas concernés par ce programme. Les « babybus » conserveront donc les sièges aux allures de planches à repasser, mis en place à l’époque du duo Gourgeon-Matheu. C’est à bord d’un A319 qu’on trouvait en premier la cabine Smart, comme Flight-Report avait pu en témoigner à l’occasion du vol inaugural vers Stockholm en avril 2015. A ce jour, 24 des 38 A319 sont équipés de cette cabine Smart. Même proportion pour les A320 où un tiers de la flotte a déjà été rétrofittée, avec 25 avions sur 42. Enfin le chantier se termine avec les A321 où l’on comptera à terme 11 avions rénovés sur 20, soit un peu plus de la moitié. Ces dernières années, rappelle Flight Report, plusieurs projets de rénovation avaient été entrepris. Mais la rapide succession de ces derniers « s’ajoutant aux interruptions des projets, a créé une situation assez déroutante » puisqu’à ce jour, c’est un total de cinq aménagements différents qu’il est possible de retrouver dans les Airbus d’Air France. Parfois avec un format de siège très ancien, qu’il est surprenant de retrouver en 2016, et qui contraste étonnamment avec les cabines les plus modernes. air-journal_air-france-moyen-courrier-flightreport2 D’emblée les notes données par les contributeurs de Flight-Report étonnent par leur homogénéité : toutes les notes de ces cabines oscillent entre 7 et 8/10. L’explication la plus plausible est que « sur moyen-courrier les vols sont courts et le passager est moins enclin à faire part d’un avis tranché favorisant une cabine plutôt qu’une autre, lorsque les autres paramètres comme la qualité du service sont comparables ». La note la plus basse concerne le siège Sicma Aero V2 (devenu Zodiac Aerospace depuis). Un siège clairement hors d’âge qu’on retrouve encore dans quelques avions et qui montre des signes d’usure assez avancée. Si le confort de ces sièges demeure apprécié, les cabines n’ont pas des allures très modernes, ce qui nuit à la note confort globale. Arrive juste après le siège Recaro SL3510. Ce siège, qu’on retrouve à bord des A318 ainsi que dans les A319, A320 et A321 affectés au réseau domestique (donc la quasi-totalité des appareils basés à Orly et quelques-uns basés à CDG), a la particularité de ne pas s’incliner et d’être pourvu de minuscules accoudoirs et tablettes. Ces éléments, directement empruntés aux compagnies low-cost, « ont été très mal acceptés par une clientèle qui avait du mal à se consoler avec le service à bord, lui-même ayant été dégradé depuis que tout le court-courrier est passé sous la coupe de HOP! ». On retrouve ensuite les sièges Sicma Aero V1 et V3 à 7,82 et 7,83/10. L’un et l’autre sont jugés confortables, et ce grâce à leur capacité à s’incliner ainsi qu’à l’espacement généreux pour les jambes entre les sièges. Le siège V3 est le siège bleu à pois blancs, particulièrement affectionné pour sa têtière réglable et son confort général. Un siège qu’il n’est plus possible de déployer à grande échelle aujourd’hui, à cause de sa masse et des coûts que cela engendre. Enfin le siège le mieux noté de ce classement est le tout nouveau siège Smart, introduit en avril 2015, et conçu par B/E Aerospace sur la base de son siège Pinnacle. Avec une note de 7,86/10, il est apprécié par les voyageurs de Flight-Report malgré les deux principaux reproches qu’on peut lui faire : la réduction de l’espace pour les jambes, et la disparition de la tablette qui pouvait se déplier sur les sièges centraux neutralisés en Business. A terme, c’est donc ce siège, plébiscité pour son assise moelleuse, sa largeur légèrement augmentée au détriment du couloir et son cuir très « premium » qu’on devrait retrouver sur la majorité des Airbus moyen-courrier d’Air France. Le programme « Smart & Beyond » ne s’arrête pas aux cabines des avions puisque le service a lui-aussi été retravaillé. En Economy comme en Business, de lourds investissements ont été concédés afin de proposer un produit novateur qui puisse faire la différence. air-journal_air-france-moyen-courrier-flightreport3 En classe avant, le plateau au format carré avec une sélection froide laisse sa place à un plateau rectangulaire sur lequel on retrouve serviette en tissu & couverts en inox empruntés au long-courrier. Le catering a été largement étoffé avec dorénavant un vrai service entrée + plat + dessert (adapté cependant à la durée du vol). La note bondit logiquement de 6 à 7,33/10. En classe Eco, le traditionnel sucré / salé a été remplacé par des viennoiseries (muffins) ou un choix de sandwichs. La note moyenne passe de 6,12 à 6,7/10, un écart plus faible qu’on ne pourrait l’imaginer, mais qui s’explique par le fait que les sandwichs, le vrai élément différentiateur, n’est proposé que sur un nombre réduit de vols, et que les viennoiseries qu’on retrouve sans doute plus fréquemment pèsent moins lourd dans la valorisation de l’offre par rapport à l’ancienne formule. La montée en gamme d’Air France n’a pas été vaine : on voit clairement dans les retours d’expérience partagés sur Flight-Report que la volonté d’améliorer l’expérience de voyage de ses passagers a un impact direct sur l’appréciation du produit. Il sera intéressant de comparer dans les prochains mois ces résultats avec les nouveautés que prépare la nouvelle équipe de Jean-Marc Janaillac, qui doit mettre en place avec le projet « Boost » une nouvelle offre adaptée au moyen-courrier sur certaines lignes déficitaires. Lancé en mars 2011, Flight-Report.com est la référence pour les récits et avis détaillés et illustrés de voyageurs en avion. Avec plus de 7 000 membres inscrits et 14 000 récits le site est devenu en 5 ans une source fiable, indépendante et illustrée pour les amoureux et les professionnels du voyage aérien. Flight-Report est un site communautaire : ce sont ses membres qui créent les contenus (les « reports » et les commentaires) et attribuent les notes. Méthodologie: Moyenne des notes « confort » attribuées par les internautes de Flight-Report sur leurs récits pour des voyages avec Air France, en Airbus A318, 319, 320 & 321 et effectués ses 18 derniers mois (avril 2015 – octobre 2016) ; pour le catering, moyenne des notes « restauration » d’avril 2014 à mars 2015 et d’avril 2015 à octobre 2016. 617 récits ont été utilisés pour établir ces notes.