La compagnie aérienne nigériane Arik Air a annoncé son intention d’entrer en bourse et de lever un milliard de dollars d’ici l’année prochaine, officiellement « pour financer son expansion ». Cette annonce intervient alors qu’Emirates et Kenya Airways décident de suspendre leurs vols vers Abuja, la capitale du pays en récession.
L’opération de renflouement pour Arik Air passera d’abord par un placement privé avec l’arrivée de nouveaux actionnaires. Puis un an à 18 mois plus tard selon Chris Ndulue, directeur général d’Arik Air, elle prévoit son entrée en bourse, ce qui devrait lui rapporter la somme espérée d’un milliard de dollars. Sans même parler d’expansion, cet argent frais lui permettra dans un premier temps de souffler alors que le Nigeria traverse une récession avec l’effondrement des prix du pétrole, dont il est exportateur, ce qui a eu pour conséquence de faire chuter sa monnaie, le naira. Rappelons - est-ce un hasard ?- qu’Arik Air avait d’ailleurs dû suspendre ses vols pendant 24 heures, du 13 au 14 septembre dernier, en raison officiellement de contrats d’assurances n’ayant pas été renouvelés dans les délais.
D’autres compagnies ont préféré renoncer pour le moment à relier le pays le plus peuplé d’Afrique en raison de la faiblesse de la demande. Après United Airlines qui a mis fin en juin dernier à son unique ligne vers l’Afrique, et Iberia depuis Madrid, Emirates Airline a annoncé mercredi 19 octobre octobre qu’elle suspendait à partir du 30 octobre 2016 sa desserte d’Abuja (4 liaisons hebdomadaires).
Elle continue pour l'instant à desservir Lagos, la ville la plus peuplée du Nigeria à raison d’un vol quotidien. Peut-être plus très longtemps puisqu’elle s’est officiellement plainte, via une lettre auprès du ministre nigérian de l'Aviation, Hadi Sirika, de ses difficultés à récupérer des devises et donc à faire des bénéfices sur cette destination. Elle continue en menaçant de suspendre également Lagos si cette difficulté persistait, ce qui signifierait son retrait total du Nigeria.
Cette annonce venait juste après que son président Tim Clark eut déclaré que sa compagnie aérienne pourrait réduire la fréquence de ses vols vers l'Afrique ou suspendre certaines liaisons complètement en raison des difficultés financières persistantes sur un continent qui a vu une forte baisse de ses devises.
De son côté, Kenya Airways (elle aussi en difficultés) a indiqué que la suspension de ses vols vers Abuja à partir du 15 novembre prochain a été déclenchée par la baisse du trafic entre Abuja et Nairobi. Cette suspension rentre d’ailleurs dans le cadre de son plan de restructuration. Elle annonce quant à elle maintenir ses vols quotidiens entre Lagos et Nairobi.
Si Air France vole toujours vers Lagos (aux côtés de ses consoeurs européennes KLM, Lufthansa, Meridiana, Virgin Atlantic ou British Airways), elle y déploie régulièrement des avions A330 de plus faible capacité que ses autres avions long-courriers.
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Plus de chances??? a commenté :
23 octobre 2016 - 12 h 18 min
Ceux qui ont jadis acheté des actions AFKLM dans les 30 à 35€/unité ( ces dernières semaines, ces mêmes actions valent entre 4,5 et 5,5€) doivent aujourd’hui se demander si même Arik Air ne pourrait pas être une meilleure affaire…………..lololol…..
Inukshuk a commenté :
23 octobre 2016 - 14 h 48 min
Entre l’instabilité politique et économique, la corruption et les diverses entourloupes sont demeurées le principal gagne pain de Arik. Cette levée de fonds n’est ni un redéploiement, ni un colmatage de brèche mais sans doute la dernière chance.
Arik risque de suivre ses prédécesseurs, dans un pays qui malgré ses richesses n’a jamais été capable de mettre en place la moindre prospérité pour ses habitants.
Ajoutez à cela Boko Haram qui y est particulièrement actif, qui va miser un kopeck sur une levée de fonds d’une telle entreprise?
RealVision a commenté :
23 octobre 2016 - 23 h 36 min
Avez-vous été au Nigéria pour faire de telles généralisations ? Dès qu’il s’agit de l’Afrique, toutes les raisons sont bonnes pour en faire comme si le continent était uniforme du Nord au Sud. En dirait-on autant s’il s’agissait de l’Europe ou de l’Asie ?
Les principales enjeux du Nigéria actuellement sont plutôt liés à sa difficulté à s’attaquer à la corruption endémique (tout comme en Russie, en Chine ou encore au Brésil d’ailleurs) et sa forte dépendance des matières premières. Pendant les années où le cours du pétrole était élevé, le Nigéria a fortement investi dans ses infrastructures, essentiellement dans les grandes villes du Sud…d’où le climat d’insurrection dans le Nord qui s’est senti abandonnée. Pendant ces années, le niveau de vie, en particulier dans le Sud, s’est amélioré avec l’émergence d’une classe moyenne. Il y a une stabilité politique au Nigéria depuis une dizaine d’années avec plusieurs alternances politiques.
Toutes les économies qui dépendent fortement du pétrole font face à des défis financiers tels que l’Arabie Saoudite, la Russie et le Nigéria. Même le Canada (en particulier l’Alberta, le Saskatchewan et Terre-Neuve) fait face à de tels défis avec une baisse de revenus. La diversification de son économie en atténue les effets, heureusement.
Il est donc tout à fait normal qu’Arik en souffre dans un tel contexte.
A330-200 a commenté :
23 octobre 2016 - 16 h 02 min
Sur un sujet different , il est mentionné que af y volait en A330 , c est un avion adapté aux pays africains par sa capacité; il est dureste choquant de voir que les cabines B et B on ont été misent sur bangui ou Libreville alors que des destinations plus lointaine et plus prestigieuses et plus chics comme SCL GIG, KIX,LIM ,YYZ, delhi et YUL attendent toujours ; ou est la logique? Dommage car ce sont des marchés concurrentiels ou Af nr met pas le meilleur alors qu en Afrique c est un quasi monopole.
C est un peu comme l A380 a Abidjan, un caprice du dictateur local parait il.
Jeanpierred a commenté :
24 octobre 2016 - 8 h 06 min
Le déploiement des cabines B et B vers Libreville, Malabo, Bangui, Douala et Yaoundé est largement justifié par les marges de bénéfices que Air France réalise sur ces lignes par rapport aux “lignes de prestige” que vous avez énumérées. L’A380 a été retiré de la ligne CDG-YUL car les classes premiums ne se remplissaient pas. Sur la ligne CDG-ABJ, c’est presque toujours plein. La ligne CDG-GIG connaît en ce moment une réduction de ses capacités… Sans ses lignes africaines, Air France n’existerait plus.
Pet a commenté :
24 octobre 2016 - 22 h 50 min
Bien vu.
Les villes de renommée prestigieuse, réelle ou fantasmée, ne remplissent pas les comptes en bque: Rio en première ligne avec une dégringolade des services offerts continue depuis 30 ans. Desservie par Concorde, elle est aujourd.hui reléguée au second plan.
Place à l’Afrique dont la desserte est bien plus rentable pour AF, d’où, nouvelles cabines etc..
Qd SAA a mis en place ses excellents lits en C, c’était le même pb, ttes les villes n’étant pas alors desservies simultanément avec des appareils équipés, et puis les choses se sont mises en place. AF fera pareil.
Sphinctair Ways a commenté :
24 octobre 2016 - 11 h 15 min
Je sens qu’un milliard de dollars va partir en fumée…
Pet a commenté :
24 octobre 2016 - 22 h 52 min
Au fait, je cherche un milliard aussi, si qqu’un le trouve, merci de laisser un message.
roupettesdelapin a commenté :
25 octobre 2016 - 21 h 09 min
Arik pourrait devenir une compagnie de premier ordre si le management était un peu plus pro. Par contre pour les pilotes de ligne elle offre un des meilleurs contrat du marché en 28 on 28 off.