Le Conseil de la sécurité des transports aériens (ASC), organisme taïwanais chargé de l’enquête du crash du vol GE 235, en ATR 72-600 de TransAsia Airways (43 morts) le 4 février 2015, a émis son rapport final, mettant en cause les erreurs des pilotes.

Selon l’ASC, l'accident est le résultat de nombreux facteurs, notamment humains, qui ont abouti à une perte de contrôle induite par décrochage. Pendant la montée initiale après le décollage, une discontinuité intermittente dans l'unité du moteur numéro 2 (AFU) peut avoir avoir affecté le système de contrôle automatique des moteurs au décollage (ATPCS), séquence qui a à son tour affecté le système de mise en drapeau automatique du moteur à hélices numéro 1. L’équipage aux commandes n'a par la suite pas effectué les procédures normales et d'urgence documentées pour identifier la panne et mettre en œuvre les mesures correctives nécessaires, indique l’ASC. Le pilote a tardé à donner de la puissance au moteur 1 (en bon état de fonctionnement), pour finalement le couper (par erreur).

La perte de puissance des moteurs a généré une série d'avertissements de décrochage, y compris l'activation en mode vibreur du manche. Après l’extinction du moteur 1, la perte de puissance des deux moteurs n'a pas été détectée et corrigée à temps par l'équipage pour redémarrer le moteur numéro 1. L'équipage n'a pas répondu aux avertissements de décrochage d'une manière opportune et efficace, rapporte l’ASC. L'avion a décroché et a poursuivi la descente lors du redémarrage du moteur. L'altitude et le temps n’étaient alors plus suffisants pour le redémarrer correctement et récupérer l’avion.

L’ASC a aussi identifié une série de facteurs de sécurité relatives au système de mise en drapeau automatique, qui offre une protection en cas de panne moteurs en permettant aux hélices de tourner malgré tout. Cette enquête a surtout identifié des possibilités  importantes de formation pour les pilotes, les opérateurs, les organismes de réglementation et constructeur d'avions afin de faire en sorte qu’un tel accident ne se reproduise pas. Le Conseil de la sécurité aérienne taïwanais a émis une série de recommandations de sécurité à TransAsia Airways, à l’autorité de l’aviation civile et aux fabricants de l’avion (ATR), des moteurs et autres composants afin de corriger les lacunes de sécurité graves constatées lors de l’enquête.

L’ASC révèle que la performance d’un des pilotes au cours de ce grave accident était compatible avec ses faiblesses relevées au cours de sa formation, y compris ses difficultés persistantes dans la gestion des situations d'urgence et/ou anormales, comme des flammes moteurs au décollage et un seul moteur en fonctionnement. En mai 2014, il avait d'ailleurs été recalé lors d’une session sur simulateur, en partie pour ses connaissances insuffisantes des manœuvres à effectuer en cas de panne moteur lors du décollage. Cependant, TransAsia Airways n'a pas abordé efficacement le risque de sécurité imminent et évident que le pilote représentait en vol, note l’ASC. En juillet 2015, un rapport préliminaire de l'ASC avait déjà pointé les erreurs des pilotes.

Ce crash avait entraîné avait entrainé la mort de 43 des 58 personnes à bord le 4 février à Taipei.

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