La compagnie aérienne low cost brésilienne GOL Linhas Aereas a suspendu ses vols entre Sao Paulo et Caracas en raison de ses difficultés à rapatrier les devises du pays dirigé par Nicolas Maduro.
Outre la difficulté de rapatrier la vente depuis 2013 de ses billets d’avions, la décision a été confortée par la volonté du gouvernement vénézuélien, dont l’économie est chahutée par les cours incroyablement bas du pétrole, de facturer services aéroportuaires, taxes et carburant en dollars américains. Au cours des trois dernières années, les transporteurs internationaux se heurtent à la mission devenue presque impossible de récupérer leur revenu détenu au Venezuela. Les compagnies aériennes comme Air Canada et Alitalia ont décidé de suspendre leurs vols vers le pays d'Amérique latine, tandis que d'autres ont considérablement réduit leurs fréquences ou ont fermé des lignes, comme American Airlines et Delta Air Lines.
Rappelons que l'année dernière, le transporteur brésilien low cost avait réduit ses fréquences de vols depuis Aruba et Punta Cana vers Caracas, exploités selon les droits dits de 5ème liberté, et limité à un service hebdomadaire son Sao Paulo - Caracas. A cette époque, elle avait d’ailleurs menacé de mettre fin à ses opérations. Malgré les tentatives du gouvernement brésilien pour résoudre la situation en amenant le sujet dans les relations diplomatiques sur requête du GOL et TAM Airlines, les négociations n’ont jamais porté leurs fruits.
Dans le même temps, les Vénézuéliens désirant se rendre à l’étranger ont beaucoup de difficultés avec une offre limitée et une multitude d’obstacles, à savoir la non-disponibilité des billets, le blocage des dates de voyage, les frais supplémentaires et la commercialisation des billets en monnaie étrangère. Compte tenu d’un sinistre scénario en prévision, encore davantage aujourd’hui avec la baisse vertigineuse des prix du pétrole, American Airlines et Delta Air Lines ont choisi de passer en perte leur recette en bolivars vénézuéliens, soit 592 millions de dollars et 75 millions de dollars, respectivement, au quatrième trimestre de 2015.
Et dans ses résultats du troisième trimestre 2015, GOL Linhas Aereas indiquait que le monde total de ses revenus restant dans des caisses au Venezuela s’élevait au 30 septembre 2015 à 433,5 millions de Reais (96 millions d’euros).
Boeing 777-300ER a commenté :
13 février 2016 - 21 h 00 min
Le chavisme dans toute sa splendeur. Le régime “bolivarien” ressemble beaucoup au régime algérien : pays pétrolier (en crise), difficultés à convertir les devises étrangères (en Algérie, le dinar ne se convertit pas à d’autres monnaies comme l’Euro; du coup beaucoup d’immigrés et de touristes algériens ont fait comme ma mère à leur arrivée en France, ils ont convertit clandestinement le dinar à l’Euro), argent étranger retenu au Venezuela (ça ne vous rappelle pas l’affaire Aigle Azur), corruption des dirigeants, laxisme envers les criminels, liberté d’expression précaire…
La crise économique va mettre à mal ces régimes. Autant, je suis pour le départ des bolivariens malgré mon ignorance vis-à-vis du programme de l’opposition, autant en Algérie, l’instabilité politique de la région (Daech en Libye et dans les montagnes tunisiennes, Aqmi au Sahel, cellules djihadistes…) risque de provoquer le chaos en Algérie avec une guerre plus désastreuse que la décennie noire des années 90, à l’image de la guerre de Syrie en l’absence de pouvoir politique fort. La menace est là. Cet été, j’ai passé mes vacances à Alger et je peux vous dire que la police est présente à chaque coin de rue ! Ici, ce n’est pas la Peste ou le choléra mais l’angine ou l’Ébola !
Vincent a commenté :
14 février 2016 - 17 h 15 min
Des intellectuels algériens exilés ne cessent de le dire et de le répéter : l’Algérie est proche de l’implosion, l’après Bouteflika sera sanglant.
nordikcam a commenté :
13 février 2016 - 22 h 49 min
Le Venezuela a sombré depuis longtemps…il y a n vraie révolution à organiser là-bas ! Dommage.
richie RSA a commenté :
14 février 2016 - 10 h 27 min
Arretons de vouloir exporter systématiquement nos valeurs soit disant démocratiques dans les autres pays !!! Cela ne marche pas et a provoque des tragédies sans nom (Irak, Syrie, Libye, Egypte, Afghanistan, etc…) qui a coute la vie a des centaines de milliers de personnes. Si on foutait la paix au monde, il s’en porterait nettement mieux !!!! C’est en plus un marche de dupe: comme par hasard nos chers gouvernants ne s’interessent aux valeurs démocratiques que si le pays a des ressources naturelles….. c’est un vaste leurre. Jacques Chiras avait été prévoyant en refusant d’aller en Irak. Est ce que quelqu’un s’occupe du Sahara occidentale, du tibet, de la somalie, etc… ???? Malheusement personne car pas de ressource naturelles.
Vincent a commenté :
14 février 2016 - 17 h 20 min
Le problème est qu’avant d’envisager une guerre, il faut d’abord savoir comment en sortir, et avec quels bénéfices. Les exemples de l’Akghanistan, de l’Irak, de la Libye et de la Syrie sont hélas édifiants !
Même si c’est difficile à concevoir, nous devons accepter que des pays ne peuvent prospérer que sous une dictature, et que notre modèle démocratique n’est pas adaptable à des sociétés archaïques.
richie RSA a commenté :
14 février 2016 - 17 h 56 min
Je vous rejoint sur votre point 🙂