La compagnie aérienne Air Canada envisage de quitter l’aéroport de Toronto-City Billy Bishop, le plus proche du centre ville, trop dominé à son goût par Porter Airlines. Alors qu’elle publiait des résultats record avec un trafic passager annuel en hausse de +8,5% sur des capacités progressant de +7,8%, la compagnie nationale canadienne a réservé un chapitre spécial à ses activités dans lde deuxième aéroport de Toronto : « même si son trafic et son coefficient d'occupation ont augmenté en 2014 par rapport à l'année précédente à l'aéroport Billy Bishop de Toronto, Air Canada évalue la viabilité de ses activités à cet aéroport dans le cadre de ses initiatives continues de transformation des coûts, en fonction des tarifs et des conditions actuellement imposés par l'aérogare ». Allusion à Porter Airlines, qui y possède le terminal mais aussi la grande majorité des créneaux de vol. Ce n’est pas la première fois qu’Air Canada se plaint des conditions qui lui sont réservées à Toronto-City, où elle propose 15 rotations quotidiennes vers Montréal via Air Canada Express, mais son porte-parole interrogé par le quotidien Toronto Star a refusé d’élaborer sur les raisons de ce nouveaux courroux. Air Canada souhaiterait y lancer des vols vers Ottawa, mais le gestionnaire de l’aéroport refuse de dépasser les 202 créneaux actuellment attribués. A Toronto, Air Canada opère la majorité de ses vols à l’aéroport Pearson, y compris vers Montréal face à la concurrence d’Air Transat et WestJet, plus Porter Airlines donc) et Ottawa (face à WestJet). Porter Airlines a souligné de son côté que les mêmes tarifs sont en place depuis quatre ans, le CEO Robert Deluce ajoutant dans un communiqué qu’il « se portera candidat pour tout créneaux laissé libre » à Billy Bishop par Air Canada. Rappelons que de l’aéroport Billy Bishop dépend en partie l’avenir du Bombardier Cseries au Canada: la commande pour 30 appareils passée par Porter Airlines est conditionnée à la possibilité de le faire atterrir à Toronto-City. L’aéroport devra pour cela allonger sa piste – et accepter les avions à réaction, une décision repoussée à cette année. La compagnie de Star Alliance a dévoilé ses statistiques pour l’année 2014 : le coefficient d'occupation s'est établi à 83,4%, un résultat record, comparativement à 82,8 % en 2013 et donc en hausse de 0,6 point de pourcentage (L’augmentation du trafic est de 8,5%, en regard d'une augmentation de la capacité de 7,8 %). Ces résultats du trafic sont présentés pour l'ensemble du réseau, y compris Air Canada rouge qui a commencé à exercer ses activités le 1er juillet 2013, et les transporteurs régionaux auprès desquels Air Canada achète de la capacité. « Je suis heureux d'annoncer le coefficient d'occupation le plus élevé de notre histoire pour l'exercice 2014 et le deuxième en importance pour un mois de décembre, en regard d'une forte croissance continue du trafic de 8,5 et de 8,3 %, respectivement », a déclaré le PDG Calin Rovinescu. « Forts d'une croissance du trafic de 16,2 % dans le marché transfrontalier (Canada-État-Unis), nous avons enregistré une hausse du trafic en décembre dans tous les marchés que nous desservons. Ces excellents résultats, tant pour le mois que pour l'ensemble de l'exercice, démontrent l'efficacité de notre stratégie commerciale, qui mise sur la croissance internationale et le déploiement stratégique d'Air Canada rouge pour mieux rivaliser dans les marchés des voyages d'agrément. Je remercie nos employés, qui prennent soin de nos passagers tout en les amenant à destination en toute sécurité. Leur professionnalisme ainsi que les efforts déployés pour gagner la fidélité des clients ont été soulignés par de nombreux prix de l'industrie, comme le titre de meilleur transporteur aérien en Amérique du Nord, décerné à Air Canada par des voyageurs assidus du monde entier ».