Les deux principaux syndicats de pilotes de la compagnie aérienne Air France-KLM ont publié hier un communiqué plutôt positif sur la restructuration en cours, quelques heures après l’annonce d’une baisse de 6,7% du chiffre d’affaires du groupe au troisième trimestre – principalement en raison de la grève de quatorze jours menée en septembre par les pilotes français. Quant au nouveau dirigeant de KLM, il a rappelé à ses concitoyens la réalité historique de la fusion avec Air France, histoire de désamorcer la polémique anti-française apparue aux Pays-Bas. Le SNPL Air France ALPA et le VNV commencent leur courrier commun du 29 octobre 2014 par la reconnaissance d’une « nécessité irrévocable de réformer la compagnie » franco-néerlandaise qui vient de publier « une fois de plus des résultats financiers décevants » - que les syndicats estiment pas nécessairement liés à la grève. La profitabilité d’Air France-KLM « doit être rétablie pour faire face aux défis futurs, dominés par la concurrence féroce/injuste sur le moyen-courrier (par les low cost) comme sur le long-courrier (compagnies du Moyen-Orient) », soulignent les deux syndicats ; ils se disent d’accord avec un plan de restructuration « pour autant qu’il inclut une stratégie et une vision globales, avec le courage d’investir dans l’innovation des produits et le développement des structures existantes dans les deux compagnies ». Au sujet de la low cost Transavia, au cœur du conflit des pilotes d’Air France, SNPL Air France ALPA et VNV disant aussi avoir « pleinement conscience » de la nécessité pour le groupe de développer le moyen-courrier à bas prix pour « protéger ses marchés intérieurs ». Mais ils préviennent que la « surenchère sur les conditions de travail des pilotes » sera ultimement « destructrice », la coopération avec les employés restant une condition essentielle au futur succès du groupe. Les deux syndicats insistent sur la nécessité d’un dialogue social « réellement constructif », le président du SNPL Jean-Louis Barber réitérant sa confiance pour arriver rapidement à un accord sur Transavia France tout en prévenant que la direction doit cesser de « troubler par des complexités légales ou des principes » tout accord financier trouvé avec les pilotes. Son homologue du VNV Steven Verhagen ajoute de son côté avoir la même confiance sur l’apparition de ce dialogue social chez KLM, et insiste sur le fait qu’il vaudrait mieux « combattre ensemble l’ennemi extérieur plutôt que de se déchirer en interne ». Cette déchirure dévoilée par une certaine vague anti-française aux Pays-Bas a été remise à sa juste mesure par le nouveau PDG de KLM Pieter Elbers : il a rappelé hier que « quand KLM a fusionné avec Air France en 2004, nous avions un chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros, et il atteint maintenant 10 milliards d'euros ». Et de rappeler que la compagnie néerlandaise « dispose d'un réseau plus important depuis la fusion », précisant qu’elle a « une position sur le marché français que nous n'avons jamais eue, une position sur les routes transatlantiques avec Delta Air Lines que nous n'aurions jamais pu avoir seuls, et en Chine, nous sommes avec Air France le plus grand acteur européen ». Quant aux résultats financiers, si l’on s’en tient aux deux premiers trimestres de l’année 2014, « l’amélioration chez Air France » a été bien plus importante que celle chez KLM, conclut-il.