La Malaisie se retrouve au centre de toutes les accusations après avoir donné une nouvelle version des dernières paroles des pilotes du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, disparu le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord. Alors qu’a débuté mardi un 24e jour de recherches pour tenter de localiser l’épave de l’avion, aucun nouvel élément probant n’ayant été retrouvé hier, le gouvernement malaisien est une fois de plus montré du doigt. D’abord pour sa gestion de la communication, après l’annonce que les dernières paroles du vol MH370 entendues par le contrôle aérien n’étaient pas « tout va bien, bonne nuit » mais plutôt un simple « Bonne nuit. Malaysia trois sept zéro ». De quoi remettre en question toutes les informations données par les autorités du pays depuis la disparition du Boeing, surtout de la part des familles de victimes chinoises qui critiquent depuis longtemps la gestion de la crise. La direction de l’aviation civile malaisienne, qui a révélé cette nouvelle version, a promis que « l’intégralité des conversations du cockpit » sera rendue publique dans les jours qui viennent. La Malaisie est aussi critiquée pour sa gestion de la coordination entre les différents pays et acteurs impliqués dans la catastrophe aérienne. A en croire des sources citées par le Wall Street Journal, le changement brutal de zone de recherches vers le nord est le résultat direct du manque de coordination entre deux équipes, l’une analysant les données satellites (les fameux pings) et l’autre celles du Boeing (vitesse, consommation de carburant etc). Il aurait fallu trois jours avant que les membres de cette dernière partagent leurs informations avec la première, et donc que les efforts de recherche se concentrent plus de 1000 kilomètres au nord. Le quotidien reconnait toutefois que la Malaisie n’a jamais eu à gérer une opération de cette envergure, et que tous les pays engagés dans les recherches n’ont pas des relations simples. En attendant l’arrivée mercredi à Perth du Premier ministre malaisien, les opérations d’aujourd’hui impliquent dix avions et neuf navires, sur une surface réduite à 120 000 km², mais une faible visibilité devrait compliquer les recherches. Tous les débris récupérés à ce jour ont été identifiés comme n’appartenant pas au Boeing de Malaysia Airlines, mais l’Australie a promis qu’aucune limite dans le temps ne sera fixée, le monde « ayant le droit de savoir » ce qui est arrivé au vol MH370. L’agence de notation Standard and Poor’s a estimé hier dans un communiqué les pertes pour le transport aérien liées au crash à une fourchette comprise entre 180 et 325 millions d’euros ; des pertes « gérables » pour les secteurs de l’assurance et de la réassurance, et qui ne devraient pas entrainer de hausse de prix de l’assurance, un secteur en baisse régulière depuis des années parallèlement à la baisse du nombre d’accidents d’avion.