Le constructeur aéronautique européen s’est payé une  petite banque allemande, la Salzburg München Bank, filiale de l'autrichien Raiffeisenverband Salzburg. Elle lui permettra surtout de financer ses propres projets et non de fournir des capitaux à ses clients. Le groupe aéronautique européen avait annoncé son intention de devenir banquier dès 2012. C’est fait en 2014 avec l’acquisition pour un montant inconnu de cette petite banque bavaroise dont les actifs s’élèvent à  350 millions d’euros et qui emploie 50 personnes. « L'acquisition de la Salzburg München Bank nous offre une base de lancement solide pour notre projet de banque de groupe», a commenté Harald Wilhelm, directeur financier d'Airbus Group. Outre les 8,3 milliards d’euros de cash générés par le groupe qui seront bien à l’abri dans ses coffres, les actifs de la nouvelle banque serviront à financer les projets internes de développement ou d’acquisition, une manne qui rendra plus confortable son besoin crucial de capitaux alors que l’Allemagne se fait prier pour verser une enveloppe d’aide de 600 millions d’euros destiné au développement de l’A350. Airbus Group a même décidé d’abandonner la semaine dernière des négociations interminables avec Berlin sur le sujet. Les fonds pourraient aussi éventuellement soutenir le besoin de capitaux de fournisseurs, mais Airbus n’envisage pas de prêter de l’argent à ses clients, le marché des avions se portant très bien, grâce notamment à l’Asie et au Moyen-Orient. La Salzburg München Bank lui permettra de s’approvisionner directement auprès de la Banque centrale européenne (BCE), ce qui lui garantit les taux d’intérêt les plus bas du marché, au lieu de passer par des banques intermédiaires qui prennent à chaque fois leur marge lors d’une opération financière. Son concurrent Boeing possède déjà une structure de financement, Boeing Capital, bien plus importante, puisque avec un portefeuille de 4 milliards de dollars de prêt, elle peut prêter aux plus grands clients du groupe.