Les enquêteurs britanniques sur l’incendie d’un Boeing 787 Dreamliner d’Ethiopian Airlines à Londres ont recommandé la désactivation préventive des balises de détresse de tous les 787, alors qu’un de ceux de Japan Airlines a été contraint de revenir à Boston. Dans son rapport initial publié le 18 juillet 2013, l’AAIB (Air Accidents Investigation Branch) explique que « les plus importants dommages dus à la chaleur et les plus hautes températures » causés par l’incendie samedi dernier à l’aéroport de Londres – Heathrow à bord d’un Dreamliner vide avaient été constatés à l’arrière du fuselage. Ce qui « coïncide » avec la zone où est situé l’ELT (émetteur de localisation d’urgence) et les câblages associés, alors « qu’aucun autre système stockant de l’énergie capable de déclencher des flammes » ne se trouve dans les parages. Même si le lien direct n’est pas établi et qu’un court-circuit est également envisagé, l’AAIB recommande donc aux treize compagnies aériennes ayant mis en service 68 Dreamliner de désactiver l’ELT temporairement, en attendant les résultats de l’enquête. Boeing a déclaré « supporter les décisions de l’AAIB », tout en maintenant que le 787 est sûr : le constructeur américain parle de « mesures préventives raisonnables, tandis que l'enquête se poursuit. Nous collaborons étroitement avec les autorités de réglementation pour que les mesures appropriées soient prises en réponse à ces recommandations, en coordination avec nos clients, nos fournisseurs, et d'autres constructeurs d'avions commerciaux », ajoute-t-il dans son communiqué. Même son de cloche chez Honeywell Aerospace, qui fabrique l’ELT (alimenté par une petite batterie au lithium-manganèse dioxide, dont les cellules auraient été « disloquées » selon l’AAIB), a répété n'avoir « jamais eu le moindre problème » sur ces équipements, certifiés par la FAA depuis 2005 et utilisés dans des centaines d’avions y compris des Airbus. L’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne a précisé que seuls le Dreamliner était concernés par la recommandation des enquêteurs, mais les a rejoints ainsi que la FAA pour demander à toutes les compagnies aériennes un « contrôle de sécurité » sur cet ELT. Le 787 peut continuer à voler sans ELT, mais les régulateurs limitent dans le temps ou par nombre de vols cette possibilité. Hier, un Dreamliner de Japan Airlines a été forcé d’interrompre son vol vers Tokyo et revenir à Boston « par précaution », après qu’une alerte se soit déclenchée concernant une pompe de carburant. Rappelons qu’un 787 de JAL avait connu un feu de batterie au lithium-ion justement à Boston en janvier dernier, entrainant l’immobilisation au sol pendant quatre mois de tous les Dreamliner en service.