Si l'interdiction de survol de l'avion du Président bolivien Evo Morales fait la une de la presse, on en oublie presque le principal intéressé de cette histoire d'espionnage, Edward Snowden, l'espion américain bloqué depuis le 23 juin quelque part dans la zone de transit de l'aéroport international Cheremetievo de Moscou. Mais comment peut-il passer de longues journées, et donc vivre, dans un aéroport ? La zone de transit international de l'aéroport Cheremetievo comprend trois terminaux, D, E et F. Pour l'heure, nul n'a aperçu l'homme le plus recherché au monde déambuler dans les couloirs de l'aéroport moscovite mais on suppose qu'il passe son séjour à l'hôtel Vosdouchnyi Express, qui est situé au sein du terminal E. Destiné aux passagers en correspondance ayant besoin de repos, le Vosdouchnyi Express propose des mini-chambres de type "capsules" avec des tarifs à l'heure. Pour une chambre simple, les prix vont de 1900 roubles (44 euros) pour une heure à 7600 roubles (176 euros) pour 24 heures. Pour manger, Edward Snowden peut trouver dans la zone de transit un Burger King et un steakhouse, de quoi lui rappeler les Etats-unis. Pour changer son régime alimentaire, il peut essayer des sushis dans un restaurant japonais ou des sandwichs dans les nombreux snack-bars. Enfin, il peut siroter une bière dans un bar hollandais ou au Irish pub, toujours dans cette zone de transit de Cheremetievo. Comment bien de temps Edward Snowden peut-il tenir ? Longtemps... Des années si l'on prend l'exemple de l'Iranien Mehran Karimi Nasseri, un demandeur d'asile politique qui a vécu pendant 18 ans, de 1988 à 2006, dans le terminal 1 de Roissy-Charles de Gaulle. Le cinéaste Steven Spielberg s'est inspiré de son histoire pour réaliser le film Le Terminal avec l'acteur Tom Hank. Edward Snowden peut tenir ainsi longtemps. Peut-être pas des années comme Mehran Karimi Nasseri, mais des jours et des semaines sans difficulté. Il dispose du soutien financier du réseau de Julian Assange, patron de Wikileaks, qui est lui-aussi fugitif et réfugié aujourd'hui à l'ambassade d'Equateur à Londres. Bien utile pour Edward Snowden, l'aéroport Cheremetievo dispose d'une connexion wifi gratuite. Bien entendu, ses communications sont surveillées par les services de renseignement, américain et russe, mais il peut toujours surfer sur Internet pour tuer le temps...