Si Ryanair fait parler d'elle en ce début juin en publiant un trafic en hausse de 5% en mai 2013 par rapport à l'année dernière, c'est une autre nouvelle qui fait grincer les dents : le témoignage d'un commandant de bord qui dénonce les pratiques d'économies de la low cost irlandaise. Dans un livre intitulé "Ryanair, low cost à quel prix?" de 300 pages aux éditions Altipresse, le pilote prend le pseudo de Christian fletcher (par peur de licenciement, explique-t-il) pour dénoncer les mesures d'économies à l'extrême appliqués par Ryanair au détriment de la sécurité des passagers et des équipages. Parmi de nombreux exemples, l'auteur raconte un déroutement d'un vol de Pise vers Gênes (Italie) en raison d’orages violents couvrant la région, pendant lequel l’équipage est harcelé par le personnel au sol qui souhaite un déroutement vers Bologne au mépris des conditions météorologiques. Pour économiser la consommation de kérosène, le freinage est volontairement brutal pour « libérer la piste au plus vite et minimiser le temps de roulage » et l’emport de kérosène est réduit le plus possible. « Dans sa quête absolue de chasse aux dépenses, la compagnie ultra low cost atteint régulièrement des limites en terme de sécurité », écrit l'auteur. Et toujours pour raison d'économie de kérosène, l'équipage a la consigne de régler la climatisation au minimum à l'intérieur de l'avion ! « Seriez-vous rassuré en tant que passager de savoir que le commandant de bord n’a dormi que 3 ou 4 h la nuit précédente ? », interroge le commandant de bord en référence aux plannings intensifs des équipages. Christian Fletcher n'est pas le premier pilote à étriller sa compagnie. Tout récemment, le Ryanair Piloter Group a rendu public une pétition exprimant les préoccupations des pilotes concernant les implications sécuritaires sur les vols. L'année dernière, des pilotes norvégiens de la low cost irlandaise ont porté les mêmes griefs : un "management par la terreur" ou encore sur l’emport un peu trop limite de carburant. Interrogé par AFP à propos des accusations contenues dans ce livre, le responsable de la communication chez Ryanair, Robin Kiely, a répondu : “Cette affaire fait désormais l’objet d’une plainte pénale et Ryanair ne commentera pas davantage ».