Chidi Adabanya, un ingénieur nigérian de Shell Petroleum Development Company a porté plainte devant la haute cour fédérale de Lagos contre la compagnie Air France. Il réclame 1,5 million d’euros parce que la compagnie aurait eu un comportement discriminatoire. L’affaire est ancienne, mais les sommes réclamées sont loin d’être ridicules, rapporte The Nationonline. En mai 2003, Chidi Adabanya, ingénieur nigérian, s’offre à lui, sa femme et ses deux filles un voyage pour visiter Paris. De fait, le vol d’Air France Lagos-Londres-Paris-Lagos lui semble permettre de pouvoir visiter les deux capitales européennes. Depuis Londres, l’homme laisse sa famille et part seul avec deux bagages de moins de 32 kg à Paris pour y séjourner plusieurs jours. Lorsqu’il veut reprendre son vol depuis CDG pour rentrer au pays, on lui demande de payer un supplément pour son deuxième bagage, lui faisant comprendre qu’il n’a droit qu’à un bagage sur le tronçon Paris-Lagos, étant donné qu’il a séjourné cinq jours à Paris. L’homme se réfère alors à son billet mentionnant qu’il a droit à deux bagages de 32 kg entre Londres et Paris ainsi qu’entre Paris et Lagos, selon les standards des vols internationaux. L’affaire se corse quand un agent d’Air France lui aurait alors répondu que « deux bagages, ce n’était pas pour les Africains ». Un autre employé officiel de la compagnie française aurait ajouté qu’il lui fallait payer l’extra sous peine que le bagage excédentaire soit « détruit ». L’homme menace alors de porter plainte pour discrimination, mais les employés indifférents lui auraient répondu que c’était « son problème ». Le Nigérian qui se dit « considérablement blessé dans sa fierté », « émotionnellement et psychologiquement traumatisé », a porté plainte au tribunal de Lagos et réclame la coquette somme de 1,5 million d’euros, le remboursement des 1 381 euros qu’il a finalement dû débourser pour son second bagage et un intérêt de 30 % annuel  sur cette somme depuis le 30 mai 2003 jusqu’au jour du jugement. La réponse d’Air France est sans ambiguïté. Selon elle, « le voyage du plaignant se composait d’un Lagos-Londres, puis d’un Londres Lagos via Paris. Ce qui signifie que si le plaignant n’avait pas fait d’escale (prolongé n.d.l.r.) à Paris, il aurait eu droit à 64 kg en deux bagages. Mais après avoir passé cinq jours à Paris, son voyage a  été soumis à l’allocation maximale des bagages de 23 kg autorisés sur la ligne Paris-Lagos, en opposition avec les 64 kg autorisés sur la ligne Londres-Lagos. » Toujours selon la compagnie française, aucun de ses employés n’a agressé ou insulté le plaignant. Il incombe donc à celui-ci « d’identifier par leur nom les membres du personnel qui l’auraient insulté ». Elle qualifie enfin la demande du plaignant de « frivole, vexatoire », un « abus de procédure pénale qui doit être rejetée et sanctionnée contre le demandeur ».