L’affaire a créé la surprise voire indigné les plus hauts responsables politiques du pays : la compagnie nationale Air New Zealand a refusé d’embaucher une jeune candidate au poste d’hôtesse de l’air sous prétexte qu’elle a un tatouage  maori sur l’avant-bras, alors même que la compagnie reprend très largement à son compte les motifs maoris, y compris dans la livrée de ses avions. Claire Nathan, une jeune femme qui avait postulé comme hôtesse de l’air à Air New Zealand s’est vu refuser le poste sous prétexte que le « moko », le tatouage maori sur son avant bras, était à même « d’intimider ou d’effrayer » les clients-passagers. Or,  la compagnie nationale de Nouvelle–Zélande utilise très largement les symboles de la culture maori, les premiers habitants du pays, que ce soit la livrée sur l’empennage de ses appareils ou en engageant pour ses campagnes de publicité l’illustre équipe nationale de rugby, les All Blacks dont les joueurs sont presque tous tatoués ou encore la jeune chanteuse néo-zélandaise Gin Wigmore, dont les bras sont aussi amplement recouverts de tatouages maoris. « Je pensais qu’ils seraient très fiers d’avoir quelqu’un avec un moko travaillant et représentant la Nouvelle-Zélande. Mais ce n’était pas le cas. C’était même tout le contraire », a déploré sur une chaîne de télévision locale la jeune femme déçue. La compagnie explique qu’à l’instar d’autres compagnies internationales, citant Emirates, Etihad, British Airways et Delta Air Lines, elle refuse les tatouages visibles à l’œil nu. L’affaire a pris des proportions auxquelles ne s’attendait sans doute pas la compagnie nationale du pays. Ainsi John Key, premier Ministre du pays qui est aussi ministre du Tourisme, s’est déclaré surpris de la décision, ajoutant que les « tatouages étaient devenus assez courants de nos jours ». Ainsi selon lui, de nombreux touristes qui viennent visiter la Nouvelle-Zélande verront au cours de leur voyage de nombreux tatouages maoris, il ne pense donc pas que cela puisse les effrayer. David Shearer, leader du parti travailliste a quant à lui déclaré que le moko de la jeune femme était « plutôt sympa », la Commission des droits de l’homme affirmant de son côté qu’une personne d’origine maori ne devait pas se voir refuser un emploi, décliner un service ou l’entrée dans un local sous prétexte qu’elle portait un moko visible. Air New Zealand, qui ne s'attendait pas à se voir citée par les plus hauts responsables du pays, a répliqué en indiquant qu’une nouvelle équipe étudiait tous les critères et standards de la compagnie, incluant la toilette de son personnel ou les tatouages visibles à l’œil nu.