L’Autorité fédérale de l’aviation américaine va ordonner ce lundi une inspection spéciale sur plus de mille Boeing 737NG en service aux Etats-Unis, portant sur la corrosion de certaines pièces sécurisant l’empennage arrière. Le reste du monde devrait suivre le mouvement. La directive révélée ne sera officielle que ce 15 avril 2013, et Boeing n’a pas encore publié d’annonce ou de réaction. Rare par son ampleur, l’inspection concerne les six modèles récents du monocouloir de Boeing, allant du 737-600 eu 737-900ER, et plus de mille monocouloirs pourraient être touchés pour les seules compagnies aériennes américaines. Une corrosion prématurée a été constatée sur les goupilles sécurisant les stabilisateurs horizontaux, due selon la FAA à une application incorrecte en usine des couches anticorrosion qui pourrait « entrainer une casse prématurée des attaches et la possible perte de contrôle de l’avion ». En cas de défaut, les pièces devront être remplacées, entrainant une immobilisation des avions dont la durée n’a pas été précisée. Delta Air Lines aurait demandé à ce que certains de ses appareils soient exclus de l’inspection, car ayant été assemblés en dehors de la période en cause, mais la FAA a refusé sa requête. L’agence estime que le coût total des inspections et éventuellement réparations, ne devrait pas dépasser 10 millions de dollars pour les transporteurs du pays. La nouvelle ne tombe pas au meilleur moment pour Boeing, qui attend toujours le feu vert de la FAA pour reprendre l’exploitation et la livraison de ses 787 Dreamliner, cloués au sol depuis la mi-janvier pour des problèmes de batterie au lithium-ion. Aucun incident n’a été enregistré à ce jour sur les 737, dont plus de 7500 exemplaires ont été livrés dans le monde entier, mais la FAA avait déjà recommandé à Boeing de vérifier l’installation d’écrous sur les stabilisateurs horizontaux des monocouloirs. Et en janvier dernier, elle avait ordonné une autre série d’inspections sur les 737 les plus anciens (modèles -300, -400 et -500), suite à l’incident de 2009 qui avait vu un trou apparaître dans le toit d’un avion de la low cost Southwest Airlines. Si pour l’instant seuls les avions en service aux Etats-Unis sont concernés par la directive, les autres agences de régulation, en Europe ou au Japon par exemple, devraient suivre le mouvement. Le Wall Street Journal rappelle qu’en 2000, une « panne catastrophique » sur les stabilisateurs horizontaux d’un MD83 d’Alaska Airlines avait entrainé son crash dans l’océan Pacifique, tuant les 88 personnes à bord.