« Ce point du matin donne la température de la journée à venir. »Dans sa journée type, Valérie Senentz aime ensuite faire une visite des installations et saluer ses équipes, sans parcours préétabli, selon son humeur.
« La spécificité de ce poste réside dans la multiplicité des acteurs avec lesquels je suis en relation : la Direction de la Police aux frontières, les douanes, les compagnies aériennes, les assistants, les prestataires, à la fois sur la plateforme et à l’extérieur (chambres de commerce, comité régional du tourisme, etc.). C’est donc vraiment un poste qui rayonne. J’ai à la fois une fonction de coordinateur et d’intégrateur de services. Mon rôle est de faire en sorte que toute la chaîne d’acteurs aéroportuaires fonctionne bien. »Sa mission de directrice de terminal possède trois grands axes :
« D’abord, accueillir les passagers dans les meilleures conditions de sécurité, de sûreté et de confort. Deuxièmement, affecter les ressources aéroportuaires (banques d’enregistrement, tapis bagages, comptoirs d’embarquement, postes de stationnement avion …) pour un bon écoulement du trafic. Ma troisième mission est de maintenir les installations dans un bon état de fonctionnement, et aussi de proposer des projets de développement (créations de capacités, de services ou de commerces au sein du terminal), répondant aux enjeux de qualité à la fois pour les passagers et les compagnies, et de croissance de trafic. »Projets de développement L’un de ses projets de développement majeurs est l’extension du hall international avec la création d’un circuit d’embarquement et de débarquement de plus de 15 000 m2. Cette nouvelle installation accueillera d’ici fin 2015 les compagnies aériennes Royal Air Maroc, Transavia.com, Corsair International, Air Caraïbes, Air Algérie, Tunisair, Jetairfly, Pegasus Airlines, Transaero, Iranair…
Ce projet est aussi est l’une des pierres angulaires de l’ensemble des chantiers qui donneront un nouveau visage à Paris Orly à l’horizon 2020. Ainsi, d’ici sept ans, les surfaces d’accueil des passagers seront augmentées de 100 000 m2, le Terminal Sud comportant 290 000 m2 aujourd’hui. Le chantier phare de la métamorphose de Paris Orly est un nouveau bâtiment qui reliera les terminaux Ouest et Sud, distants de plus de 200 mètres. Il sera mis en service en 2018.
Les deux Terminaux ne formeront à terme qu’une seule aérogare, comportant trois halls d’embarquement. Pour rappel, les deux aérogares totalisent aujourd’hui six halls d’embarquement.
Nouvelle salle d’embarquement au large et nouveau tapis de livraison bagages international
« Nous travaillons aussi sur du plus court terme (pour l’été 2013 n.d.l.r.) avec la création d’une salle d’embarquement au large de 1 300 m2 possédant cinq portes d’embarquement. C’est l’étape indispensable pour préparer les travaux d’extension, ainsi que la création d’ici la fin de l’année d’un troisième tapis en salle de livraison bagages international pour le Terminal sud, offrant ainsi au passager un cadre agréable et de nouveaux services. »Autre projet de court terme qui va changer la vie des passagers : le rééquilibrage entre les espaces routiers et piétons devant le Terminal. Le parvis sera élargi de six à dix-sept mètres d’ici 2014, les accès au parking P1 (au contact du Terminal sud) ainsi qu’à la dépose-minute simplifiée.
« Une batterie de 4 ascenseurs sera créée sur ce linéaire permettant de desservir les trois niveaux de parkings P1 améliorant la fluidité du parcours des passagers. »Projets développement plus spécifiques aux besoins des compagnies aériennes Tous les 45 jours, Valérie Senentz rencontre le Top 10 des compagnies aériennes. L’objectif est de partager leurs indicateurs de performance (taux de ponctualité, taux de contact…), de lister leurs besoins et d’élaborer des projets qui répondent à leurs attentes. Pour exemple, en 2012, Aéroports de Paris a terminé le projet de déploiement de nouveaux comptoirs de vente des différentes compagnies aériennes le long de la façade du Terminal.
« Grâce à de grands logos, ces comptoirs leur offrent une meilleure visibilité au sein du terminal. »Avec Air Caraïbes et WFS (l’un des assistants), elle a travaillé l’année dernière à l’amélioration des process pour une meilleure ponctualité qui ont débouché par exemple sur la production de tableaux de bord tripartite.
« Cet outil au-delà du pilotage direction est très important puisqu’il est partagé avec toutes les équipes de terrain. Cette expérience va d’ailleurs être élargie sur en 2013 à d’autres compagnies puisque c’est une démarche qui produit du résultat. »Autres exemples de collaboration : Aigle Azur …
« Accompagner les compagnies dans leur développement et travailler avec elles sur leurs programmes de vol fait partie de notre rôle. »Aigle Azur, par exemple, ouvrira d’ici l’été 2013 une nouvelle liaison depuis Paris-Orly vers Pékin.
« Cette compagnie avait une vraie volonté d’avoir une zone dédiée plus reconnaissable afin de traiter ses vols dans une zone pérenne. Nous avons aussi travaillé sur un projet à l’échéance 2013/2014 pour adapter les galeries bagages à la nature de leur trafic. »…ou easyJet La compagnie low cost orange est installée depuis deux ans au niveau -1.
«A l’époque, nous avions des travaux sur la zone d’enregistrement. Leur positionnement par rapport à d’autres compagnies autour au rez-de-chaussée les gênait en termes de fluidité. On leur a proposé de les positionner au niveau -1 tout en leur offrant en contrepartie de « marketter » cet espace à leur image. Leurs enquêtes de satisfaction passagers montrent d’ailleurs que leurs clients en sont très satisfaits et ils ont souhaité maintenir ce positionnement. »EasyJet a aussi souhaité organiser des zones de pré-embarquement dans les zones Schengen, « ce que nous avons fait. » La fluidité aux postes inspection filtrage (PIF) impacte beaucoup la satisfaction des passagers, un indicateur étroitement surveillé par Aéroports de Paris. Les passagers easyJet venant désormais au dernier moment, déjà munis de leur carte d’embarquement imprimée au bureau ou à la maison, il a été décidé d’ouvrir les postes de PIF Schengen plus tôt (dès 4h30 du matin au lieu de 5h30 auparavant).
« Une heure plus tôt, c’est un élément important. »Autre projet qui verra le jour fin 2013 : la création de six PIF Schengen dans un nouvel espace avec reconfiguration de l’ensemble de la zone d’inspection filtrage.
« Elle permettra une meilleure fluidité des passagers et donc une meilleure ponctualité des compagnies. »Et de conclure :
« Nous sommes à la fois autorité aéroportuaire mais aussi partenaires des compagnies aériennes et des différents intervenants de l’aéroport. Il est important que chacun ait un sentiment d’équité de traitement. »
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