Une panne électrique a forcé la compagnie aérienne Qatar Airways à immobiliser son troisième Boeing 787-8 Dreamliner à Londres, quelques jours après un problème similaire sur un 787 de United Airlines. Les problèmes de jeunesse du Dreamliner n’ont rien d’extraordinaire, mais le PDG de la compagnie qatarie Akbar al Baker n’en fulmine pas moins après l’immobilisation forcée de son dernier appareil à l’aéroport de Londres – Heathrow depuis le 9 décembre 2012. « Je suis très déçu de voir que l’un de nos Dreamliner a le même problème que celui de United », a-t-il expliqué, « et nous allons demander des compensations financières. Nous achetons des avions à Boeing pour les faire voler, pas pour les mettre dans un musée ». Le Dreamliner fraîchement livré était arrivé en provenance de l’usine d’Everett, mais a rencontré un problème sur l’un de ses six générateurs. L’appareil attendait encore hier la livraison d’une pièce de rechange, qui pourrait être installée en début de semaine prochaine. Deux autres Dreamliner sont censés être livrés à Qatar Airways mercredi prochain, et cinq autres en 2013 (sur 60 commandés dont la moitié en option). Le 4 décembre dernier, United Airlines avait connu un problème électrique sur un Dreamliner livré 13 jours plus tôt lors d’un vol entre Houston et Newark avec 184 personnes à bord, conduisant à un atterrissage d’urgence à La Nouvelle Orléans. Boeing explique ne pas être sûr que les deux incidents sont dus à la même cause, même s’il s’agit chaque fois d’un problème de générateur (le 787 consommerait plus d’électricité que tous les autres appareils en service, afin de réduire ses besoins en carburant). Mais certains analystes estiment que ce problème pourrait remettre en question la certification ETOPS 330 (capacité à voler 330 minutes sur un seul moteur) du Dreamliner, l’un de ses nombreux avantages. La FAA américaine a d’autre part ordonné l’inspection de tous les Boeing 787 en service, et de ceux en phase finale d’assemblage, pour examiner les alimentations en carburant dans les pylônes soutenant les réacteurs après la détection de fuites à de multiples reprises. All Nippon Airways, compagnie de lancement, et Japan Airlines ont déjà conduit ses inspections et réparé quand c’était nécessaire, le problème étant apparemment dû à un défaut d’assemblage. Un souci de plus pour le constructeur américain dont le programme 787 avait déjà pris plus de trois ans de retard.