La compagne aérienne Kingfisher Airlines restera clouée au sol au moins jusqu’au 12 octobre prochain, n’ayant pas réussi à trouver un accord sur le paiement des retards de salaires avec ses pilotes et techniciens grévistes. Dans une déclaration à la presse le 4 octobre 2012, la compagnie indienne a annoncé la poursuite de sa « fermeture partielle » jusqu’à vendredi de la semaine prochaine, regrettant que la « grève illégale n’a toujours pas pris fin et continue à paralyser les opérations ». Le porte-parole a précisé que la date de reprise des vols dépendra de la fin de la grève, lancée dimanche soir pour les ingénieurs et mécaniciens puis lundi par les pilotes pour protester contre le non-paiement des salaires, depuis sept mois pour la plupart. Kingfisher Airlines avait décidé de suspendre tous les vols jusqu’à hier suite à des incidents parfois violents entre grévistes et non-grévistes. Selon certains journaux indiens, le conflit a fait sa première victime jeudi, la femme d’un employé au sol s’étant suicidée en raison de la situation financière de la famille. Les discussions entre direction et syndicats mercredi à Mumbai puis jeudi à Delhi n’ont rien donné, les employés réclamant toujours les arriérés de salaires alors que Kingfisher Airlines a du mal à trouver l’argent nécessaire. Le PDG Sanjay Agarwal a bien proposé de payer les salaires de mars immédiatement et le reste quand la compagnie sera recapitalisée, mais l’offre a été immédiatement rejetée. Les pilotes comptent d’ailleurs porter l’affaire devant la justice du travail. Rappelons que Kingfisher Airlines n’a jamais dégagé de bénéfices et fait face à une dette de 1,4 milliards de dollars. Un temps numéro 2 en Inde, la compagnie n’occupe plus que le sixième rang avec à peine plus de 3% de parts de marché, opérant uniquement des vols intérieurs avec une dizaine d’avions (contre 64 l’année dernière). Et elle n’a toujours pas trouvé de compagnie aérienne étrangère susceptible de venir la renflouer.