La compagnie aérienne low cost Ryanair veut accélérer l’embarquement des passagers grâce à des portes plus larges, une idée proposée au constructeur chinois COMAC. Faire passer deux passagers à la fois au lieu d’un par le goulot d’étranglement que constitue la porte de ses Boeing 737 : voici la dernière trouvaille du patron de la spécialiste irlandaise du vol pas cher Michael O’Leary, révélée le 30 juillet 2012 suite à l’annonce d’une chute des bénéfices. Les Chinois « sont prêts à nous écouter », a expliqué le directeur financier de la low cost Howard Millar après l'ouverture de discussions avec COMAC (Commercial Aircraft Corporation of China) pour la production d’un appareil « sur mesure »: ce dernier permettrait l’embarquement de deux passagers à la fois et donc diminuerait le temps passé au sol par l’avion, alors que « Boeing et Airbus construisent le même avion pour tout le monde ». Ryanair avait déjà cité COMAC à plusieurs reprises comme possible fournisseur, en particulier en juin 2011 quand O’Leary avait annoncé la signature d’un protocole d’accord portant sur le développement d’une version 200 places du C919. Rappelons que le constructeur chinois espère effectuer les premiers vols de son C919 en 2014, avec livraison en 2016. Il est prévu pour emporter 168 personnes en monoclasse ou 156 en deux classes (trop peu donc pour Ryanair), avec un rayon d'action entre 4000 et 5550 kilomètres, et sera équipé de réacteurs CFM International Leap-X1C. Une annonce considérée à l’époque comme un coup de bluff à l’attention de Boeing, tout comme celle de février dernier « taclant » le 737 MAX pour des économies de carburant inférieures à celles promises par l’Airbus A320neo. Après les passagers voyageant debout ou le paiement de l’accès aux toilettes, cette dernière idée est une conséquence évidente de l’aveu du PDG après l’annonce d’une chute des bénéfices : Ryanair est dans l’impossibilité d’augmenter le prix du billet à sa guise, en raison de la morosité économique en Europe. Michael O’Leary n’est toujours pas revenu sur ses déclarations d’octobre 2011, quand il affirmait vouloir 300 nouveaux appareils afin de transporter 130 millions de passagers par an d'ici 2020.