A quelques jours du salon aéronautique de Farnborough et alors qu’Airbus a annoncé son intention d’installer une première usine d’assemblage aux Etats-Unis, la guerre de communiqués entre les deux grands avionneurs américain et européen a repris de plus belle. Airbus, en dépit de son retard en termes de commandes par rapport à Boeing, avait réussi une belle opération de communication en annonçant il y a une semaine son intention d’installer une première usine d’assemblage en terre rivale (Alabama). Mais alors qu’un différend court entre ces deux-là à propos de subventions accordées par leurs gouvernements respectifs à leur constructeur, Boeing a une première fois tiré à boulets rouges vendredi en affirmant qu’Airbus allait créer moins d’emplois qu’il n’en avait détruits via ces fameuses subventions de l’Union Européenne. Airbus n’a pas attendu longtemps pour décocher à son tour sa flèche acérée : « L'OMC a conclu spécifiquement que ce sont les erreurs de gestion de la direction de Boeing et sa politique de délocalisation et de sous-traitance qui sont seules responsables de pertes d'emplois aux États-Unis ». S’en est suivie une guerre de communiqués comme aux plus belles heures de cette empoignade qui dure depuis 2004, sur celui qui a reçu le plus de subventions, chacun disant que c’est l’autre. Boeing rappelle que l’OMC a reconnu qu’Airbus en avait reçu six fois plus (18 milliards contre 3 pour Boeing) et Airbus rappelant le B787 Dreamliner, est l’avion le plus subventionné au monde et qu’il ne pourrait pas exister « sans les milliards de subventions gouvernementales directes reçues par Boeing ». Le plus étonnant reste que cette guerre sur les subventions s‘était apaisée ces derniers temps, Boeing déclarant vouloir éviter des sanctions de l’OMC à l’encontre d’Airbus et travaillant sur une « discipline » concernant ce point épineux des subventions. Il faut dire qu’à force de se bagarrer de la sorte, chacun pourrait y perdre des plumes, alors que les challengers aiguisent leurs crocs derrière eux, que ce soit le chinois Comac avec son C919, le Canadien Bombardier avec son CSeries ou le Brésilien Embraer.