L’avionneur européen va s’implanter aux Etats-Unis avec 600 millions de dollars d’investissement dans une usine d’assemblage qui devrait créer des milliers d’emplois. Les 600 millions de dollars (475 millions d’euros) permettront de construire une usine d’assemblage d’A320 d’ici 2015 à Mobile, en Alabama, dans le sud des Etats-Unis. La production se focalisera sur les A320, dont le carnet de commandes reste plein, avec un objectif de quatre avions par mois d’ici 2017. Pour comparaison, son autre usine d’assemblage hors Europe, celle de Tianjin en Chine, en produit aujourd’hui trois par mois avec l’objectif de passer à quatre par mois dans un futur proche (et 37 par mois dans les deux usines de France et d’Allemagne, bientôt 38). Le marché est d’ailleurs gigantesque tout comme celui de Chine, mais pour des raisons sensiblement différentes. Ainsi, le marché américain, s’il ne possède pas la croissance de son homologue chinois, reste le premier au monde, et est surtout en train de moderniser son immense flotte, aujourd’hui l’une des plus vieilles du monde. Une implantation d’une usine Airbus en terre rivale, permettrait de venir concurrencer Boeing qui, avec son 737 MAX, fait de l’ombre à l’A320neo. L’A320neo a déjà séduit American Airlines, JetBlue Airways, Spirit Airlines ou Frontier Airlines, les A320 classiques équipant déjà les flottes d’US Airways ou United Airlines entre autres – même si cette dernière semble pencher en faveur du Boeing 737 MAX. Rappelons aussi que les monocouloirs revêtent une importance cruciale pour les deux constructeurs américain ou européen, Airbus estimant que 70 % des 19 200 avions qui se vendront d’ici 2030 en feront partie. 1 000 emplois directs devraient être créés au travers de cette implantation et des milliers d’autres via les sous-traitants. Le site retenu de Mobile en Alabama est le même que celui du méga projet des avions ravitailleurs pour l’armée de l’air américaine, contrat qu’Airbus avait remporté en 2008, et qui lui a finalement passé au travers des doigts après de nombreuses contestations de part et d’autre.