La compagnie aérienne Qatar Airways n’annoncera aucune nouvelle commande d’avion lors du Salon de Farnborough, qui ouvre ses portes le 9 juillet prochain. Alors que les grandes messes de l’aéronautique comme Farnborough, le Bourget ou Dubaï sont d’habitude rythmées par les commandes, la compagnie qatarie a décidé de ne pas se prêter au jeu : selon son PDG Akbar al Baker interrogé le 24 juin 2012, « nous avons trop d’avions aujourd’hui. Il n’y aura donc plus de commandes », sans toutefois préciser jusqu’à quand. Il faut dire que le carnet de Qatar Airways est bien rempli : plus de 200 appareils d’une valeur globale d’environ 40 milliards d’euros, allant pour Airbus de l'A320neo (50) à l'A380 (10 + 3 options, première livraison en 2013), en passant par l'A350 (80, compagnie de lancement), et pour Boeing du 787 Dreamliner (30, dont le premier arrivera cet été, plus 30 autres en option) au 777-300ER. Mais la crise économique et les cours du pétrole poussent les compagnies à une certaine prudence : sa rivale Emirates Airlines pourrait suivre son exemple et ne pas annoncer de commandes à Farnborough, son propre carnet étant encore plus rempli avec 220 avions (dont 68 A380, 70 A350 et 82 777). Une nouveauté semble cependant presqu’assurée à Farnborough : Boeing devrait y effectuer sa première démonstration en vol depuis 28 ans, avec justement un 787 destiné à Qatar Airways. La dernière tentative remontait à 1984 avec un 737-300, mais plus rien depuis, en partie à cause des risques d’accident. Une démonstration en vol du 787 serait un bon moyen de se faire « pardonner » les trois ans de retard du programme. Sans oublier la pique de Tom Enders, alors patron d’Airbus, qui déclarait à Farnborough en 2010 : « ils (Boeing) apportent des avions pour les garer, nous apportons des avions pour les faire voler »…