Les syndicats des pilotes de la compagnie aérienne United Airlines ont appelé à un vote sur l’organisation d’une grève, les discussions salariales étant dans l’impasse. Si la menace d’une grève imminente reste improbable en raison des dispositions législatives américaines, l’appel à un vote lancé le 17 mai 2012 par les syndicats de pilotes révèle un malaise grandissant au sein de la compagnie. La fusion récente entre United Airlines et Continental Airlines, qui crée encore des problèmes pour les passagers, n’est toujours pas en effet chez les pilotes : les négociations initiées en 2010 pour établir un contrat unique n’ont toujours pas débouché sur un accord (ils sont d’ailleurs toujours représentés par deux branches distinctes du syndicat ALPA). Le problème salarial des pilotes remonte à la période suivant les attentats du 11 septembre, quand la faillite de United Airlines les avait poussés à accepter des baisses de salaires atteignant 40%. La lenteur des négociations leur laisse « peu d’alternative si ce n’est la menace de grève », selon l’un des dirigeants syndicaux Jay Pierce. La direction de la compagnie de Star Alliance semble peu concernée par cette menace, parlant de « routine dans les négociations » et de « progrès significatifs » dans les discussions menées sous médiation fédérale. Une position officielle qui pourrait cacher une anxiété réelle, l’intégration des deux transporteurs ayant encore de gros progrès à faire, que ce soit en gestion de la flotte ou en satisfaction des passagers. Ces derniers se plaignent en particulier des programmes de fidélité, la compagnie avouant qu’il faudra plusieurs mois avant de résoudre les bugs. Rappelons que passer d’un appel théorique à la grève à une date d’action prend toujours beaucoup de temps aux Etats-Unis, la Maison Blanche pouvant en outre intervenir au dernier moment si elle juge que l’arrêt de travail pourrait nuire aux intérêts économiques du pays.