La compagnie aérienne Lufthansa a prévenu qu'après BMI (British Midland) elle pourrait vendre sa filiale autrichienne Austrian Airlines si elle ne parvenait pas à la rendre rentable. Alors que la compagnie nationale allemande détaillait le 15 mars 2012 sa perte nette de 13 millions d'euros pour l'année dernière, principalement à cause de BMI, son PDG Christoph Franz a déclaré qu'il ne garderait sa filiale autrichienne que tant qu'il y verrait "une possibilité de profit". Austrian Airlines est dans une "situation critique", a-t'il ajouté, avant de préciser que 140 millions d'euros seront injecté dans la filiale, qui va vendre onze Boeing 737 et louer à la place des Airbus A320. Austrian a en effet perdu l'année dernière 62 millions d'euros, à peine mieux qu'en 2010. Si le groupe de Star Alliance a dégagé un bénéfice opérationnel de 820 millions d'euros (quand son plus grand concurrent Air France – KLM en perdait 353), ses résultats sont plombés par une autre filiale BMI, dont la cession au groupe IAG (British Airways et Iberia) est toujours en cours. Lufthansa se prépare à une année difficile en raison de la hausse des prix du carburant et de l'incertitude économique, avec des économies de 1,5 milliards d'euros à la clé, une revue à la baisse de ses projets d'expansion et un rapprochement des opérations avec sa filiale low cost Germanwings. Toutes filiales comprises (Brussels Airlines et Swiss en plus des trois autres), le groupe limitera la hausse de ses capacités à 2% alors qu'en octobre dernier il prévoyait 9%. Lufthansa toute seule s'attend même à une absence de hausse en 2012, sous la menace en particulier des compagnies du Golfe: Etihad Airways s'est alliée avec Air Berlin, Emirates Airlines veut multiplier les vols vers l'Allemagne (63 par semaine en ce moment) tandis que Qatar Airways en propose 35, grignotant à chaque fois des parts de marché vers l'Asie.