La ministre du Travail canadienne a déposé lundi à la Chambre des communes un projet de loi rendant illégal tout arrêt de travail ou un lock-out chez le transporteur aérien. Cette loi pourrait être adoptée dans les jours à venir. Alors que la semaine dernière, le gouvernement avait réussi à suspendre la grève prévue lundi chez Air Canada en transmettant le dossier au Conseil Canadien des Relations Industrielles (CCRI), il est allé encore plus. Le projet de loi, déposé par la ministre du Travail et qui devrait être adopté de manière expresse, empêche en effet toute grève ou tout lock-out (sorte de grève patronale) d'ici à ce que de nouvelles conventions collectives soient signées entre la direction et les syndicats. En clair, le gouvernement n’a pas voulu attendre les conclusions du CCRI, qui peut interdire tout arrêt de travail, s’il estime que les activités d'Air Canada sont cruciales pour la santé et la sécurité des Canadiens. La loi les interdit quelque soit sa décision. La convention collective des pilotes d'Air Canada et celle des employés du groupe exploitation technique, entretien et soutien opérationnel du transporteur aérien devraient donc être prolongées jusqu'à ce qu'un règlement survienne. Le gouvernement nommera un arbitre qui doit choisir dans les 90 jours entre les propositions des syndicats et du patronat. Pour rappel le syndicat AIMTA (Association Internationale des Machinistes et des Travailleurs et travailleuses de l’Aérospatiale) avait déposé un préavis de grève pour ce lundi, qui s’est transformé en manifestation à l’aéroport de Montréal – Trudeau, suite à l’interdiction de la grève. Le syndicat proteste contre un accord sur le renouvellement des contrats de travail, portant sur les retraites, les augmentations de salaires, les plannings de nuit, les heures supplémentaires obligatoires et l’emploi de travailleurs à temps partiel. L'opposition dénonce le projet du gouvernement estimant qu’il s’agit d’une attaque contre les droits fondamentaux des travailleurs.