Les compagnies aériennes américaines, rassemblées au sein de l’association Airlines for America (A4A), ont demandé à l'administration américaine de lancer une procédure judiciaire à l’Organisation internationale de l'aviation civile (OACI). Une procédure qui pourrait bien faire plier Bruxelles. Les mesures de rétorsion contre la « taxe carbone » européenne se multiplient. Aux Etats-Unis, l’association Airlines for America (A4A), qui regroupe 13 compagnies aériennes (dont Alaska Airlines, American Airlines, Delta Air Lines, Hawaiian Airlines, Jetblue Airways, United-Continental et US Airways), a officiellement demandé vendredi dernier au gouvernement de lancer une procédure judiciaire à l'OACI, via l’article 84 de la Convention de Chicago. Cette procédure permettrait à l’OACI de trancher le différend en cas d'impossibilité de le résoudre par la négociation. Si la procédure américaine est lancée, l’Europe pourrait être contrainte de renoncer à sa taxe. En effet, elle a déjà dû plier face à l’OACI en 1999, quand elle avait voulu interdire les avions les plus bruyants. Mais rappelons que l’Union européenne a déjà affirmé qu'elle souhaitait "une solution internationale au sein de l'OACI", par la voix de la négociation. L’OACI doit d’ailleurs présenter des propositions pour un système basé sur des mesures de marché lors de sa prochaine assemblée générale dans un an et demi. La législation européenne, entrée en vigueur sur le papier le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais 26 des 36 membres de l'OACI, dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, contestent la mesure.