Estimant son préjudice à 90 millions de dollars, le plus gros client de l’A380 compte réclamer à l’avionneur européen des dédommagements pour les fissures apparues sur les très gros porteurs. Selon le Financial Times, le PDG d’Emirates Airlines, Tim Clark, chiffre à 90 millions de dollars (68 millions d'euros) d'ici à la fin mars son manque à gagner depuis la découverte en janvier dernier de microfissures sur les gros-porteurs fournis par Airbus. La compagnie de Dubai a en effet trouvé des fissures sur les dix A380 qui ont été inspectés jusqu'à présent mais la totalité des 21 avions de la flotte devra faire l'objet de réparations. Et rien que l’inspection d’un appareil demande 24 heures d’immobilisation. Emirates compte donc se retourner vers Airbus afin d’obtenir un dédommagement pour le manque à gagner commercial. Ce d’autant plus, que même si elle considère toujours le superjumbo comme un avion sûr, elle reproche à l’avionneur européen d'avoir dans un premier temps nié l'ampleur du problème. Dès la mi-février, Airbus a annoncé qu’elle prendrait à sa charge le coût des réparations. EADS a d’ailleurs annoncé hier avoir provisionné 105 millions d'euros dans ses comptes 2011  pour y faire face. Mais bien que Tom Enders, PDG d’Airbus, ait avoué que l’avionneur a « foiré », il n’a pour l’instant jamais été question d’une éventuelle compensation financière des pertes de recettes subies par les compagnies. Pour rappel l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a ordonné l’inspection des 67 gros-porteurs d’Airbus en service, afin de vérifier l’éventuelle présence de ces microfissures sur des pièces de la structure des ailes. Après Emirates, Air France, China Southern Airlines, Korean Air, Lufthansa, Qantas Airways et Singapore Airlines pourraient donc se retourner vers l’avionneur européen.