Le comité central d'entreprise de la compagnie aérienne française n’a pas pu se tenir ce vendredi matin. Plusieurs centaines de salariés sont venus manifester leur opposition au projet de renégociation d'une bonne partie des accords collectifs et ont contraint les membres de la direction à quitter cette réunion. Le bras de fer se durcit entre syndicat et direction à Air France. Ce matin, les principaux directeurs de la compagnie française –mais pas Alexandre de Juniac, son PDG- étaient réunis à Roissy CDG pour informer les syndicats de la dénonciation de tous les accords et conventions d'entreprise. Mais les salariés n’entendaient pas laisser faire la direction. Plusieurs centaines d’entre eux ont pénétré dans la salle où se tenait le comité central d’entreprise et demandé à la direction de quitter les lieux, ce qu'elle a fait au bout d’une heure d’un face à face tendu. La direction devait proposer aux syndicats un accord fixant un calendrier et les sujets à revoir, ce qui pourrait éviter une dénonciation formelle de ces textes, également à l'ordre du jour du CCE. Alexandre de Juniac estime qu'il est impératif de renégocier une grande partie des accords sociaux d'ici à l'été afin d'améliorer la productivité des personnels. Même si, selon le PDG d’Air France, il n’est pas question de détruire le cadre contractuel, mais de le rénover et de l’adapter au contexte économique actuel, pour les syndicats, il s’agit de faire table rase et de mettre à mal des accords salariaux qui datent pour certains des années 70. Ce nouveau bras de fer avait lieu en parallèle d’une réunion entre ministre du Transport et plusieurs syndicats sur la mise en place du service garanti dans le transport aérien. Après quatre jours de grève, finalement surtout suivie par les pilotes d'Air France, pour s'opposer à une proposition de loi encadrant le droit de grève, cette réunion s’est, elle aussi terminée en eau de boudin, le gouvernement campant sur sa position. Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) se réunit ce vendredi après-midi pour décider des suites à donner au mouvement. Une menace de grève pendant les vacances scolaires d’hiver plane donc toujours sur le ciel français.