Après quatre jours de grève dans le transport aérien français ayant principalement affecté Air France, la compagnie aérienne nationale a annoncé un retour à la normale pour ce vendredi 10 février, quelques retards étant cependant à prévoir dans les aéroports de l'hexagone. Selon un communiqué publié hier, Air France a assuré environ 75% de son programme pendant le conflit, transportant plus de 325 000 passagers, avec des centaines d'annulations préventives et "plus de 300 annulations à chaud". Le coût de la grève est estimé entre 8 et 10 millions d'euros par jour, notamment en raison des indemnisations de passagers, modifications de réservation ou envoi de plus de 200 000 SMS aux voyageurs affectés. Air France en profite pour "remercier chaleureusement l’ensemble de ses personnels, au sol, en vol, dans la cellule de crise et dans les centres d’appel clients, qui se sont mobilisés pour permettre la continuité de l’exploitation de la Compagnie". Si les aéroports français ne devraient afficher aucune annulation aujourd'hui, Air France prévient que la remise en ligne des appareils "en raison des conditions de grand froid" pourrait occasionner quelques retards. Et maintenant? Les représentants des pilotes, très mobilisés pendant le conflit contrairement aux PNC et employés au sol qui devaient rejoindre le mouvement, vont rencontrer le ministre des transports ce vendredi matin. Ils espèrent faire bouger le gouvernement sur le projet de loi encadrant la grève dans le transport aérien, en particulier sur le préavis individuel de 48 heures obligatoire sous peine de sanction. Un espoir bien mince, le gouvernement ayant déjà annoncé qu'il ne bougera pas. Le Sénat doit examiner le projet de loi mercredi prochain, et devrait l'amender avant une seconde lecture à l'Assemblée. Le SNPL a déjà menacé de relancer la grève, y compris pendant les vacances scolaires. Quant à Air France, le comité d'entreprise de ce vendredi devrait voir la direction lancer le processus de dénonciation des accords sociaux, afin de "revisiter et renégocier l'ensemble des accords qui régissent le mode de fonctionnement de l'entreprise pour s'adapter au nouvel environnement économique", selon le PDG Alexandre de Juniac.