Le syndicat CGT de la compagnie aérienne Air France a décidé de répondre à l'appel à la grève nationale du 6 au 9 février 2012, lancé pour protester contre le projet de loi encadrant le droit de grève dans le transport aérien. Dans un communiqué remis mercredi à la presse, la CGT explique vouloir "contrer ce projet de loi extrêmement dangereux pour la démocratie", parlant de "loi scélérate". Aucun détail toutefois sur l'ampleur du mouvement, le syndicat voulant "faire de la journée du 6 février un temps fort pour la mobilisation" tout en précisant qu'il décidera au jour le jour des suites à donner à la grève. L'UNAC et Lutte Ouvrière avaient déjà appelé à cette grève de quatre jours, le premier syndicat déclarant que "le gouvernement veut tuer le droit de grève dans le transport aérien", et annonçant que l'ensemble des syndicats des près de 2000 entreprises concernées participeront au mouvement. LO de son côté précise que "ce sont tous les travailleurs du secteur, qu'ils travaillent pour les compagnies aériennes, au sol ou dans les avions, ou pour Aéroports de Paris (ADP) ou encore pour leurs multiples sous-traitants, qui sont dans le collimateur de la loi". Le Sénat, où l'opposition est majoritaire, doit examiner le projet de loi le 15 février prochain. Rappelons que le texte voté en première lecture par l'Assemblée Nationale prévoit l'encadrement de la grève dans le transport aérien à l'instar de ce qui se fait dans le ferroviaire. Pas de service minimum puisqu'aucune réquisition de personnel n'est prévue (contrairement aux contrôleurs aériens), mais des obligations à la fois pour les salariés voulant faire grève et pour les entreprises: les employés doivent sous peine de sanctions faire une déclaration individuelle de participation 48 heures avant le jour de grève. Et s'ils décident de renoncer à participer au mouvement ou de reprendre le travail, leur employeur doit être prévenu 24 heures à l'avance. En contrepartie, les compagnies aériennes et les aéroports doivent désormais présenter des prévisions de trafic au plus tard 24 heures avant le début de la grève. Des mesures qui devraient "éviter la paralysie" dans le transport aérien, et surtout faciliter la vie des passagers, qui ont fait face l'année dernière à 63 jours de perturbations dues aux mouvements sociaux.